Catégories

Celia Popovic – Pour combler le fossé entre l’enseignement et la recherche

Photo de Celia Popovic

Blogueuse invitée : Celia Popovic

Le lancement ce mois-ci d’un nouveau site sur l’enseignement et l’apprentissage (teaching and learning site) sur le site Web de l’université York a donné lieu à de nombreux courriels de collègues de l’université et d’ailleurs sur la place prépondérante accordée à l’enseignement. Comme nous le savons tous, les sites Web sont des espaces de premier choix dans le monde virtuel et il n’est jamais facile de choisir les éléments à privilégier. L’université York a toujours été fière de son engagement envers l’enseignement, mais ce message n’a pas toujours été perçu aussi clairement que nous l’aurions souhaité. Il a donc été décidé d’utiliser un espace Web pour combler cette lacune.Le bureau de la vice-rectrice associée, Enseignement et apprentissage, dirigé par la professeure Sue Vail, a conçu le site pour les étudiants et leurs parents. Il s’agit du visage extérieur de l’université.

Or, les réactions au lancement me portent à réfléchir. Que valorisons-nous le plus dans les universités? L’innovation dans la recherche ou la qualité de l’enseignement? Je sais bien que nous visons les deux, mais est-ce que tout le monde est d’accord?

Je pense que la réponse varie selon la personne à qui la question est posée. Les étudiants et les professeurs ont peut-être des réponses différentes. Les étudiants, et particulièrement les étudiants éventuels, sont-ils plus susceptibles de s’intéresser à la qualité de l’enseignement qu’à la reconnaissance internationale des recherches effectuées par leurs professeurs? La plupart des étudiants nous arrivent directement de l’école secondaire où, en ce qui les concerne, les enseignants n’ont qu’une seule fonction – enseigner. Les professeurs, quant à eux, ont de multiples fonctions, dont celle d’enseigner. Toutefois, les étudiants sont rarement exposés à tous les aspects de la vie professionnelle de leurs professeurs, qui est un amalgame d’enseignement, de recherche et de service.

C’est pourquoi je propose qu’en tant que collectivité, nous nous efforcions davantage de partager tous les aspects de notre vie professionnelle avec nos étudiants. Comme l’affirment depuis longtemps Mick Healey et Alan Jenkins, il existe de nombreuses façons de combler le fossé entre l’enseignement et la recherche. On peut rapprocher ces deux éléments de diverses manières. En voici quatre :

Utiliser la recherche en salle de cours – Certains professeurs considèrent que le contenu de leur enseignement et le contenu de leurs recherches sont complètement indépendants l’un de l’autre, tandis que d’autres ont maîtrisé l’art d’utiliser des exemples tirés de leurs propres recherches ou de recherches à la fine pointe de la discipline pour donner vie à leur enseignement. Il est vrai que les étudiants ont besoin d’apprendre les éléments de base d’une discipline, mais ils souhaitent aussi être enthousiasmés par ce qui se fait aujourd’hui.

Enseigner les compétences en matière de recherche dès les premières étapes – Faut-il vraiment attendre que les étudiants s’inscrivent à la maîtrise pour leur apprendre, par exemple, à lire des statistiques ou à diriger un groupe de réflexion? Dans certains programmes, les compétences en matière de recherche sont enchâssées dans l’enseignement dès la première année. Nous pouvons dissiper le mystère entourant les activités des professeurs hors des amphithéâtres ou des salles de cours en initiant les étudiants à ces pratiques à un stade précoce de leur apprentissage.

Faire des recherches sur l’enseignement – Bien qu’il existe un champ de connaissances énorme et croissant sur les meilleures pratiques en matière d’enseignement, bon nombre d’entre nous puisons dans des expériences anecdotiques et personnelles lorsqu’il s’agit de concevoir notre enseignement – pratique qui nous horrifierait si l’on y recourait dans notre domaine d’expertise.

Confier des projets de recherche à des étudiants – Bon nombre d’étudiants se voient comme des consommateurs de recherches, un point de vue que partagent probablement la plupart de leurs professeurs. Or, certains professeurs ont réussi à faire de leurs étudiants des producteurs de recherches. À l’université York, par exemple, une foire de recherches à l’intention des étudiants de premier cycle est organisée chaque année par les bibliothèques pour souligner cette activité. J’aimerais beaucoup que cette approche soit adoptée dans de nombreux autres cours et programmes.

Il ne fait aucun doute que le site sur l’enseignement et l’apprentissage de l’université York met l’accent sur la valeur de l’enseignement, mais l’équilibre entre nos activités demeure le même. Nous ne consacrons pas plus de temps à l’une qu’à l’autre; le cercle s’est tout simplement agrandi.

Celia Popovic est directrice du module Teaching Commons de l’université York.

À notre avis, les blogueuses et blogueurs invités expriment leurs propres avis, et pas nécessairement ceux du COQES.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *