Améliorer l’accès et l’expérience des réfugiés de l’Ontario en matière d’éducation postsecondaire

Le rapport Améliorer l’accès et l’expérience des réfugiés de l’Ontario en matière d’éducation postsecondaire a été rédigé par Lena Balata, Natalie Pilla et Jackie Pichette, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, et Sara Asalya, Newcomer Students’ Association.

La réussite des étudiants réfugiés repose sur des informations claires sur les options offertes au niveau postsecondaire, des réseaux sociaux solides et le mentorat

L’Ontario accueille près de la moitié des réfugiés du pays et ce nombre devrait encore augmenter à la suite des engagements du Canada à l’égard de la réinstallation des réfugiés d’Afghanistan et d’Ukraine. Environ 20 % des réfugiés (âgés de 25 à 54 ans au moment de leur arrivée) poursuivent des études postsecondaires au Canada après leur arrivée, ce qui est peu par rapport à d’autres catégories d’immigrants. Une nouvelle étude menée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) en partenariat avec la Newcomer Students’ Association (NSA) révèle que les réfugiés se heurtent à plusieurs obstacles d’ordre informationnel, économique, social et culturel qui peuvent entraver l’accès à l’enseignement postsecondaire et leur réussite. Les réfugiés ayant fréquenté un collège ou une université ont souligné l’importance de disposer d’informations claires au début du processus, de réseaux sociaux solides et d’un mentorat comme facteurs de réussite. Par ailleurs, les étudiants réfugiés qui ont participé à des activités d’apprentissage intégré au travail (AIT) se sont sentis plus compétitifs dans leur recherche d’emploi.

Le COQES a mené des entretiens avec 19 étudiants et nouveaux diplômés réfugiés au niveau postsecondaire en Ontario, qui ont été recrutés par la Newcomer Students’ Association. Parmi les personnes interrogées, on retrouve une proportion à peu près égale de participants s’identifiant comme des hommes et des femmes, d’étudiants au moment de l’entretien et de personnes récemment diplômées, ainsi que de personnes ayant suivi des programmes d’études collégiales et universitaires. Le COQES a également analysé les données du recensement canadien pour comprendre le niveau d’études postsecondaires des réfugiés et leurs résultats sur le marché du travail, ce qui a permis de confirmer que les réfugiés qui obtiennent un diplôme d’EPS au Canada ont de meilleurs résultats sur le marché du travail que ceux qui n’en obtiennent pas.

La plupart des personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient titulaires d’un certificat, d’un grade ou d’un diplôme postsecondaire obtenu à l’extérieur du Canada. Malgré cette familiarité avec l’enseignement supérieur, elles ont eu de la difficulté à obtenir des informations sur les options d’enseignement postsecondaire de l’Ontario, ce qui a freiné leur trajectoire dans la province. Plusieurs d’entre elles ont déclaré s’être d’abord préoccupées de trouver des occasions d’emploi plutôt que de poursuivre des EPS, en partie parce que les organismes d’aide à l’établissement leur ont conseillé d’orienter leur temps et leur énergie dans ce sens. De nombreuses personnes ont décrit les obstacles à l’accès aux informations sur l’aide financière. Bien qu’elles aient pu, par la suite, faire appel à des réseaux personnels, comme des mentors et des relations sociales, pour accéder à des informations sur les parcours d’études postsecondaires, ce retard leur a donné l’impression d’être à la traîne par rapport à leurs pairs.

Ce sentiment d’être délaissées s’est maintenu pendant les études postsecondaires, et de nombreuses personnes interrogées ont souligné les difficultés d’intégration scolaire et sociale, les difficultés à nouer des liens avec les pairs et les difficultés à comprendre les attentes scolaires de l’Ontario. Les responsabilités concurrentes (dont le travail à temps partiel et les obligations familiales), les difficultés d’acquisition de la langue et les expériences de discrimination ont renforcé leur sentiment de retard et leur impression d’être à l’écart. Les personnes interrogées ont également estimé qu’elles étaient en retard par rapport à leurs pairs au niveau des compétences et des expériences, comme les activités parascolaires et les expériences professionnelles, qui les prépareraient à être des candidats compétitifs sur le marché du travail après l’obtention de leur diplôme.

Les recommandations qui suivent visent à améliorer l’accès aux EPS et le soutien aux réfugiés :

  • Le gouvernement et les établissements devraient contribuer à combler le fossé entre les organismes d’aide à l’établissement et l’enseignement postsecondaire en améliorant l’accès à l’information concernant les parcours d’études postsecondaires, l’aide financière et les conditions d’admission pour les réfugiés qui s’établissent en Ontario.
  • Les établissements devraient communiquer clairement les soutiens disponibles et adaptés aux étudiants réfugiés au début des EPS.
  • Les établissements devraient faciliter les occasions de créer des liens entre pairs et d’intégrer l’apprentissage au travail.