Le 5 mai 2021 – Donner un sens aux microcertifications, un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), fournit une définition claire des microtitres de compétences et un aperçu de leur valeur perçue et potentielle pour les employeurs, le gouvernement, les établissements d’enseignement postsecondaire et les étudiants éventuels.
En collaboration avec la Table ronde des affaires + de l’enseignement supérieur (TRAES), Collèges et instituts Canada (CICan) et Abacus Data, le COQES a réalisé un sondage auprès de 201 employeurs, 2 000 Canadiens en âge de travailler et 161 représentants de 105 établissements postsecondaires de partout au pays au sujet de leurs expériences, de leur connaissance et de leur perception des microtitres de compétences. Des chercheurs ont mené des entrevues de suivi auprès d’employeurs et de dirigeants du secteur postsecondaire. Le sondage et les entrevues ont révélé que bon nombre d’entre eux ne connaissent pas les microtitres de compétences, et que chez ceux qui les connaissent, il subsiste beaucoup de confusion quant à ce qu’ils sont et à qui ils servent.
« Nous avons constaté un intérêt et des investissements importants de la part du secteur de l’enseignement postsecondaire, des employeurs et du gouvernement à l’égard de ces nouvelles possibilités de formation, et nous sommes heureux de clarifier le rôle que les microtitres de compétences devraient jouer dans le système d’enseignement postsecondaire de l’Ontario », a déclaré Janice Deakin, présidente-directrice générale du COQES. « Comme pour toute innovation, il reste beaucoup d’inconnues. Le COQES s’engage à poursuivre la recherche dans ce domaine afin que ses partenaires puissent prendre des décisions stratégiques concernant la conception, l’exécution, l’assurance de la qualité et l’évaluation des programmes. En fin de compte, nous voulons que ces programmes produisent des résultats positifs pour les étudiants. »
Le COQES a élaboré une définition pratique et concise des microtitres de compétences qui s’appuie sur des exemples internationaux et des discussions avec des experts du secteur. Cette définition simple est souple et inclusive, tout en mettant l’accent sur les éléments essentiels d’une portée étroite et de courte durée.
Définition des microtitres de compétences selon le COQES : Une microcertification (ou un microtitre de compétence) est une preuve d’apprentissage et est octroyée à l’issue de la participation à un court programme visant à enseigner un petit ensemble de compétences (c.-à-d. habiletés, connaissances, attributs), et est parfois liée à d’autres titres de compétences.
Les employeurs et les étudiants éventuels ont manifesté de l’intérêt pour les microtitres lorsqu’on leur a présenté cette définition. Près de 75 % des Canadiens en âge de travailler interrogés ont manifesté de l’intérêt pour cette définition des microtitres de compétences pour le perfectionnement professionnel, le perfectionnement personnel ou les deux. Les étudiants éventuels se soucient du fait que les microtitres de compétences soient abordables et que les employeurs soient conscients de leur valeur. Les employeurs privilégient les microtitres de compétence qui sont fondés sur les habiletés et qui répondent aux besoins de l’industrie ou de la collectivité. Les établissements d’enseignement postsecondaire devraient indiquer clairement la manière dont l’offre de microtitres de compétences répond à ces attentes, ainsi qu’à d’autres « marqueurs de la qualité », comme le fait que les microtitres de compétences sont souples, évalués, accrédités, normalisés et cumulables.
Les répondants de tous les groupes sondés ont manifesté des niveaux d’intérêt mixtes pour le concept de la « cumulabilité », c’est-à-dire la possibilité de combiner plusieurs microtitres de compétences en une certification plus importante. Bien que les auteurs conseillent aux collèges et aux universités de faire preuve de transparence quant à la façon dont les microtitres de compétences et les autres titres de compétences sont liés les uns aux autres, ils conseillent également de mettre moins l’accent sur la déconstruction des programmes d’études existants pour cumuler les titres de compétences et de se concentrer davantage sur la conception d’un contenu novateur et ciblé qui sert un nouveau marché d’étudiants.
Dans son budget de 2020, l’Ontario s’est engagé à verser près de 60 millions de dollars dans le cadre d’une stratégie relative aux microtitres de compétences pour le perfectionnement des compétences liées à l’emploi. Les établissements d’enseignement et les gouvernements devraient axer leurs stratégies en matière de microtitres de compétences sur le perfectionnement des compétences des apprenants adultes qui ont des besoins en formation précis, et auxquels l’apprentissage et l’expérience antérieurs ont déjà fourni de solides connaissances et compétences transférables. Les microtitres de compétences peuvent également servir les étudiants actuels de niveau postsecondaire qui souhaitent acquérir des compétences transférables, ou les nouveaux diplômés qui explorent des cheminements de carrière éventuels. Le but des microtitres de compétences ne devrait pas être de remplacer les programmes traditionnels ni de répondre aux besoins exhaustifs des apprenants en matière de recyclage. Les gouvernements et les établissements devraient envisager des programmes d’enseignement axés sur les compétences pour ces derniers.
Pour soutenir les établissements d’enseignement postsecondaire, le gouvernement de l’Ontario devrait s’efforcer d’établir un cadre commun relatif aux microtitres de compétences. Les marqueurs de qualité souhaités par les étudiants et les employeurs potentiels devraient être clairs et bien communiqués. On encourage les établissements à laisser de la place pour l’innovation, y compris la mise à l’essai de programmes axés sur la maîtrise qui mettent davantage l’accent sur la mesure des compétences et moins sur le temps passé en classe. Les recherches futures du COQES dans ce domaine porteront sur les questions de qualité, y compris les évaluations des programmes et leurs résultats.
Donner un sens aux microcertifications a été rédigé par Jackie Pichette, Sarah Brumwell, Jessica Rizk et Steven Han, du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.
Personne-ressource pour les médias :
Matt Ross
Directeur des communications
COQES
mross@heqco.ca
416-624-3250
Bref aperçu des résultats du sondage :
- La plupart des employeurs que nous avons interrogés n’étaient pas sûrs de la signification du terme « microtitre de compétence »; 59 % des répondants « ne connaissaient pas du tout » ce terme, et 10 % seulement ont indiqué qu’ils le comprenaient bien. Les termes connexes ou semblables étaient encore moins familiers.
- Environ 60 % des répondants ont indiqué que les microtitres de compétences accroîtraient leur confiance dans les compétences d’un employé éventuel. La plupart des employeurs qui ont répondu au sondage (70 %) ont indiqué que les microtitres de compétences pourraient faciliter le maintien en poste des employés.
- Seulement un quart des Canadiens interrogés avaient entendu parler des microtitres de compétences, et encore moins (19 %) pouvaient en fournir une définition quelconque. Les résultats du sondage indiquent que la connaissance du terme était plus élevée chez les jeunes Canadiens en âge de travailler, les personnes dont le revenu du ménage était plus élevé et les personnes ayant fait des études universitaires.
- La plupart des établissements postsecondaires considèrent les microtitres de compétences comme un moyen d’atteindre un nouveau marché d’étudiants. Plus de 90 % des personnes interrogées ont affirmé que les programmes actuels ciblent les adultes qui travaillent et qui souhaitent changer de profession ou les employés ou les employés potentiels des partenaires de l’industrie.
- Plus du tiers des répondants des établissements postsecondaires étaient indifférents quant à la nécessité d’offrir un microtitre de compétence en ligne.