L’intégration des outils d’aide à la rédaction en ligne dans les salles de classe pose problèmes
Afin d’améliorer les compétences en rédaction, le Centre de rédaction de l’Université Wilfrid Laurier a développé une série de ressources et d’outils en ligne offerts gratuitement aux étudiants. Cependant, une étude réalisée récemment par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) a révélé que, même lorsqu’on intégrait un outil dans une salle de classe, seuls quelques étudiants l’utilisaient réellement, car ils trouvaient qu’il ne les concernait pas. Par ailleurs, les étudiants l’ayant utilisé n’ont pas constaté d’amélioration dans leurs notes. D’après les auteurs, il est nécessaire d’effectuer d’autres recherches afin de trouver de meilleurs moyens pour intégrer ce service dans les salles de classe et d’étudier la possibilité d’attribuer des notes pour son utilisation.
Description du projet
Le planificateur de devoirs en ligne de l’Université Wilfrid Laurier permet aux étudiants d’avoir accès à des calendriers, à des ressources et à des conseils sur la collecte d’information, les citations et la rédaction efficace. L’étude Enseignement de la rédaction à l’aide d’un planificateur de travaux en ligne portait sur des étudiants de quatre grandes classes de première année et d’un séminaire de quatrième année. Les étudiants inscrits aux grands programmes de première année ont été classés au hasard soit dans le groupe qui intégrait explicitement le planificateur de devoirs aux activités en classe, soit dans le groupe témoin qui ne comportait aucun outil intégré. Les auteurs de l’étude ont comptabilisé le nombre de fois que les étudiants ont utilisé le planificateur de devoirs, répertorié les notes en rédaction, réalisé des sondages en classe et mené des entrevues auprès des professeurs.
Conclusions
Seuls 5 à 15 % des étudiants ont utilisé le planificateur de devoirs. Parmi ceux-ci, moins de 20 % l’ont utilisé plus d’une fois. L’intégration de cet outil en classe n’a pas augmenté le nombre d’étudiants utilisant ce service. Néanmoins, les étudiants qui se trouvaient dans une salle de classe où le planificateur de devoirs était intégré et qui ont utilisé les ressources l’ont fait plus fréquemment que ceux du groupe témoin.
On n’a constaté aucune corrélation entre l’utilisation du planificateur de devoirs et l’amélioration des notes en rédaction. Toutefois, les personnes ayant utilisé l’outil, aussi bien les étudiants que les professeurs, l’ont jugé utile. L’une des raisons fréquentes invoquées pour expliquer la non-utilisation du planificateur était que les étudiants, en particulier ceux de quatrième année, le jugeaient utile seulement pour les personnes ayant de faibles aptitudes en rédaction et trouvaient qu’il ne les concernait pas. Les étudiants ont également laissé entendre que si l’on attribuait des notes pour l’utilisation de l’outil, ils seraient beaucoup plus susceptibles de l’utiliser.
Tant les étudiants que les professeurs ont trouvé problématique l’intégration du planificateur de devoirs dans la salle de classe. Les étudiants ont indiqué qu’ils ont reçu peu de conseils ou de soutien concernant l’utilisation optimale de l’outil; tandis que les professeurs avaient une vaste gamme d’attentes pour les aptitudes en rédaction de leurs étudiants et chacun a intégré l’outil différemment.
Les auteurs de l’étude recommandent de mener d’autres recherches afin de cerner les soutiens que l’on pourrait offrir aux professeurs pour les aider à intégrer l’outil en classe et d’étudier la possibilité d’attribuer des notes partielles pour l’utilisation du planificateur de devoirs.
L’étude « Enseignement de la rédaction à l’aide d’un planificateur de travaux en ligne » a été préparée par Boba Samuels, Kelly McDonald et Emmy Misser de l’Université Wilfrid Laurier.