Lorsque j’ai entamé mes études de premier cycle en 2007, je croyais que c’était dans les salles de cours et de séminaire que j’apprendrais les compétences nécessaires pour réussir dans la vie. J’ai donc choisi de ne pas participer aux nombreuses activités parascolaires au cours de mes premières années à l’université, concentrant mon énergie sur mes études plutôt que sur les affaires étudiantes. Cependant, une fois que j’ai eu acquis plus d’expérience et que j’ai commencé mes études de deuxième cycle, je me suis senti attiré par des événements, activités et services à l’extérieur des salles de cours – ateliers de rédaction de curriculum vitae, conférences étudiantes et équipes sportives internes, pour ne nommer que quelques possibilités. C’est dans ces espaces que j’ai acquis la plupart des compétences psychosociales transférables et des compétences cognitives supérieures que je possède encore aujourd’hui, ainsi que celles qui ont eu l’incidence la plus importante sur mon employabilité.
Lorsque le temps est venu de rédiger des lettres d’accompagnement et de me préparer à des entrevues d’emploi, ce sont mes expériences à l’extérieur de la classe qui m’ont permis de démontrer les compétences nécessaires pour réussir. Lorsqu’on m’a interrogé sur mes aptitudes au travail d’équipe, j’ai parlé des efforts déployés en collaboration avec mes coéquipiers dans le cadre d’activités sportives et caritatives. Pour prouver mes aptitudes en communication, j’ai mis l’accent sur les exposés présentés dans le cadre de conférences et sur mes responsabilités en tant que représentant du conseil étudiant. Enfin, lorsqu’il a été question de ma capacité de réflexion critique, j’ai décrit des situations difficiles survenues dans le cadre de mon travail à temps partiel et d’événements sur le campus, situation que j’ai dû régler de façon appropriée.
En somme, j’ai rarement parlé des travaux faits dans mes cours ou de mon apprentissage en tant qu’étudiant (sauf au regard de critères spécifiques à une discipline), ce qui m’a permis de prendre conscience que l’apprentissage n’est pas limité à la salle de classe. La vaste majorité des compétences que je possède, et qui semblent intéresser les employeurs, sont celles que j’ai acquises à l’extérieur de la classe. Ainsi, les affaires étudiantes semblent faire beaucoup plus que d’offrir des activités parascolaires et d’aider les étudiants à terminer leur programme. Peut-être peuvent-elles, comme elles l’ont fait pour moi, aider à l’acquisition de types de compétences menant à l’employabilité et à l’apprentissage continu.
Le blogue, Gestion axée sur la qualité : Classification des résultats de l’apprentissage, du président du COQES, Harvey Weingarten, suggère que les employeurs demandent de leurs nouvelles recrues des compétences psychosociales et des compétences cognitives supérieures qui ne sont pas nécessairement évaluées dans les établissements d’enseignement postsecondaire. Son blogue a soulevé la question : comment pouvons-nous mesurer les compétences transférables psychosociales et les compétences cognitives supérieures, et où les trouve-t-on dans le secteur postsecondaire? L’heure est venue d’examiner ces questions dans l’ensemble des programmes et départements des établissements, tant dans le contexte scolaire que dans celui des affaires étudiantes.
Les affaires étudiantes englobent une vaste gamme d’activités incluant souvent tout ce qui n’est pas directement lié aux expériences scolaires des étudiants. Il s’ensuit que les étudiants entrent en contact avec un aspect ou un autre des affaires étudiantes durant leurs études postsecondaires, peu importe leur discipline, leur proximité avec le campus ou leurs caractéristiques démographiques. Mais, quelles sont les compétences acquises en raison de ces expériences? Bien que ces questions soient posées tous les jours par de nombreux membres du personnel des affaires étudiantes, plusieurs établissements ne possèdent pas les ressources requises pour évaluer l’apprentissage étudiant dans ces domaines.
Au-delà de la question des ressources, on constate également un manque de compréhension de la manière d’évaluer à l’extérieur du contexte de la formation. Différents programmes et départements universitaires établissent des résultats d’apprentissage spécifiques aux disciplines et élaborent les outils d’évaluation requis, mais ce processus devient beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit des affaires étudiantes. Comment, par exemple, mesure-t-on les types de compétences perfectionnées dans le cadre d’activités sportives/internes, de groupes étudiants, d’aide à l’inscription/financière, etc.? Le tableau n’est pas aussi clair. Personnellement, si vous me demandez si les compétences que j’ai acquises à l’extérieur de la classe ont déjà été évaluées ou si j’ai la moindre idée de la façon dont on pourrait mesurer l’acquisition de ces compétences, j’aurais de la difficulté à répondre.
La bonne nouvelle est que nous pouvons mesurer certaines des compétences que les étudiants acquièrent grâce à des expériences liées aux affaires étudiantes. Découvrez comment en vous inscrivant au webinaire gratuit du COQES, Assessing the student experience: Student affairs learning outcomes (Évaluer l’expérience des étudiants : Résultats d’apprentissage des affaires étudiantes), le 29 octobre à 11 h HNE. Les panélistes démontreront comment l’évaluation des résultats de l’apprentissage fait par les étudiants dans le contexte des affaires étudiantes peut offrir de nouvelles façons d’accroître la valeur de ces programmes et fournir aux étudiants de nouvelles possibilités de perfectionner les compétences que recherchent les employeurs canadiens et américains.
Marc Gurrisi est stagiaire en recherche au COQES.