C’est à l’échelle des programmes et des services aux étudiants qu’il convient de canaliser les efforts visant à rehausser la participation des étudiants
Pour les établissements d’enseignement postsecondaire qui tentent de rehausser l’expérience vécue par les étudiants et d’évaluer la qualité de l’enseignement, la mesure de la participation des étudiants constitue un outil utile. Bien que les enquêtes sur la participation des étudiants, comme la National Survey of Student Engagement (NSSE), puissent prêter à confusion lorsqu’il s’agit d’établir des comparaisons élargies entre établissements, une étude récente commandée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) montre que de telles enquêtes peuvent révéler des tendances claires qui, en matière de participation, varient considérablement d’un programme à l’autre.
D’après l’étude, intitulée Projet de données nationales de la NSSE : Rapport sur la phase deux , ces tendances pourraient aider les établissements à concevoir des stratégies ciblées en vue de rehausser la participation des étudiants.
Description de projet
D’abord mise au point aux États Unis, la NSSE compte parmi les méthodes de pointe relativement à la collecte des données sur la participation des étudiants au niveau universitaire. L’ambitieux projet national sur les données de la NSSE, commandé par le COQES, prévoit l’analyse des réponses des étudiants à l’enquête et des dossiers d’étudiants de 44 universités de toutes les régions du Canada. Il vise notamment à aider les établissements à déterminer quels sont les points forts et les points faibles de la participation des étudiants, indépendamment de caractéristiques fixes telles que la taille de l’établissement et la composition de la population étudiante. Les données permettent aux établissements de cerner plus efficacement les pratiques et les résultats exemplaires favorisant la participation des étudiants.
L’étape un du projet a permis de voir si les données de référence de la NSSE pouvaient servir à établir des comparaisons entre établissements et à concevoir des stratégies de rehaussement. Bien que les constatations aient révélé que les données sur la participation des étudiants sont très peu pertinentes à ce chapitre, elles ont semblé indiquer la nécessité d’un examen approfondi pour constater si des tendances apparaissent à l’échelle des programmes ou des données démographiques des étudiants. L’étape deux du projet a porté sur 9 programmes d’études universitaires offerts par au moins 20 établissements et pour lesquels le nombre de réponses à l’enquête était jugé acceptable : sciences infirmières; littérature anglaise; histoire; sciences politiques; psychologie; biologie; administration des affaires; génie; beaux arts.
Constatations
Le large éventail des réponses à l’enquête révèle que les caractéristiques des étudiants jouent assurément un rôle dans la participation de ces derniers d’un programme à l’autre, mais que celles ci ne permettent pas forcément aux établissements de concevoir des stratégies de rehaussement de grande portée, ni d’en prévoir les résultats. À titre d’exemple, le fait d’être étudiant de première génération dans un programme de sciences infirmières n’est pas révélateur de résultats favorables ou défavorables relativement à la participation. Cependant, le fait d’être étudiant de première génération en psychologie indique des résultats constamment défavorables sur ce plan là.
De telles tendances propres aux programmes peuvent éclairer les établissements, les chefs de programme et les bureaux des services aux étudiants dans leurs efforts en vue de rehausser la participation des étudiants. D’après les auteurs, une telle démarche serait vraisemblablement beaucoup plus efficace qu’une stratégie à l’échelle du corps professoral ou de l’université et qui est axée sur des buts en lien avec les données de référence.
Certaines tendances à l’échelle des établissements apparaissent précisément quant à la taille de l’université, et les auteurs font valoir que les établissements de grande et de petite taille peuvent, les uns les autres, tirer des leçons ayant trait aux stratégies de participation des étudiants et aux résultats qui en découlent. Par exemple, les universités de petite taille obtiennent des notes élevées relativement aux stages et à la formation pratique, mais des résultats moindres quant aux interactions des étudiants et à l’investissement dans l’étude des langues étrangères. À l’inverse, les universités de grande taille obtiennent des notes élevées sur le plan de l’interaction des étudiants et des possibilités d’autoapprentissage, mais de piètres résultats en lien avec l’établissement d’un « climat de diversité ».
Les auteurs du Projet de données nationales de la NSSE : Rapport sur la phase deux sont Chris Conway, directeur du Office of Institutional Research and Planning de l’Université Queen’s, et Huizi Zhao, analyste principale de la recherche auprès du COQES.