Aperçu de RepENSée: Entretien avec Onawa LaBelle et Mack Park, défenseur·es du rétablissement des étudiant·es

Dre. Onawa LaBelle est professeure agrégée de psychologie à l’Université de Windsor.
Mack Park, MSW (iel) fait partie de l’équipe de direction de l’Association of Recovery in Higher Education (ARHE).

Le 7 novembre, le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) tiendra sa dixième conférence annuelle, RepENSée . L’événement de cette année met l’accent sur la conception des systèmes et présentera plus de 45 conférenciers répartis dans 12 séances, afin d’explorer des approches novatrices pour améliorer l’enseignement postsecondaire.

À l’approche de la conférence, nous proposerons des conversations avec certains des intervenant·es afin d’en savoir plus sur leur travail.

Onawa LaBelle et Mack Park participeront à notre séance de café communautaire « Accès pour tous : Présentation des initiatives de soutien sur les campus » Les participant·es auront l’occasion de se déplacer dans la salle et d’entendre parler de diverses initiatives de soutien aux étudiant·es.

Nous avons interrogé Onawa et Mack sur leur travail avec les étudiant·es dans les programmes de rétablissement.


COQES : Pouvez-vous décrire votre participation au programme Lancers Recover de l’Université de Windsor?

Onawa : J’ai fondé Lancers Recover en 2020 grâce à une petite bourse étudiante pour la santé mentale. Ma passion pour ce sujet vient de mon expérience personnelle. J’ai moi-même participé à un programme de rétablissement universitaire pendant mes études supérieures, et je sais à quel point ce soutien peut être transformateur. Lorsque nous avons commencé, il n’y avait qu’un seul programme de rétablissement au Canada, à l’UBC, et il y en a aujourd’hui près de dix, avec quelques douzaines d’autres en cours de développement. Je suis fière que Windsor ait joué un rôle dans le développement de ce mouvement au niveau national.

Mack : J’ai été l’un des premiers étudiants à participer au programme lorsque la Dre Labelle a commencé. J’ai obtenu un poste de chercheur universitaire exceptionnel pour aider à soutenir le développement du programme afin que nous puissions l’ancrer dans les meilleures pratiques fondées sur des données probantes et recueillir des données pour éclairer ses orientations futures. Au bout d’un an ou deux, j’ai été engagé comme coordinateur du programme et j’ai eu le privilège de travailler à son développement. Aujourd’hui, je travaille pour l’Association of Recovery in Higher Education (ARHE), qui soutient le développement et la viabilité de tous les programmes de rétablissement pour les étudiant·es et les universitaires au niveau international, et dont Lancers Recover est membre. Cela signifie que je peux continuer à défendre le programme, même si je ne participe plus à son fonctionnement quotidien.

COQES : Vous plaidez en faveur d’une plus grande accessibilité aux programmes de rétablissement; quels sont les avantages de ce type de programmes que les gens ne connaissent peut-être pas?

Onawa : Les gens sont souvent surpris d’apprendre à quel point les étudiant·es en rétablissement réussissent lorsqu’iels sont soutenu·es Iels ont tendance à avoir de meilleures notes, à obtenir plus souvent leur diplôme et à avoir des taux de rechute beaucoup plus faibles. Mais il ne s’agit pas seulement de notes, il s’agit aussi d’appartenance. Les programmes de rétablissement réduisent la stigmatisation, offrent aux étudiant·es des espaces sûrs et des options sociales sobres, et rendent les campus plus sains dans l’ensemble. Ils aident également leurs ami·es, leurs familles et leurs allié·es, de sorte que l’impact va bien au-delà des étudiant·es en rétablissement.

Mack : Je n’aurais pas pu mieux dire. J’ajouterais simplement qu’en plus d’apporter un soutien aux étudiant·es déjà en cours de rétablissement, ces programmes soutiennent également les étudiant·es intéressé·es ou en quête de rétablissement et les aident à comprendre à quoi ressemble le rétablissement selon leur situation. Ces programmes servent également de passerelle vers l’enseignement supérieur pour les étudiant·es les plus touché·es par la lutte contre la drogue et/ou confronté·es à des obstacles sociaux qui les empêchent de retourner à l’école.

COQES : Quels conseils donneriez-vous à toutes les équipes qui souhaitent mettre en œuvre un programme de ce type sur d’autres campus universitaires?

Onawa : La première étape consiste toujours à écouter les étudiant·es et à les laisser définir leurs besoins. Ensuite, n’essayez pas de réinventer la roue. Il existe d’excellents modèles grâce à l’ARHE et à la Canadian Campus Recovery Collaborative, qui a joué un rôle important dans le développement de ces programmes. Il faut également s’efforcer d’obtenir l’adhésion des établissements dès le début. le fait de disposer de personnel et d’une base de financement, même modeste, est primordial. Enfin, les programmes de rétablissement fonctionnent mieux lorsqu’ils ne sont pas isolés; ils réussissent mieux lorsqu’ils sont intégrés à la culture du campus, en lien avec les services de bien-être, le corps enseignant et les partenaires communautaires.

Mack : Il existe de nombreux conseils, mais des recherches ont été menées pour cibler certains des éléments les plus importants d’un programme efficace et durable. Il s’agit notamment du personnel, de l’espace, de l’adhésion des étudiant·es et du soutien (institutionnel et financier). Les programmes florissants sont traités comme une partie essentielle des services aux étudiant·es. Comme nous l’avons déjà mentionné, il n’est pas nécessaire de réinventer la roue, puisque ces programmes existent depuis 1977 et qu’on peut trouver une littérature abondante vantant leur efficacité. Il existe tant de réseaux et de connexions de personnes prêtes à soutenir de nouveaux programmes – il suffit de demander!


Pour en savoir plus sur Onawa et Mack à propos du rétablissement des étudiant·es et des programmes comme Lancers Recover, inscrivez-vous dès maintenant à RepENSée et n’oubliez pas d’assister à notre café communautaire le 7 novembre à 13 h 30.

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