Blogueuse invitée : Barbara Endel
Conférenciers à la conférence du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES),
« Sur le terrain : exploration de l’apprentissage et des métiers spécialisés », novembre 2014
À l’heure actuelle, les États-Unis font face à une importante pénurie en matière de compétence et de scolarité. De plus en plus, les emplois pour subvenir aux besoins d’une famille exigent un diplôme postsecondaire. Il est estimé que d’ici 2018, les deux tiers des emplois exigeront des études postsecondaires, alors que 62 % des adultes aujourd’hui possèdent seulement un diplôme d’études secondaires ou une formation générale.
Le problème ne découle pas seulement des niveaux de scolarité. D’après l’Enquête sur les compétences des adultes 2013, étude internationale marquante du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un adulte sur six possède de faibles compétences en littératie et près d’un adulte sur trois a peu de compétences en numératie. Chez les minorités, le pourcentage d’adultes ayant des compétences limitées est encore plus élevé, soit 35 % des adultes noirs et 43 % des adultes hispaniques. Ces données montrent clairement qu’il faut trouver de nouveaux moyens d’améliorer considérablement les titres de compétences et les niveaux de scolarité de la population active, surtout chez les étudiants adultes peu qualifiés et insuffisamment préparés.
La difficulté tient au fait que les systèmes existants d’éducation et de perfectionnement professionnel laissent à désirer, car ils ne répondent pas aux besoins des étudiants adultes de manière efficace et efficiente. Ces derniers doivent surmonter de nombreux obstacles pour atteindre leurs objectifs scolaires et professionnels, entre autres un long enchaînement de programmes linéaires; des horaires rigides compliquant l’activité professionnelle et la poursuite des études; une orientation professionnelle minimale; peu de services de soutien; et une formation qui ne répond pas aux aspirations de carrière des apprenants. Par conséquent, un petit nombre d’étudiants adultes peu qualifiés inscrits à un collège communautaire obtient un titre de compétences susceptible d’améliorer l’employabilité.
L’organisme Jobs for the Future déploie des efforts dans la filière études-carrière pour cerner les modèles prometteurs pouvant améliorer les résultats des étudiants. L’initiative Occasions d’apprentissage accélérées (Accelerating Opportunity), lancée en 2011 en partenariat avec le Board for Community and Technical Colleges de l’État de Washington, le National Council for Workforce Education et le National College Transition Network, visait à résoudre les problèmes décrits ci-dessus. L’initiative repose sur une approche de parcours intégrés dans le but d’accélérer l’acquisition de compétences de base et de synchroniser l’enseignement et la formation professionnelle et technique, de façon à favoriser les titres de compétences recherchés sur le marché du travail. Cette initiative réduit de moitié le temps que les étudiants consacrent à la formation professionnelle requise pour obtenir un bon emploi, car l’apprentissage de base s’effectue en même temps. Un aspect fondamental de ce modèle est l’enseignement coordonné, c’est-à-dire que l’enseignant des compétences de base et l’instructeur professionnel et technique enseignent conjointement en classe, et le programme d’études est conçu pour répondre aux besoins des étudiants.
L’initiative Occasions d’apprentissage accélérées a été lancée dans 32 collèges dans quatre États, et est actuellement en place dans 78 collèges communautaires en Arkansas, en Géorgie, en Illinois, au Kansas, au Kentucky, en Louisiane et au Mississippi. Jusqu’à présent, les collèges et universités offrant l’initiative ont élaboré 151 parcours intégrés, auxquels se sont inscrits près de 5 400 étudiants ayant acquis plus de 6 350 titres de compétences.
Le modèle a fait ses preuves. Au Kentucky, par exemple, 65 % des étudiants participants ont obtenu un titre de compétences, contre 9 % des membres du groupe de référence. C’est aussi un modèle efficace, car non seulement il renforce l’apprentissage de base, mais il coordonne aussi l’acquisition de compétences scolaires et la formation professionnelle et technique. Nous nous sommes aussi rendus à l’évidence que la mise en œuvre de ce modèle nécessite d’importants changements dans les systèmes des États et collèges. Jusqu’ici, les États ont investi de leurs fonds dans le modèle et apportent des changements stratégiques afin d’appuyer la mise en œuvre et la mise à l’échelle dans de nouveaux établissements postsecondaires. Les États et les collèges sont résolus à préserver ce modèle, car ils sont convaincus de son impact sur les étudiants peu qualifiés et veulent s’assurer qu’il est accessible à tous les étudiants voulant suivre une formation professionnelle et technique.
Barbara Endel dirige l’initiative, Occasions d’apprentissage accélérées de l’organisme Jobs for the Future. Elle prononcera une allocution à notre prochaine conférence, « Sur le terrain : exploration de l’apprentissage et des métiers spécialisés ».
À notre avis, les blogueuses et blogueurs invités expriment leurs propres avis, et pas nécessairement ceux du COQES.