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Nos perceptions reposent sur la façon dont l’information nous est présentée. Cela s’applique dans tous les cas, y compris pour les études postsecondaires (EPS), où la principale perspective positionne souvent certains groupes d’étudiants dans un cadre axé sur un déficit. La pensée axée sur un déficit consiste à « blâmer la victime » en attribuant les échecs des étudiants à divers traits individuels, familiaux ou communautaires et aborde les difficultés des étudiants au moyen d’une évaluation des besoins axée sur les déficiences. Bien que l’intention puisse être de mettre en évidence les obstacles et les défis auxquels font face certains étudiants, l’utilisation d’expressions telles que « à risque » et « défavorisés » pour désigner des étudiants peut perpétuer le discours axé sur l’échec de ces groupes et les distinguer en fonction de ce que l’on pense qu’ils ne sont pas – atypiques, non préparés à des études supérieures et à la réussite.
En considérant certains groupes d’étudiants d’un point de vue axé sur un déficit, les administrateurs et décideurs des établissements d’EPS contribuent à amoindrir les diverses expériences des étudiants et pourraient les marginaliser davantage. Une perspective axée sur un déficit favorise également une compréhension selon laquelle ces étudiants sont plus susceptibles d’échouer en raison de lacunes individuelles plutôt qu’en raison de la culture institutionnelle et de formes systémiques d’oppression. Les études démontrent que lorsque les éducateurs ont des attentes plus élevées à l’égard des étudiants, ceux-ci s’efforcent d’y répondre.
Un cadre axé sur les forces constitue une solution de rechange qui peut améliorer l’accès aux EPS. Le tout repose sur l’idée que les étudiants ont des expériences et des points de vue diversifiés dont les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent grandement bénéficier. Un cadre axé sur les forces permet aux programmes d’exploiter ces acquis. On met l’accent sur la reconnaissance des capacités, des compétences, des connaissances et des liens des personnes et de leur collectivité, et sur le recadrage de ces caractéristiques et expériences uniques, afin de réorganiser les vastes systèmes qui perpétuent les inégalités. La théorie se fonde sur la croyance selon laquelle les personnes possèdent déjà des compétences et sont à même d’acquérir de nouvelles compétences pour déterminer leurs propres préoccupations et y remédier. Ce type de cadre ne fait pas fi des défis et ne transforme pas les difficultés en forces; il désigne plutôt les capacités préexistantes et s’appuie sur celles-ci pour favoriser l’autonomisation des étudiants. Le type d’attention passe de l’intervention à l’autonomie et suppose un processus de collaboration entre la personne qui bénéficie des services offerts et les personnes qui les offrent.
Les données probantes donnent à penser qu’une approche fondée sur les points forts renforce la résilience des personnes et des collectivités. Des études démontrent que les personnes sont en mesure d’avoir un meilleur sens de l’autodétermination et de mieux se fier à leur jugement grâce à la prestation de services axés sur des solutions de partenariat. On ne s’attend pas à ce que le personnel ait toutes les réponses, mais plutôt à ce qu’il contribue à susciter des discussions avec les personnes et à créer des occasions d’assurer l’autonomisation des personnes et des collectivités.
Une personne interviewée dans le cadre d’un projet d’évaluation axé sur l’accès mené par le COQES a décrit l’un des effets positifs du recours à l’encadrement axé sur les forces dans sa collectivité :
Nous constatons une plus grande mobilisation […] un plus grand nombre de personnes qui n’ont peut-être pas pu nous faire confiance par le passé. Plus de gens interviennent et font preuve de leadership […] [Ils] redonnent à la collectivité, exercent une autorégulation et peuvent assurer leur autogestion. Un grand nombre de jeunes se sentent habilités à jouer un rôle de chef de file auprès des membres de la collectivité et à les renseigner sur les services offerts.
Les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent envisager d’utiliser une approche de développement communautaire axé sur les acquis au moment d’épauler les collectivités. Il s’agit d’une approche qui est axée sur les forces en matière de développement communautaire, qui tient compte du récit collectif relatif au quartier et à la collectivité et qui valorise la participation et l’appropriation des membres de la collectivité dans leur développement. En fait, elle recadre l’approche selon laquelle les programmes interagissent avec les membres de la collectivité en tant que citoyens plutôt que clients.
La diversité des expériences et des caractéristiques des étudiants est très précieuse dans les collectivités postsecondaires. Bon nombre d’étudiants connaissent bien leurs propres défis; ils sont souvent orientés par leurs expériences et font preuve d’une grande sensibilité en matière d’équité et de justice. De plus, ils possèdent une connaissance approfondie des ressources locales et des occasions propices à la collaboration. L’encadrement axé sur les forces peut contribuer à tirer parti des perspectives et des compétences riches et diversifiées des étudiants.
Jennifer Han vient de terminer un stage de recherche au COQES et entamera ses études de droit à l’Université Queen’s à l’automne.
Les ressources suivantes offrent des moyens pratiques et judicieux d’assurer le développement communautaire axé sur les acquis :
https://www.nurturedevelopment.org/asset-based-community-development/