Les universitaires, les décideurs et les experts utilisent l’expression « connaissances générales » depuis bien plus longtemps qu’ils se servent d’une autre expression privilégiée dans le marché du travail : lacunes sur le plan des compétences. Cependant, si les différents groupes d’experts présents à la dernière conférence du COQES, Repenser l’éducation supérieure : Au-delà des mots à la mode, ne sont pas arrivés à s’entendre sur l’existence ou non de cesdites lacunes sur le plan des compétences, ils ont convenu que l’expression « connaissances générales » ne devait plus être utilisée puisqu’il n’y a rien de général au sujet de ces connaissances. La communication, le travail d’équipe, le leadership, l’intégrité et la capacité d’analyse font partie de ces connaissances. En fait, ces anciennes connaissances générales sont devenues des compétences de base essentielles et fondamentales qu’il faut posséder pour s’adapter au marché du travail en constante évolution (et à la vie de façon générale).
Quelques semaines après la conférence, les effets de cette leçon et de bien d’autres se font encore sentir et c’est exactement ce qui devrait arriver lorsque le COQES invite un grand nombre de personnes à se pencher sur des sujets passionnants, comme l’avenir de l’éducation supérieure. La rencontre a réuni de jeunes entrepreneurs qui suivent audacieusement leurs visions, des enseignants qui mettent à l’essai les technologies en ligne et dans la salle de classe, des administrateurs et des décideurs qui repensent la structure de l’institution traditionnelle et du système dans son ensemble, des gourous des données qui font en sorte que les données présentent un intérêt pour la vie des étudiants… et nous tous qui essayons simplement de donner un sens à tout cela.
Nous avons posé des questions difficiles au sujet des problèmes pernicieux et des tensions implicites qui apparaissent lorsque l’on parle de changement et d’innovation (au-delà des mots à la mode). Voici les points saillants des commentaires que nous avons reçus :
- L’entrepreneuriat est souvent axé sur l’échec et les leçons tirées de cet échec. Et il est bon de savoir que de nombreux étudiants entrepreneurs sont motivés par l’innovation sociale plutôt que par faire uniquement de l’argent.
- Le désir d’expérimenter est très fort, comme en témoignent des innovations comme les Mozilla Badges, qui visent à saisir les compétences de façon beaucoup plus détaillée, tant au sein qu’à l’extérieur de la salle de classe.
- Bon nombre des innovateurs axent leurs efforts sur l’accessibilité accrue des études supérieures par les étudiants. Nous avons été particulièrement épatés de la carte de fidélité du Collège Mohawk qui permet aux étudiants de payer leurs droits de scolarité en participant à des activités sur le campus; du consortium des collèges Work aux États-Unis dont les campus sont dirigés par des étudiants (les étudiants travaillent en échange de leurs droits de scolarité) et de l’initiative Finish Up Florida, qui cible, au moyen des données institutionnelles, les étudiants qui interrompent ou abandonnent leurs études et qui les encourage à les terminer pour obtenir leur diplôme.
- Nous avons été stimulés par le dynamisme et la confiance des jeunes entrepreneurs, comme Christopher Olah, les frères Aladdin, Brennan McEachran et Kane Sarhan, et par le fait que s’ils reconnaissent les limites de l’éducation supérieure, ils ne la rejettent pas pour autant.
- Nous avons été inspirés par la promesse d’une toute nouvelle génération d’enseignants et d’instructeurs qui font leur entrée dans le corps professoral et qui se sentent tout à fait à l’aise avec l’utilisation des technologies et le changement.
- David Helfand, recteur et vice-chancelier de l’Université Quest Canada, nous a invités à repenser totalement le but et la structure même des universités, tandis que Da Hsuan Feng, vice-recteur principal de l’Université nationale Tsing Hua de Taïwan, nous a encouragés à faire davantage confiance à nos universités à vocation de recherche et à soutenir leur curiosité intellectuelle. John Baker, fondateur, président et directeur général de Desire2Learn, est d’avis que nous adoptons de plus en plus un modèle d’enseignement axé sur les résultats qui met l’accent sur les besoins de l’étudiant. Il a ajouté, au sujet de la transition vers un apprentissage plus personnalisé, que [traduction] « la solution universelle du passé a été remplacée par la solution personnelle ».
Voici seulement quelques-uns des nombreux trésors de sagesse exprimés pendant la conférence :
- Eileen Herteis, directrice du Centre d’enseignement de l’Université Mt. Allison : [traduction] « Ce n’est pas parce que c’est fondé sur la technologie que c’est novateur ».
- Carl Amrhein, recteur de l’Université de l’Alberta : [traduction] « Nous devons éliminer le pare-feu entre les collèges et les universités de l’Ontario, car il n’est plus justifiable ».
- Joe Kim, professeur adjoint en psychologie à l’Université McMaster : [traduction] « [En enseignement], si vous pouvez être remplacé par une vidéo, vous devriez probablement l’être ».
D’abord et avant tout, nous nous réjouissons de toutes les conversations de couloir (et des partenariats, alliances et nouveaux projets auxquels elles ont donné naissance), des échanges sur Twitter, de la participation animée et intelligente de l’auditoire aux discussions et des commentaires que nous avons reçus après la conférence. Au nombre de ces commentaires, mentionnons tout particulièrement : ajuster le système audio (nous vous avons entendu), organiser un plus grand nombre de séances d’information avant la conférence et envisager de servir du chocolat chaud…
Merci d’avoir participé à cet événement et à l’an prochain. Veuillez visiter la page de la conférence. Nous y aurons ajouté les résumés de tous les exposés et afficherons bientôt les vidéos des séances plénières ainsi que de nombreux exposés présentés par les groupes d’experts pendant les séances simultanées.
-Fiona Deller