J’ai obtenu mon baccalauréat spécialisé en psychologie de l’Université McGill en 1974. J’ai eu l’idée folle d’aller voir si ce programme existait toujours et, le cas échéant, comment le programme actuel se compare à celui que j’ai suivi il y a 43 ans. Il s’agit du genre de souvenirs qu’une personne se remémore de plus en plus souvent lorsqu’elle célèbre des anniversaires de naissance importants.
D’abord, je tiens à faire une remarque du point de vue méthodologique. En 1974, l’annuaire de cours n’était disponible qu’en version imprimée (même la personne la plus avant-gardiste n’aurait jamais pensé qu’un jour on consulterait cette information en ligne) et il y avait un annuaire distinct pour les études de premier cycle et les études supérieures. L’annuaire du premier cycle indiquait non seulement les cours offerts cette année-là par le Département, mais également le nom du professeur qui donnait chaque cours — des renseignements très utiles pour ceux et celles qui choisissaient leurs cours en fonction tant du professeur que du contenu du cours. Je remercie Rosie Goldstein de la ténacité dont elle a fait preuve pour me trouver un exemplaire de ces annuaires dans les archives poussiéreuses. En 2017, l’annuaire n’est disponible qu’en ligne; il n’existe pas de version imprimée. Les cours sont énumérés par Département, mais aucun nom d’enseignant n’est indiqué. J’imagine que cette information se trouve ailleurs ou que les étudiants sont simplement surpris lorsqu’ils se présentent à leur premier cours.
Un programme spécialisé en psychologie est toujours offert! Le libellé utilisé pour décrire le contexte et l’objet du grade spécialisé dans les annuaires de 1974 et 2017 se ressemble étrangement. En 1974 et 2017, les étudiants pouvaient s’inscrire au programme par l’entremise d’un B.Sc. ou d’un B.A. en présentant une demande d’admission au Département. De même, les critères d’acceptation au programme spécialisé (demande présentée au Département), les exigences et la structure des programmes sont assez semblables. En 1974, la cohorte d’entrée au programme spécialisé se limitait à 35 à 40 étudiants. Une caractéristique déterminante du programme de 1974 était que les cours étaient réservés aux étudiants inscrits au programme et que chaque étudiant devait effectuer une recherche indépendante avec un membre du corps professoral au cours de chacune des deux dernières années du programme. En 2017, la cohorte d’entrée au programme spécialisé était de 37 étudiants. Les étudiants devaient effectuer au moins une année de recherche avec un membre du corps professoral, mais la plupart des étudiants optent encore pour deux années de recherche dirigée.
En 1974, le Département de psychologie comptait 33 membres du « personnel enseignant » à temps plein (12 professeurs, 14 professeurs agrégés, sept professeurs adjoints), un chargé de cours, cinq professeurs à la leçon et trois conseillers cliniques. En 2017, l’annuaire du Département faisait état de 29 membres du corps professoral à temps plein (16 professeurs, huit professeurs agrégés, cinq professeurs adjoints), un chargé de cours, sept professionnels ainsi que de huit établissements membres associés qui comptent 27 personnes et six professeurs auxiliaires.
En 1974, le Département offrait 55 cours de premier cycle, 41 enseignés par la cohorte de professeurs (temps plein, agrégés et adjoints). En 2017, le Département a offert 67 cours de premier cycle, 35 enseignés par la cohorte de professeurs (à temps plein, agrégés et adjoints). Le Département offrait 16 cours aux cycles supérieurs en 1974, 47 en 2017.
D’après ce que nous constatons, la charge moyenne de cours de premier cycle pour la cohorte du personnel enseignant en 1974 et en 2017 était assez semblable, soit deux ou trois cours par année. Je ne connais pas exactement le nombre total d’étudiants inscrits à tous les cours de premier cycle en psychologie durant ces deux périodes, mais j’imagine qu’il y a eu une augmentation importante des inscriptions entre ces deux années.
Quelles sont les tendances qui ressortent de cet aperçu? Dans l’ensemble, le programme spécialisé de psychologie est plus ou moins le même, étant décrit et structuré de la même façon. Il y a un plus grand nombre d’étudiants dans l’ensemble, sans changement important de la taille du personnel enseignant à temps plein. Il y a maintenant beaucoup plus de cours offerts aux cycles supérieurs que dans le passé. La charge d’enseignement au premier cycle pour les professeurs à temps plein n’a pratiquement pas changé; les heures d’enseignement supplémentaires au premier cycle en 2017 sont accomplies, apparemment, par un plus grand nombre de professeurs agrégés et auxiliaires. Si cet aperçu est exact, il s’agit de tendances bien connues.
L’une des choses que ces chiffres ne révèlent pas c’est la façon dont le Département de psychologie traitait les étudiants du programme spécialisé. Même si, j’en suis certain, aucun d’entre nous ne l’appréciait à l’époque, en 1974, le Département de psychologie de McGill traitait ses étudiants du programme spécialisé de premier cycle comme des étudiants des cycles supérieurs. Mis à part le moins grand nombre de cours sous forme de séminaire qui nous étaient offerts, nous étions profondément plongés dans la recherche, avions l’occasion de tenir de nombreuses conversations officielles et officieuses sur le domaine ainsi que d’avoir des échanges et des réflexions stratégiques profonds et fréquents avec les professeurs à temps plein qui étaient toujours accessibles. Je me souviens parfaitement d’une discussion spontanée que moi et un certain nombre de mes camarades de classe avons eue avec Donald Hebb — un géant dans le domaine – qui nous a aidés à réfléchir sur un problème ayant trait à la psychologie de la perception qu’un professeur d’un autre cours nous avait donné à résoudre (il a commencé la rencontre en allant d’un bureau à l’autre pour nous trouver des chaises afin que nous puissions tous nous asseoir dans son bureau). Ces échanges, qui se déroulaient principalement à l’extérieur de la salle de classe, ont façonné notre raisonnement non seulement sur la discipline, mais également sur l’analyse comportementale, la recherche et l’expérimentation en général et, je dirais même, sur nos choix de vie. J’espère que tout cela est encore possible en 2017.
Dernière chose. Lorsque mes jeunes collègues au COQES ont vu cette analyse, ils m’ont demandé si les professeurs qui enseignaient en 1974 figuraient toujours sur la liste des professeurs actifs. La réponse est oui, et N>1.
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article.
Je remercie Gurpreet Sahmbi, stagiaire d’été talentueuse au COQES, de m’avoir aidé à préparer ce blogue.
Une réponse sur « Harvey P. Weingarten — Les programmes de premier cycle : Plus ça change… »
Je fais lire à mon équipe de recherche!
Un très beau texte où je vois presqu’Harvey en train de me raconter l’histoire.