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Dans notre mire – Leçons pour l’enseignement supérieur qui s’inspirent du rythme effréné du milieu entrepreneurial

Imaginez d’avoir à votre disposition 54 heures pour transformer une idée de base en une entreprise en démarrage. Vous faites partie d’un vaste groupe de 100 personnes. Parmi ces personnes, qui ne se connaissent pas pour la plupart, il y a des développeurs de logiciels, des éducateurs, des concepteurs graphiques, des responsables du développement des affaires, et même une poignée d’élèves du secondaire. Vous n’avez accès qu’à quelques ressources de base, comme des affiches, des marqueurs et du thé et du café en quantité industrielle. Cependant, vous comptez surtout sur votre intelligence et votre ingéniosité. Cela vous semble intense? Bienvenue à l’initiative Startup Weekend Toronto EDU (en anglais seulement).

Contrairement aux autres fins de semaine axées sur le démarrage d’entreprises organisées à l’échelle du monde entier, dans le cadre de cet événement, les participants devaient s’attaquer à un problème en éducation. Nous avons décidé d’y participer sur un coup de tête, principalement en raison de notre curiosité et notre intérêt pour le secteur du démarrage d’entreprises.

Lorsque vous tentez de créer une entreprise en 54 heures, vous vous mettez immédiatement au travail. Après la rapide soirée-rencontre du vendredi, nous nous sommes mis au travail. Les idées se sont transformées en entreprises en démarrage et les inconnus sont devenus des coéquipiers, alors que chacun s’employait à façonner une idée tangible (aussi appelée le « produit minimum viable » ou « MVP » dans le secteur du démarrage d’entreprises). Notre travail frénétique a donné lieu à un exposé de cinq minutes et à une période de questions-réponses le dimanche soir, devant un panel d’entrepreneurs chevronnés dans le domaine de la technologie éducative.

Nous avons travaillé sur l’entreprise en démarrage LearningLoop (en anglais seulement), une plateforme en ligne qui permet aux parents et aux éducateurs de partager de l’information sur les enfants qui leur sont confiés d’une façon simple et efficace. Au début, l’idée de travailler en équipe de dix personnes nous inquiétait. Toutefois, au fil du temps, il était de plus en plus clair que nous avions besoin de la contribution de tout le monde pour réussir cet exploit.

Ce que notre équipe a appris et accompli en 54 heures a été extraordinaire et a dépassé toutes nos attentes. Non seulement nous avons acquis des connaissances sur l’éducation de la petite enfance, qui est un secteur crucial, quoique souvent méconnu, mais aussi nous avons réuni des principes clés que nous utiliserons dans le cadre de notre propre travail :

  • Apprendre à « désapprendre » – Une grande partie de notre expérience d’apprentissage antérieure a mis l’accent sur des processus bien établis et des méthodes systématiques pour la résolution de problèmes. Même lorsque nous accomplissons des tâches libératrices et novatrices, il est facile de tomber dans une routine confortable. Or, dans le milieu du démarrage d’entreprises, il n’y a pas de règles. Aucune théorie fondamentale n’oriente votre analyse. Un entrepreneur prospère est une personne qui s’entend pleinement avec l’utilisateur cible pour trouver une solution. Pour ce faire, il faut beaucoup « désapprendre ». En fait, il faut se débarrasser de nos livres, sortir du laboratoire et rencontrer l’utilisateur.
  • Tomber amoureux du problème, et non de la solution – Lorsque les modèles opérationnels complets s’articulent autour de la solution, vous risquez de passer à côté de renseignements précieux qui pourraient vous aider à développer vos idées de manière à ce qu’elles répondent mieux aux besoins de votre secteur. Puisque la voie du succès pour une entreprise en démarrage n’est pas facile, il ne devrait pas être facile de trouver une solution. Après avoir trouvé une excellente idée, il est essentiel de la valider. Testez votre solution auprès de votre public cible, peaufinez-la, puis testez-la de nouveau. Essayez toujours de mieux comprendre le problème complexe que vous tentez de résoudre. C’est un conseil utile pour la résolution de travail, peu importe votre secteur de travail.
  • Commettre rapidement des erreurs – En général, l’échec est perçu comme une étape négative à éviter à tout prix, en particulier en éducation. Dans le milieu du démarrage d’entreprises, l’échec est simplement un petit accroc sur le chemin, qui permet de développer de meilleures idées. Pour une équipe, l’échec est essentiel pour déterminer les pratiques efficaces et les pratiques inefficaces, il est donc conseillé d’essuyer un « échec » de manière critique et rapidement. Ce sera une occasion de réfléchir et non une raison d’abandonner le navire. Nous avons eu du mal à adopter cette mentalité, mais chemin faisant, un événement amusant s’est produit : notre équipe a appris à faire preuve de courage. Lorsqu’on essaie, qu’on commet des erreurs et que l’on réessaie si rapidement, on n’a pas d’autres choix que de se donner à fond.

Heureusement, l’initiative Startup Weekend n’est que l’une des nombreuses possibilités croissantes offertes aux personnes ayant de l’intérêt pour la culture du démarrage d’entreprises. Au moment où de plus en plus de programmes d’entrepreneuriat voient le jour dans le paysage de l’enseignement supérieur, nous espérons et prévoyons que cette manière de penser non conventionnelle aura également une influence sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage en Ontario et au Canada.

P.-S. – L’entreprise Learning Loop a remporté la première place lors de la Startup Weekend Toronto EDU (en anglais seulement). Nous ne quittons pas notre emploi, mais nous comptons continuer à repousser les limites pour faire de LearningLoop une réalité.

– Lauren Hudak est chercheuse et Loren Aytona est stagiaire au Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES).

Dans notre mire met en valeur des membres du personnel et blogueurs invités du COQES qui présentent leur point de vue unique sur les tendances, les nouvelles idées et les questions délicates relatives à l’enseignement supérieur. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs.

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