Dans un excellent rapport de recherche publié récemment, David Gamble et Jinli Yang analysent les enquêtes menées par l’Ontario auprès des diplômés collégiaux et universitaires, et se tournent vers l’avenir pour imaginer la prochaine génération de mesures de rendement pour nos établissements d’enseignement publics. Ces enquêtes sont menées depuis près de 20 ans. Trick et Yang soulignent que les données revêtent un grand intérêt pour les gestionnaires de l’enseignement supérieur afin de mesurer les résultats à l’échelle du système, de l’établissement et des programmes (malgré certaines lacunes en raison d’échantillons de plus en plus petits). Les étudiants en communications publiques s’en servent également comme mesure générale de la responsabilisation. Elles ne sont pas parfaites, et Trick et Yang présentent d’importantes recommandations sur les manières de les améliorer.
L’histoire des enquêtes sur les résultats des diplômés de l’Ontario et des autres « indicateurs de rendement clés » (IRC) mis en place au cours de la même période (taux d’obtention du diplôme, sondages sur la satisfaction et taux par défaut du RAFEO) illustre les bonnes choses qui se produisent lorsque les données sont bien recueillies, puis mises à la disposition de toutes les parties intéressées. Même si le gouvernement les avait demandés, les établissements y ont participé activement et les ont adoptés comme les leurs. Le gouvernement peut promouvoir ces mesures annuelles « thématiques », mais les établissements ont accès aux données sous-jacentes et les utilisent pour analyser leurs programmes et services. Il en va de même pour les organismes de recherche, comme le COQES.
Les IRC montrent comment le partage des données multiplie leur utilisation et leur efficacité au-delà de ce qui se serait produit si elles avaient été enfermées dans les chambres fortes du gouvernement. C’est peut-être la raison pour laquelle les IRC de l’Ontario continuent toujours de s’améliorer deux décennies plus tard, malgré le fait que les coûts de la collecte des données sont considérables et que les principales mesures ne font plus souvent l’objet des manchettes. Les IRC sont devenus un important outil de gestion, particulièrement dans les collèges (les universités ont pris beaucoup plus de temps à les adopter, et accusent toujours un retard à ce chapitre). Comme l’ont déclaré les établissements, [traduction] « Ces IRC fournissent des éclaircissements importants sur nos forces et aident à relever les domaines où des améliorations peuvent être apportées. », et [traduction] « Les enquêtes sur les IRC donnent une occasion unique au collège de recevoir une rétroaction qui reflète la vie étudiante, à compter du moment où une personne franchit les portes du campus jusqu’au jour où ses expériences lui permettent d’obtenir l’emploi de ses rêves. »
Aujourd’hui, nous sommes sur le point de donner accès de la même façon à un nouvel ensemble de données puissant, qui pourrait révolutionner notre compréhension et notre intendance du système ainsi que notre façon d’améliorer les résultats des étudiants : les données liées au numéro d’immatriculation scolaire de l’Ontario (NISO). Le NISO représente la chaîne de la trame de nos autres ensembles de données et nous permet de rassembler une foule d’informations sur les nombreux parcours avant, pendant et après les études supérieures.
Allons-nous donner accès aux données étiquetées du NISO autant que nous l’avons fait pour les IRC? Tout indique que oui. Le NISO guide les dossiers stratégiques au cœur des priorités provinciales : mobilité, équité de l’accès, réussite des étudiants et différenciation des établissements. Les données ont été recueillies de façon rigoureuse en fonction du recensement; l’échantillon comprend tout le monde et le risque de se tromper est extrêmement faible. Nous constatons un retour du balancier de la protection de la vie privée qui, au cours des 20 dernières années, se trouvait à l’extrémité « ne prenons aucun risque et ne partageons rien » et qui s’en va maintenant vers une approche équilibrée qui protège les particuliers tout en encourageant l’élaboration de programmes et de politiques fondés sur des données probantes. Le ministère ontarien de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle semble vouloir partager les données du NISO, tout en protégeant adéquatement la vie privée, avec la collectivité et prend des mesures en ce sens.
Au COQES, nous sommes impatients d’approfondir nos recherches au moyen des données étiquetées du NISO, tout comme nous l’avons fait avec les données des IRC. Je suis certain que c’est aussi le cas pour plusieurs d’entre vous.
Martin Hicks est directeur des données et des statistiques au COQES