Dans notre mire met en valeur des membres du personnel et blogueurs invités du COQES qui présentent leur point de vue unique sur les tendances, les nouvelles idées et les questions délicates relatives à l’enseignement supérieur. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs.
Bienvenue à la quatrième semaine de mon expérience d’apprentissage en ligne dans le cadre du cours sur la politique américaine en matière de santé et l’Affordable Care Act offert sur Coursera. Comment décrire une semaine typique de cours? Tous les lundis, une série d’exposés vidéo sont diffusés; ils durent habituellement entre 30 et 40 minutes et portent sur un sujet particulier lié au cours. Comme dans une salle de classe traditionnelle, le professeur commence par donner une vue d’ensemble du système américain de soins de santé et par établir des comparaisons avec les systèmes d’autres pays de l’OCDE. Il se concentre ensuite sur des enjeux particuliers.
Ces exposés ciblés semblent s’attaquer aux mythes qui entourent le système américain de soins de santé, car le professeur Emanuel oriente le contenu du cours de façon à dissiper les idées fausses. La bonne nouvelle, c’est que cette technique d’enseignement facilite la mémorisation des informations, ce qui permet une discussion mieux ciblée et plus pratique sur la façon de régler les problèmes associés aux soins de santé. La mauvaise nouvelle, c’est que de nombreux Américains entretiennent encore des préjugés. L’exemple le plus frappant examiné en classe est la conception de l’Américain non assuré moyen. Beaucoup voient les non-assurés comme des paresseux sans emploi qui méritent d’une certaine façon leur sort. En réalité, l’Américain non assuré typique est jeune, de race blanche et travaille pour un employeur qui n’offre pas d’assurance-maladie et qui n’a pas l’intention d’en offrir dans un proche avenir.
Les exposés vidéo sont divertissants et invitent à la réflexion, et j’ai maintenant des conversations plus engagées avec des Canadiens et des Américains sur la réforme des soins de santé aux États-Unis. Cependant, les devoirs ne sont pas à la hauteur des attentes. Les étudiants doivent soumettre électroniquement leurs devoirs hebdomadaires en passant par le site Web de Coursera. Ils doivent habituellement répondre à cinq questions en 150 à 300 mots. Vu la difficulté d’attribuer des notes aux devoirs de milliers d’étudiants dans le monde entier, les devoirs en ligne suscitent moins la réflexion qu’ils le feraient en salle de classe traditionnelle d’un établissement d’enseignement supérieur et ils semblent répétitifs. Le problème est aggravé par le fait que, pour recevoir une note, chaque étudiant doit évaluer au moins cinq devoirs de ses pairs choisis au hasard en passant par le site Web. S’il manque un élément, l’étudiant ne reçoit pas tous les points, même s’il donne une bonne réponse à la question.
Le grand avantage de ce cours, c’est le forum de discussion sur la page principale du site Web. Les commentaires affichés vont des théories conspirationnistes faisant contrepoids au point de vue « libéral » du cours à des débats vraiment intéressants sur la réforme des soins de santé aux États-Unis et les moyens à prendre pour en faire une réalité durable. Les étudiants sont toujours en train de créer de nouveaux fils de discussion et ils peuvent voir combien de fois un fil donné a été visionné (certains ont été visionnés plus de 2 000 fois) et combien de messages il contient.
Restez à l’écoute pour mon prochain billet et songez à suivre un cours vous-même. Coursera a récemment annoncé l’adhésion de 12 nouvelles universités de haut calibre (dont l’Université de Toronto), et de nombreux cours et disciplines ont été ajoutés au programme pour plaire à un plus vaste public.
-Lauren Hudak, Analyste de la recherche