Rapport sur les universités : renforcer la qualité, la pérennité et la responsabilité du système

Alors que plusieurs des 20 universités de la province occupent une place de choix sur la scène internationale, les pressions que subit le système d’enseignement supérieur sont palpables…

Le mardi 26 octobre 2010 – Alors que plusieurs des 20 universités de la province occupent une place de choix sur la scène internationale, les pressions que subit le système d’enseignement supérieur sont palpables. La hausse des effectifs menace la diversité et la qualité des programmes, tandis qu’un marché du travail en évolution exige des diplômes d’études supérieures. Comment les universités de la province peuvent-elles améliorer l’accès et la qualité et soutenir la concurrence internationale tout en étant viables et responsables?

D’après un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), les universités devraient établir des objectifs mesurables qui tiennent compte de leurs points forts et le gouvernement provincial devrait déterminer leur financement en fonction des objectifs réalisés. D’après le document intitulé Les avantages d’une plus grande différenciation du secteur universitaire ontarien, il en résulterait un système d’enseignement supérieur plus cohésif, plus fluide, plus viable et de meilleure qualité.

Harvey Weingarten, président-directeur général du COQES, et Fiona Deller, directrice de la recherche au COQES et co-rédactrice du rapport, ont relevé le défi du gouvernement provincial, déterminer si un ensemble beaucoup plus différencié d’universités améliorerait la performance et la viabilité du système et permettrait à l’Ontario de soutenir la concurrence sur la scène internationale. Le rapport, qui tient compte des commentaires des groupes d’étudiants et des dirigeants des collèges et des universités, repose sur les recherches du COQES et les réflexions des meilleurs éléments du secteur postsecondaire.

Le rapport, qui est centré sur les étudiantes et étudiants et les incitatifs financiers, met les universités au défi de s’engager à respecter leur mission et leurs priorités. « Les étudiantes et étudiants devraient avoir la possibilité de choisir en connaissance de cause parmi un plus grand nombre de programmes de qualité supérieure, affirme M. Weingarten. Ils devraient avoir une meilleure idée de la façon dont les établissements répondent à leurs attentes professionnelles et personnelles et devraient jouir d’une plus grande mobilité au sein du système collégial/universitaire.

« Si le gouvernement finançait les universités pour les domaines dans lesquels elles excellent, il en résulterait plus de différenciation au sein du système, affirme M. Weingarten. Il s’agit de l’un des incitatifs les plus puissants qui soient pour atteindre les objectifs d’accroître la qualité, la compétitivité, la responsabilité et la viabilité du système. La différenciation modifierait la façon dont le gouvernement finance le système. Cela ne veut pas dire qu’il dépensera plus d’argent, mais que l’argent sera dépensé autrement. »

L’entente détaillée conclue entre chaque université et le ministère de la Formation et des Collèges et Universités est un pilier du concept de différenciation; ces ententes décrivent les attentes et les responsabilités de chaque établissement, dont les effectifs visés et la composition de la population estudiantine, les programmes d’enseignement prioritaires et les programmes de recherche et les domaines qu’il faudra accroître et développer.

« Le nouveau financement octroyé à un établissement tiendrait compte de sa mission, explique M. Weingarten, et les progrès réalisés chaque année seraient évalués au moyen d’une série d’indicateurs du rendement convenus. Le financement serait poursuivi ou supprimé en fonction des progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs et des cibles établis. »

Il souligne que le réseau universitaire est déjà différencié dans une certaine mesure. « Dans de nombreux cas, les programmes se spécialisent à l’échelle des établissements ou de la région. Mais on peut faire plus. Chacune de nos 20 universités et chacun de nos 24 collèges possède des attributs et des points forts qui lui sont propres. L’expérience et l’expertise de notre système d’enseignement supérieur sont particulièrement riches et étendues, mais il n’est pas nécessaire que tous les établissements se ressemblent. Beaucoup d’autres provinces et pays se sont engagés dans la voie de la différenciation; nous devons leur emboîter le pas. »

Le rapport du COQES décrit plusieurs modèles postsecondaires au Canada et à l’étranger. Les modèles internationaux ont été choisis pour la manière innovatrice dont les systèmes en stagnation ont été réformés (Royaume-Uni, Allemagne), pour le leadership historique en matière de différenciation (Californie), ou pour leurs similarités avec l’Ontario (tentative de la Nouvelle-Zélande de régler les problèmes de géographie et de diversité régionale).

« Nous ne proposons pas de copier ce que font ces pays; nos systèmes et nos populations ne sont pas les mêmes et n’en sont pas au même stade, ajoute M. Weingarten. Mais nous devons les imiter dans leur attitude, leur façon de voir les choses. »

Harvey Weingarten prévient qu’un mouvement vers une plus grande différenciation portera ses fruits seulement s’il est évident que le gouvernement accorde la même importance à diverses fonctions universitaires clés, comme la qualité de l’enseignement et l’excellence de la recherche. « Cet engagement ne doit pas être uniquement de la rhétorique, il doit aussi se concrétiser sous forme de financement. »

Les auteurs espèrent que le rapport alimentera le débat et la discussion, qu’il fera bouger les choses, déplacera l’attention du cadre de travail vers la mise en œuvre. Pour Harvey Weingarten, si le concept de différenciation était adopté, il produirait des résultats tangibles dans trois ou cinq ans.

« Un système universitaire plus différencié offre aux étudiantes et étudiants un éventail de programmes de premier cycle et de niveau supérieur, uniques et de grande qualité, explique‑t‑il. Il encourage les établissements à tirer parti de leurs points forts et à développer des créneaux d’excellence, à reconnaître la valeur des activités d’apprentissage et d’enseignement, et à récolter les fruits de l’innovation compétitive et des projets d’entrepreneuriat. Nous sommes déjà sur la voie. Le moment est venu de franchir le grand pas. »

À propos du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur

Le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur est un organisme autonome du gouvernement de l’Ontario dont le but est d’assurer l’amélioration continue du système d’enseignement supérieur en Ontario. Le Conseil a été établi en vertu de la Loi de 2005 sur le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur. Il a pour mandat d’effectuer des travaux de recherche, d’évaluer le système d’enseignement supérieur et de fournir des recommandations en matière de politiques au ministre de la Formation et des Collèges et Universités en vue d’améliorer la qualité, l’accessibilité et la transparence du système d’enseignement supérieur de l’Ontario.

Pour plus de renseignements, contacter :


Susan Bloch-Nevitte
Directrice générale, Communications
Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur
416 212-5242 / Téléphone cellulaire 416 434-7311
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