La collaboration entre collèges et universités pourraient améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage
Bien que l’on investisse beaucoup de temps et d’argent dans les programmes de perfectionnement de l’enseignement postsecondaire, leur incidence n’a été que rarement étudiée ou évaluée. La deuxième de deux études, commandées par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, sur les programmes d’orientation des nouveaux enseignants et l’amélioration de l’enseignement dans les collèges et université de l’Ontario constate qu’il existe des possibilités d’intensification de la collaboration et du partage des pratiques exemplaires entre les deux secteurs et qu’il faut davantage d’incitatifs pour encourager et récompenser l’innovation en enseignement et en apprentissage.
Description du projet
Le rôle des programmes d’orientation des nouveaux enseignants dans l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement collégial mise sur les conclusions de l’étude sur les universités et examine comment 24 collèges ontariens appuient les nouveaux membres de leur corps enseignant. L’étude se penche sur la structure, le contenu, les points forts et les inconvénients de ces programmes d’orientation ainsi que sur les services plus généraux de perfectionnement en enseignement. Les données de l’étude ont été recueillies par un questionnaire envoyé aux représentants des unités d’enseignement et d’apprentissage et, dans certains cas, aux vice-présidents à l’enseignement ou aux chefs des ressources humaines des collèges; un seul des collèges invités à participer a choisi de ne pas le faire.
Résultats
Tous les collèges participants ont dit offrir un programme d’orientation annuel centralisé aux nouveaux enseignants – près de 75 % de ces programmes étant obligatoires (comparativement à 12 % dans les universités de l’Ontario) – et le sujet le plus fréquemment abordé ou la séance la plus fréquemment offerte a trait à la mission, aux objectifs et aux plans stratégiques de l’établissement, suivi de près par l’intégration de la technologie à l’enseignement. Quatre répondants (ou 20 % de l’échantillon collégial) ont dit que leur programme d’orientation comprenait des discussions avec les étudiants, comparativement à 13 % dans le cas des universités.
Il existe une unité centrale d’enseignement et d’apprentissage dans la vaste majorité des collèges qui ont répondu au sondage. Tous offrent tout au long de l’année des activités de perfectionnement en enseignement, notamment des consultations individuelles, des ateliers à date fixe, de l’aide à la conception de programmes ainsi que des modules en ligne. Les collèges offrent davantage de modules en ligne (16) sur des sujets liés à l’enseignement que les universités (2). Des programmes complets menant au certificat en enseignement sont offerts dans dix collèges et douze ont mis sur pied des programmes de mentorat pour les nouveaux membres du corps professoral.
La plupart des collèges évaluent régulièrement leurs séances et leurs programmes par des sondages auprès des participants, et la rétroaction est essentiellement positive.
Bien que la plupart des collèges aient indiqué que le financement de leur programme d’orientation était reconduit annuellement à même le budget de base du centre d’enseignement et d’apprentissage, ils ont dit se préoccuper du peu de temps dont disposent les enseignants ainsi que des ressources financières et humaines limitées des centres. Plus de 80 % ont répondu que leur centre d’enseignement comptait au plus cinq employés à temps plein et plus de la moitié des centres embauchent de un à trois employés à temps plein. Les auteures de l’étude ont exprimé leur préoccupation quant au fait que plus d’un tiers des collèges de l’échantillon n’offrent pas de programme d’orientation des nouveaux enseignants à temps partiel.
Répercussions sur les politiques et travaux de recherche complémentaires
Selon les auteures, tant dans le secteur collégial qu’universitaire, on devrait miser sur des travaux de recherche pour améliorer le perfectionnement en enseignement des membres du corps professoral. Elles soutiennent que pour en arriver à un aperçu complet et à un inventaire exhaustif des pratiques actuelles au niveau provincial, il faut une plus grande collaboration au sein du système postsecondaire de l’Ontario, collaboration qui constituerait « un mécanisme utile pour que leurs unités respectives d’enseignement et d’apprentissage apprennent des réussites des autres… Plus particulièrement, nous suggérons que les établissements qui offrent des programmes complets d’orientation des nouveaux enseignants assument un rôle de leadership en documentant leurs « pratiques exemplaires » et en les communiquant à leurs collègues des établissements qui actuellement n’offrent pas de programmes complets. » Les auteures disent également qu’il faut davantage d’incitatifs provinciaux qui encouragent et récompensent l’expérimentation par les enseignants d’innovations au chapitre de l’enseignement et de l’apprentissage dans les établissements et entre eux.
Auteures de l’étude Le rôle des programmes d’orientation des nouveaux enseignants dans l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement collégial – Julie Gregory et Maggie Cusson, Université Carleton.