Toronto, le 20 novembre 2014 – Si les postes de niveau d’entrée étaient autrefois associés à un premier emploi, ce pourrait ne plus être le cas selon un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES). Les résultats d’une étude sur les annonces d’emploi au Canada montrent que les employeurs annonçant un emploi de niveau d’entrée exigent des candidats deux ans d’expérience de travail. Cependant, la majorité des candidats recrutés comptaient plus deux ans d’expérience – et parfois beaucoup plus.
« Autrefois, un diplôme d’études postsecondaires suffisait à persuader un employeur canadien qu’un candidat à un poste avait les compétences nécessaires pour réussir en milieu de travail, déclarent les auteures du rapport et chercheuses au COQES, Sophie Borwein et Erica Refling. Mais étant donné que le taux d’obtention de diplômes postsecondaires atteint le seuil de 60 % au Canada, il est possible que l’expérience de travail devienne un nouvel indicateur des compétences propices à l’employabilité? »
Cette étude en trois volets fait suite à un débat soutenu au sujet de la prétendue « pénurie de compétences » au Canada et du rôle que jouent l’éducation supérieure et les employeurs dans la constitution d’une main-d’œuvre qualifiée. L’étude documentaire a porté sur le contenu de 316 annonces d’emplois de niveau d’entrée au Canada et sur les réponses à une enquête de suivi auprès de 103 des employeurs. L’étude s’est concentrée sur la manière dont les offres d’emploi de niveau d’entrée ciblant des titulaires de diplômes postsecondaires étaient formulées et sur la manière dont les postes ont été pourvus.
Selon les annonces d’emplois de niveau d’entrée, moins d’un quart des employeurs envisageraient d’employer des candidats sans expérience de travail. En moyenne, les employeurs demandaient plus d’une année d’expérience et certains d’entre eux jusqu’à deux ans. L’enquête de suivi a révélé que 84 % des employeurs avaient pourvu les postes annoncés. La majorité (59 %) des candidats retenus au moins trois ans d’expérience de travail et un quart, plus de cinq ans. Sept des 14 employeurs qui n’avaient pas pourvu les postes annoncés ont déclaré que les candidats n’avaient pas assez d’expérience de travail.
Environ 86 % des employeurs ont déclaré être généralement satisfaits des candidats embauchés et 90 % estimaient que le nouvel employé était qualifié pour le poste. Les employeurs valorisaient surtout l’esprit d’équipe, la capacité de communiquer efficacement à l’oral et de solides compétences en informatique.
« L’échantillon d’employeurs choisi pour cette étude exigeant une expérience de travail considérable, les auteures se sont posé la question suivante : quelles sont les compétences acquises par les candidats pendant leurs études postsecondaires et quelles sont les compétences acquises sur le marché du travail? Si les annonces d’emploi exigeaient explicitement une forme ou une autre de formation postsecondaire, près de la moitié des employeurs ne se souciaient ni de la nature du diplôme, universitaire ou collégial, ni du domaine d’études.
Les résultats de cette étude documentaire montrent que les employeurs font référence à trois choses différentes lorsqu’ils parlent des compétences, à savoir les études, les compétences essentielles, par exemple le travail d’équipe et la communication, et l’expérience de travail. Selon le rapport, ces trois aspects sont souvent confondus dans le discours sur la pénurie de compétences, c’est pourquoi il est difficile de savoir s’il y a réellement un problème et comment le régler.
Bien que de portée restreinte, l’étude suggère que les diplômés de collèges et universités ont bel et bien les compétences nécessaires pour fonctionner sur le marché du travail. Étant donné l’expérience de travail considérable que doivent avoir les nouveaux employés, on se demande aussi si les candidats retenus venaient d’être diplômés. Les auteurs notent toutefois que le déficit de compétences est une question complexe et que, même s’il n’y a apparemment pas d’importante pénurie de compétences, on des compétences particulières peuvent faire défaut dans certaines catégories professionnelles ou à certains endroits.
Le rapport fourni des pistes d’exploration plus poussée, notamment pour savoir si les collèges et les universités enseignent les compétences essentielles que les employeurs disent rechercher et si les employeurs remplissent leurs obligations en matière d’acquisition de compétences. Il faudrait mieux harmoniser les besoins des employeurs à ceux du marché du travail. Pour ce faire, les établissements d’enseignement postsecondaire et les employeurs devraient conclure des partenariats. Cela permettrait de veiller à ce que les diplômés des collèges et universités possèdent les compétences recherchées sur le marché du travail canadien.
Au sujet du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur
Créé en 2005, le COQES est un organisme du gouvernement de l’Ontario qui contribue à améliorer le système d’éducation postsecondaire de l’Ontario. Il a pour mandat d’effectuer de la recherche, d’évaluer le système d’enseignement postsecondaire et de recommander des politiques au ministre de la Formation et des Collèges et Universités en vue d’améliorer la qualité, l’accessibilité et la responsabilité redditionnelle du système.
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Susan Bloch-Nevitte
Directrice exécutive, Communications
Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur
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