Lorsque j’ai terminé mon doctorat en 2012, je n’avais qu’une vague idée de ce que je pourrais faire ensuite. Dans l’immédiat, j’avais l’intention de continuer à faire de la pige puisque j’avais quelques clients pour lesquels je faisais de la recherche et accomplissais des tâches comme « adjointe virtuelle ». Je n’étais pas vraiment portée à me chercher un emploi dans le milieu universitaire et, de toute façon, la période de présentation des demandes d’emploi était terminée et ne reprendrait pas avant plusieurs mois.
J’avais de la difficulté à m’imaginer dans un autre rôle que celui de professeure. Presque toutes les personnes ayant fait un doctorat en histoire que je connaissais étaient (ou tentaient de devenir) professeurs d’université. Mes clients supposaient que je le serais aussi. Chaque fois que je disais à des connaissances que j’avais obtenu mon doctorat, ils me demandaient tous avec enthousiasme « Donc, tu vas enseigner? » Leurs questions ne laissaient planer aucun doute : j’étais censée devenir une enseignante. Je me souviens d’une chose qui est arrivée pendant une réunion de département en 2006 pendant laquelle le président a déclaré que 50 % des diplômés du programme occupaient des postes menant à la permanence. Les membres présents avaient exprimé leur approbation à voix basse tandis que j’étais sidérée. Qu’allait-il arriver à l’autre moitié, je me le demandais bien.
Aujourd’hui, je sais que la grande majorité de titulaires d’un doctorat au Canada n’enseigne pas à temps plein dans une université. Ils travaillent plutôt dans tous les secteurs de l’économie et occupent, par exemple, des postes administratifs et consultatifs au sein d’universités, d’entreprises, du secteur sans but lucratif et de tous les paliers de gouvernement. Les écoles supérieures, les associations professionnelles et d’autres organismes intéressés accordent une attention croissante aux perspectives professionnelles et offrent aux étudiants, aux nouveaux diplômés et aux chercheurs-boursiers de niveau postdoctoral de la formation sur les compétences professionnelles. Je suis heureuse de constater que ces séances de formation sont offertes en plus grand nombre et s’améliorent au fil des ans.
Au cours des mois ayant suivi l’obtention de mon diplôme, je me suis rendu compte que je devais changer mon plan initial. Mais de quelle façon? Où pourrais-je trouver un travail agréable, motivant et important qui me permettrait de gagner ma vie? Vers qui pourrais-je me tourner pour obtenir des conseils et m’inspirer? J’ai commencé à trouver les réponses à ces questions avec l’aide d’un mentor particulier.
Je travaille maintenant auprès d’étudiants diplômés et de titulaires d’un doctorat comme accompagnatrice en gestion des études et de la carrière ainsi que mentore spécialisée. Si mes clients ont un parcours bien unique, ils partagent toutefois des éléments en commun. Ils sont perplexes quant à leur cheminement professionnel et ont de la difficulté à se définir à l’extérieur du milieu universitaire. Ils veulent savoir s’ils peuvent occuper des emplois enrichissants dans d’autres domaines que celui de l’enseignement et se sentent souvent dépassés par le processus de découverte – et la recherche d’emploi – qui les attend.
Ces enjeux et bien d’autres seront abordés pendant la conférence virtuelle Beyond the Professoriate à l’intention des titulaires d’un doctorat en transition de carrière. La deuxième conférence annuelle se tiendra le 2 et le 9 mai. Entre-temps, voici quatre mesures que peuvent prendre les titulaires d’un doctorat pour les aider dans leur cheminement de carrière :
- Déterminez vos priorités, objectifs, valeurs, forces et compétences. Qu’est-ce qui vous motive le plus? Quelles tâches accomplissez-vous lorsque vous vous sentez plein d’énergie et quelles compétences avez-vous acquises pendant ces moments? En répondant à ces questions, vous obtiendrez des renseignements utiles sur les tâches que vous aimez accomplir, qui vous importent et qui vous stimulent.
- Effectuez des recherches sur les possibilités de carrière et d’emploi. Où les anciens de votre département d’études supérieures travaillent-ils? Qu’en est-il d’autres titulaires d’un doctorat travaillant dans votre discipline ou dans des domaines connexes? Demandez des suggestions à vos amis et aux membres de votre famille et communiquez avec les personnes qui exercent déjà la profession au sein et à l’extérieur de votre réseau pour leur demander de participer à des entrevues d’information. Ce sont des ressources inestimables.
- Établissez une stratégie pour votre recherche d’emploi. Répondre à des offres d’emploi peut sembler être une bonne idée, mais les recherches révèlent que ce n’est pas le cas. Le réseautage est le meilleur ami du titulaire d’un doctorat à la recherche d’un emploi, car il vous donne accès au marché caché de l’emploi. Il importe d’établir des liens avec les personnes exerçant déjà la profession et faisant carrière au sein des secteurs d’activité et des entreprises dans lesquels vous souhaitez travailler.
- Obtenez de l’aide. La transition d’étudiant diplômé à travailleur peut vous donner l’impression d’être sur une montagne russe émotionnelle et peut prendre beaucoup de temps. Les collectivités en ligne et en personne, comme Versatile PhD, peuvent changer votre situation du tout au tout.
(Note de la rédaction : Pour obtenir de plus amples renseignements sur les difficultés professionnelles avec lesquelles sont aux prises les titulaires d’un doctorat, veuillez prendre connaissance de deux rapports publiés récemment par le COQES.)
Jennifer Polk a obtenu son doctorat en histoire de l’Université de Toronto en 2012.
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