
Le 7 novembre, le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) tiendra sa dixième conférence annuelle, RepENSée . L’événement de cette année met l’accent sur la conception des systèmes et présentera plus de 45 conférenciers répartis dans 12 séances, afin d’explorer des approches novatrices pour améliorer l’enseignement postsecondaire.
À l’approche de la conférence, nous présenterons des entretiens avec certains conférenciers pour mieux faire connaître leur travail.
Au Welland Multicultural Centre de Niagara, Lori Webster soutient les nouveaux arrivants au Canada en coordonnant divers projets aux échelons fédéral et provincial. Elle sera conférencière lors de notre séance « New Beginnings : Supporting Newcomers’ Educational and Career Success in Ontario » (Nouveaux départs : Favoriser la réussite éducative et professionnelle des nouveaux arrivants en Ontario), qui aura lieu dans le premier bloc de séances du matin.
Nous avons demandé à Lori de nous parler de ses 18 années d’expérience dans le soutien aux nouveaux arrivants au Canada.
COQES : Pouvez-vous décrire votre rôle actuel et expliquer comment il s’articule avec le secteur postsecondaire?
Lori : En janvier 2024, nous avons lancé le projet pilote de Centre d’accès pour les professionnels de la santé formés à l’étranger afin d’offrir un lieu où ces professionnels de la santé peuvent obtenir l’information et le soutien nécessaires pour réussir leur carrière au Canada. Les clients ayant terminé leur formation en santé à l’étranger nous contactent pour obtenir de l’information sur la reconnaissance des titres de compétence, le processus d’octroi de permis, les programmes passerelles disponibles, ainsi que les soutiens financiers et d’autres formes d’accompagnement, comme le mentorat et le réseautage. Notre projet est financé en partie par le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers du gouvernement du Canada et s’adresse à toutes les professions de la santé, notamment pharmacien, psychothérapeute, dentiste, physiothérapeute, infirmière et médecin.
Chaque professionnel de la santé formé à l’étranger suit un parcours unique selon le pays où sa formation a été complétée, son choix de carrière et sa situation personnelle. Par exemple, certaines infirmières formées à l’étranger, après la reconnaissance de leurs titres, doivent suivre une formation supplémentaire exigée par l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. Au cours des dernières années, la province de l’Ontario a publié une liste de cours financés pour répondre à cette exigence. C’est l’accès à ce type d’information qui fait de notre projet un atout majeur pour la réussite des professionnels de la santé formés à l’étranger. La province de l’Ontario propose également divers programmes passerelles qui permettent aux personnes formées à l’étranger d’harmoniser leur formation et leur expérience de travail avec les exigences de leur profession au Canada. La bourse Apprendre et rester est une autre option intéressante. Ces programmes sont offerts par des universités, des collèges et des organismes qui appuient les nouveaux arrivants au Canada.
COQES : Vous travaillez auprès des nouveaux arrivants depuis près de 20 ans. Comment votre travail a-t-il évolué au fil du temps?
Lori : Fait intéressant, la seule constante dans ce travail, c’est le changement! Chaque nouvel arrivant arrive avec son histoire et son parcours unique pour réaliser ses objectifs professionnels. Selon leur âge et leur situation familiale, certains prennent des décisions pour eux-mêmes, tandis que d’autres songent déjà à la prochaine génération. Les dynamiques changent constamment, qu’il s’agisse du financement des services aux nouveaux arrivants ou du marché du travail pour des emplois recherchés ou difficiles d’accès. Les professions réglementées qui exigent un permis mettent régulièrement à jour leurs processus et leurs procédures; il faut donc se renseigner chaque fois avant de donner des conseils. Ces dernières années, on observe enfin des avancées positives grâce aux efforts de représentation, comme la mise en place en Ontario d’un parcours d’évaluation de la préparation à la pratique pour les médecins formés à l’étranger. L’aspect le plus gratifiant de toutes ces années de travail auprès des nouveaux arrivants est de les voir atteindre leurs objectifs professionnels et, ensuite, offrir du mentorat à ceux et celles qui commencent leur parcours.
COQES : Qu’est-ce que beaucoup de gens ignorent ou comprennent mal du processus d’immigration au Canada?
Lori : Ce qui me vient à l’esprit, ce sont le temps et les coûts nécessaires pour obtenir un permis dans les professions réglementées. Les professionnels de la santé formés à l’étranger peuvent être admis au Canada en raison de leurs compétences recherchées, mais découvrent, une fois arrivés, qu’ils doivent passer par un processus de reconnaissance des titres et d’octroi de permis, ce qui les empêche de travailler immédiatement. Cette situation a été soulevée comme un enjeu éthique : des défenseurs demandent que l’information sur les parcours d’immigration soit communiquée clairement avant l’arrivée, afin que les candidats puissent prendre des décisions éclairées, et que les organismes de reconnaissance des titres et de réglementation simplifient leurs processus. Heureusement, il existe maintenant des services avant l’arrivée financés par le gouvernement du Canada, notamment notre projet pilote des centres d’accès pour les professionnels de la santé formés à l’étranger. Les immigrants potentiels peuvent consulter notre projet en ligne et obtenir de l’information sur la reconnaissance des titres et les permis avant leur arrivée au Canada, ce qui leur permet d’entreprendre leur démarche à l’avance — une approche gagnante pour tous.
Pour en savoir plus sur le travail de Lori et sur les façons de soutenir les parcours éducatifs et professionnels des nouveaux arrivants en Ontario, inscrivez-vous dès maintenant à RepENSée et assurez-vous d’assister à sa séance!
