Exploiter le potentiel du paysage des données de l’AIT de l’Ontario

Auteur : Sophie Lanthier


L’apprentissage intégré au travail (AIT) et d’autres formes d’apprentissage par l’expérience offrent plusieurs avantages bien documentés aux étudiants, aux établissements d’enseignement postsecondaire et aux employeurs. Les étudiants qui apprennent dans un milieu de travail peuvent appliquer l’apprentissage en classe et développer des compétences qui améliorent l’employabilité. Lorsque les programmes d’AIT correspondent aux besoins de l’industrie, ils permettent de combler les pénuries de main-d’œuvre et d’aider les étudiants postsecondaires à réussir leur transition vers le marché du travail. À mesure que les intérêts des étudiants et les besoins du marché du travail changent, les établissements d’enseignement postsecondaire surveillent et adaptent les programmes d’AIT afin de maintenir des expériences de grande qualité, d’améliorer les résultats d’emploi de leurs diplômés et d’attirer des étudiants éventuels. Une infrastructure de données plus robuste profiterait à l’établissement d’enseignement postsecondaire et à la prise de décisions gouvernementales concernant les programmes d’AIT en permettant une compréhension plus approfondie de la façon dont l’AIT peut continuer à profiter aux élèves de l’Ontario.

« La prise de décisions concernant les programmes d’AIT bénéficierait d’une infrastructure de données renforcée. »

Les établissements d’enseignement postsecondaire et le gouvernement se sont fermement engagés à élargir les possibilités d’AIT pour les étudiants. Le gouvernement de l’Ontario et le gouvernement fédéral ont tous deux fourni du financement pour appuyer l’AIT et d’autres initiatives d’expérience par l’apprentissage, et le financement fondé sur le rendement est également lié aux taux de participation des étudiants à l’expérience par l’apprentissage. L’amélioration de la collecte, de l’organisation et de l’accès aux données améliorerait l’expérience de l’AIT dans un certain nombre de domaines clés, notamment :

  • la qualité du programme, y compris la structure, la pertinence pour l’industrie, les possibilités de mentorat et les compétences et connaissances acquises par les étudiants;
  • les taux de rétention et d’obtention de diplômes des participants à l’AIT, ce qui peut donner un aperçu de l’incidence de l’AIT sur la réussite scolaire des étudiants;
  • les résultats en matière d’emploi après l’obtention du diplôme, y compris le revenu, la situation d’emploi, la satisfaction de l’employeur et la relation avec le domaine d’études des étudiants.

« L’établissement d’une solide infrastructure de données sur les programmes de l’AIT pourrait fournir des renseignements précieux. »

La Colombie-Britannique est un exemple en raison de ses efforts de collecte de données sur l’éducation coopérative à l’échelle du secteur, qui s’étendent sur plus de 30 ans, et de la collecte de données qui vont au-delà du recensement des étudiants qui participent à l’AIT. Bien que le financement gouvernemental de cette initiative ait pris fin il y a 15 ans, les administrateurs de la plupart des établissements d’enseignement postsecondaire de la Colombie-Britannique continuent de contribuer de façon dévouée, ce qui reflète leur engagement continu à mieux comprendre le paysage dynamique de l’AIT dans la province. En Ontario, les établissements partagent les renseignements sur l’apprentissage par l’expérience avec le ministère des Collèges et Universités dans le cadre des ententes de mandat stratégiques (EMS). La mesure de l’EMS indique le pourcentage de diplômés qui participent à au moins un cours comportant un volet obligatoire de l’apprentissage par l’expérience, qui comprend un plus large éventail d’expériences que l’AIT. Certains établissements recueillent et relient des données sur les programmes, le perfectionnement des compétences et les résultats de l’AIT des étudiants, mais l’approche fragmentaire de la collecte des données sur l’AIT en Ontario rend l’analyse de haute qualité difficile.

Certaines sources de données à l’échelle du Canada offrent également des renseignements utiles sur le pourcentage d’étudiants de niveau postsecondaire qui participent à l’AIT, mais il y a un écart important entre ces données et les renseignements sur les résultats des étudiants. L’ECAIT recueille des données exhaustives au niveau du programme, y compris les taux de participation des étudiants, les détails du programme et les particularités de l’emploi par l’entremise de sa Base de données statistiques nationale. Bien qu’elles ne soient pas intégrées aux renseignements sur les résultats des diplômés, les données de l’ECAIT fournissent un aperçu significatif des activités d’AIT au Canada et en Ontario. 15 collèges et 17 universités de l’Ontario ont contribué aux données de l’ECAIT en 2022 et il serait possible d’en apprendre davantage si plus d’établissements s’y joignaient. Le fait que la plupart des établissements d’enseignement postsecondaire de l’Ontario y participent est un signe encourageant de la faisabilité de la collecte et du partage de ce type de données dans l’ensemble du secteur.

« Il est possible d’enrichir les connaissances si plus d’institutions recueillent et partagent des données. »

Bien qu’il existe des initiatives notables de collecte de données dans diverses administrations, des efforts concertés sont nécessaires en Ontario. Les établissements recueillent activement des données, mais ils ont besoin d’une plateforme centralisée et de mesures partagées pour l’agrégation et la discussion des données. Une façon d’améliorer les choses consiste à trouver un accord sectoriel sur le partage des données dans un cadre qui assure une terminologie et une collecte uniformes. Le gouvernement de l’Ontario pourrait également tirer parti des initiatives existantes de collecte de données de l’AIT dans les établissements d’enseignement postsecondaire de l’Ontario.

Le moment est bien choisi pour explorer comment de meilleures données sur l’AIT peuvent être recueillies et utilisées. Lorsque le MCU renégociera les EMS avec les établissements en 2025, il sera possible d’envisager de nouvelles approches en matière de collecte de données. Les données seront également un sujet important pour les praticiens et les leaders de l’AIT à la prochaine conférence de l’ECAIT à Calgary en juin. Ces efforts peuvent aider à ouvrir la voie à une mesure plus efficace et à l’amélioration des expériences de l’AIT en Ontario.

Un merci spécial à Alexandra MacFarlane, Hagar Effah, Hiroyoshi Hiratsuka, Jessica Antony et Julia Colyar pour leurs précieuses contributions à ce blog.

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