Le COQES, qui avait défini les compétences transférables essentielles (et les méthodes qui permettent de les mesurer) à l’occasion de travaux précédents, a étudié les techniques les plus efficaces pour les enseigner. Pour ce faire, nous avons établi un partenariat avec huit établissements d’EPS pour former un consortium sur les compétences, conçu pour évaluer les programmes et les interventions en lien avec l’acquisition, le développement et l’articulation des compétences transférables (les aptitudes propres à améliorer les résultats des diplômés ontariens sur le marché du travail).
Auteures : Nia Spooner, Lena Balata et Alexandra MacFarlane
Des annonces récentes sur des pénuries de main-d’œuvre affectant tout le pays révèlent que le Canada est confronté à une augmentation de la « demande en compétences non comblée » : cet écart (c’est-à-dire la « valeur non réalisée ») représente 25 milliards de dollars en 2020, ce qui correspond à 1,33 % de notre PIB (le Conference Board du Canada, 2022). Bien qu’il soit difficile de prédire l’ensemble des compétences propres à chaque profession dont les étudiants auront besoin une fois diplômés (en particulier dans la mesure où de nombreux diplômés travaillent à des carrières et dans des secteurs très différents de ce qu’ils prévoyaient), l’établissement d’un ensemble fondamental de compétences transférables est essentiel pour refermer l’écart en matière de compétences observé au pays et pour assurer notre prospérité collective (par exemple, les différences observées dans les compétences de littératie (en anglais seulement) constituent le facteur le plus important pour la prédiction de la croissance économique d’un pays à un autre).
Les employeurs d’aujourd’hui mènent la demande en embauche de travailleurs qualifiés, et formulent des exigences concernant des « diplômés talentueux, capables d’acquérir rapidement des ensembles de compétences larges » (Conseil canadien des affaires, 2018 [en anglais seulement]). En 2022, Mitacs a indiqué que les employeurs exigeaient que les personnes qu’ils embauchent fassent preuve de créativité et de compétences solides de résolution de problèmes, de création de relations et de communication, ainsi que de compétences de littératie numérique basiques. De la même façon, la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) a établi que la lecture, l’écriture, la numératie, les compétences numériques, la communication, la collaboration, la résolution de problèmes, la faculté d’adaptation, la créativité et la capacité d’innovation constituaient des compétences clés sur le marché du travail moderne dans son document Skills for Success Implementation Guidance Report (2022) (Rapport d’orientation pour la mise en œuvre de compétences propices à la réussite [en anglais seulement]) et dans le rapport « Compétences pour réussir » (2021).
Des discussions récentes sur le développement des compétences soulignaient aussi l’importance de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI) en appui du développement des compétences parmi les groupes marginalisés. Le rapport Préparation et résilience (2022) du Centre des Compétences futures, par exemple, soutient que « le développement des compétences, la formation et les possibilités de financement revêtent un caractère indispensable pour permettre l’avancement professionnel des Autochtones » et « réduire le déficit de compétences numériques ». De la même façon, le document Skills for Success Implementation Guidance Report (Rapport d’orientation pour la mise en œuvre de compétences propices à la réussite [en anglais seulement]) de la SRSA aborde les pratiques et les principes directeurs pour l’intégration des besoins des groupes sous-représentés sur le marché du travail, tels que les Autochtones, les Canadiens racisés, les membres de la communauté LGBTQ2+, les nouveaux arrivants et les personnes handicapées.
Devant ces constats, le secteur de l’enseignement postsecondaire et le gouvernement ont procédé à des investissements conséquents dans la création de programmes et de possibilités de stages, ainsi qu’auprès d’entreprises qui assurent de la formation à ces compétences. Le gouvernement de l’Ontario a annoncé récemment l’établissement d’un partenariat avec Mitacs, ainsi que l’investissement de plus de dix millions de dollars pour créer des « stages de recherche de qualité » pour plus de 2 700 étudiants du postsecondaire. Dans le cadre du programme fédéral Expérience compétences mondiales, qui offre un financement à 110 collèges et universités, l’Université Algoma (page en anglais seulement) a reçu 500 000 $ en subventions pour aider 200 étudiants à renforcer leurs compétences interculturelles et de résolution de problèmes, ainsi que leurs capacités d’adaptation et leur résilience en bénéficiant de possibilités d’études ou de travail à l’étranger. L’Université de Waterloo, l’Université de Toronto et l’Université Queen ont elles aussi bénéficié récemment de subventions dans le cadre de la Stratégie d’apprentissage virtuel (SAV) pour créer du contenu de cours (page en anglais seulement) utile aux étudiants en STIM pour renforcer leurs compétences de réflexion critique, de résolution de problèmes et pour une pratique professionnelle éthique.
Les étudiants définissent eux-mêmes une lacune dans le développement de leurs compétences. Au printemps 2018, le COQES a interrogé plus de 6 000 étudiants des collèges et des universités de l’Ontario. Les personnes qui ont répondu au sondage ont indiqué qu’elles s’attendaient à avoir besoin de compétences transférables telles que la résolution de problèmes, l’organisation, le travail d’équipe et le leadership à un degré supérieur à ce que le développement des compétences assuré dans le cadre de leurs études permettrait.
De plus, à l’occasion d’une étude récente sur l’apprentissage intégré en milieu de travail (à paraître en 2023), le COQES a établi que les étudiants et les employeurs ont des opinions divergentes sur le sujet du développement des compétences des étudiants en personne, à distance et dans des contextes hybrides. Environ 80 % des étudiants interrogés étaient satisfaits du développement de leurs compétences de réflexion critique et interpersonnelles, ainsi que de leurs compétences techniques en lien avec leur programme. Les employeurs, quant à eux, étaient 50 % seulement à considérer que leurs étudiants avaient en effet acquis ces compétences.
Pendant plusieurs années, le COQES a collaboré avec des établissements d’EPS ontariennes pour définir et mesurer des compétences transférables. Ces travaux ont fait appel à des partenaires sectoriels pour contribuer à la définition et à la mesure des compétences importantes que les diplômés devraient maîtriser et pour établir, grâce au Consortium sur l’accès et la persévérance scolaire (CAPS), une procédure fiable pour mesurer ces compétences. Ces projets démontrent que les compétences transférables peuvent effectivement être mesurées de façon fiable au moyen de méthodes et d’outils validés, ce qui constitue un premier pas vers une amélioration.
Nous portons maintenant notre attention vers la question suivante : « Quelles sont les méthodes les plus efficaces pour l’enseignement des compétences essentielles? » Pour y répondre, nous avons collaboré avec huit établissements d’EPS dans le cadre d’un processus de DP concurrentiel pour établir un consortium sur les compétences conçu pour étudier l’éventail des sujets abordés plus haut y compris, sans s’y limiter, des projets axés sur les principes d’EDI et sur les possibilités d’apprentissage en milieu de travail. Réalisée en collaboration avec le Collège Centennial, le Collège Fanshawe, l’Université McMaster (en partenariat avec l’Université de Toronto à Mississauga et le Collège George Brown), l’Université de Toronto à Mississauga, l’Université de Waterloo et l’Université Western de l’Ontario, cette troisième phase de nos travaux de recherche évalue les programmes et les interventions en lien avec l’acquisition, le développement et l’articulation de compétences transférables pour les diplômés ontariens sur un large éventail de programmes.
Au cours des mois à venir, le COQES publiera plusieurs mises à jour pertinentes sur les progrès effectués. Dans l’immédiat, les lecteurs peuvent découvrir les descriptions des projets sur la page Web relative au consortium sur les compétences. Les lecteurs peuvent aussi consulter ou télécharger le rapport provisoire en format PDF : il présente la portée des projets, les cours et les interventions, les questions de recherche, les méthodes utilisées (et plus encore) pour les sept projets. Les versions finales de nos publications comprendront un rapport destiné au public analysant les approches éducatives et les innovations ciblées, mesurant à la fois la réussite et les obstacles à l’acquisition des compétences transférables dont les étudiants ont besoin pour s’épanouir dans l’économie en transformation de l’Ontario.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce projet, communiquez avec Alexandra Macfarlane, directrice du projet, à l’adresse amacfarlane@heqco.ca ou avec Lena Balata, responsable du projet, à l’adresse lbalata@heqco.ca.