Cette année encore, après des mois de planification, la conférence annuelle du COQES est déjà chose du passé. En 2016, sa mission était tout particulièrement ambitieuse : rassembler des particuliers dont les intérêts se rapportent à différentes parties du processus d’apprentissage à vie. Son objectif était le suivant : discuter de préoccupations communes pour abattre les obstacles invisibles qui, trop souvent, circonscrivent notre travail, dans l’optique de faire progresser la discussion sur l’enseignement supérieur. Après avoir réfléchi un moment à certains des principaux thèmes ayant émané de la conférence Transitions du COQES, j’en ai tiré une fierté renouvelée à l’endroit de la riche diversité de l’enseignement postsecondaire en Ontario.
Parce que le thème de la conférence portait sur les transitions, j’attendais de celle‑ci qu’elle me décrive le déroulement de l’apprentissage à vie et traite des enjeux de la concordance. Les élèves qui obtiennent leur diplôme d’études secondaires possèdent-ils les aptitudes nécessaires pour réussir des études postsecondaires? Qu’est‑ce que les membres du personnel enseignant de la maternelle à la 12e année souhaitent que les professeurs des collèges et universités sachent à propos de leur travail, et vice‑versa? Dans quelle mesure les établissements d’enseignement postsecondaire comblent‑ils les besoins des employeurs et du marché du travail? Comment l’apprentissage des adultes s’insère‑t‑il ici?
Suivant le thème de la conférence, les questions ci‑dessus ont effectivement été traitées d’une façon ou d’une autre. Toutefois, certains de mes groupes d’étude préférés à la conférence et certains des commentaires les plus passionnés de l’auditoire durant la période de questions étaient axés sur l’importance de la diversité de l’enseignement postsecondaire pour combler à la fois les besoins des élèves et ceux du marché du travail en Ontario. Tour à tour, et à divers moments durant la conférence, les collèges publics, les collèges privés d’enseignement, les universités et les formations en apprentissage ont fait l’objet d’éloges à titre de filières exceptionnelles et nécessaires. Fait peut‑être le plus important, la conférence a également rappelé aux participants qu’une telle diversité, laquelle peut facilement être tenue pour acquise dans le paysage de l’enseignement postsecondaire en Ontario, se révèle particulièrement riche au Canada.
Un autre rappel de cette réalité s’est manifesté lorsque j’ai consulté le rapport de Statistique Canada sur le cycle le plus récent des indicateurs de l’éducation de l’OCDE. En soi, les chiffres qui s’y trouvent n’étonneront pas ceux qui en ont pris connaissance à l’automne, mais leur parution est tout particulièrement opportune à la lumière du contenu de la conférence. Il ressort de ce rapport qu’à l’échelle nationale, 65 % des Canadiens de 25 à 64 ans disent avoir mené à bien des études postsecondaires, contre 41 % en moyenne au sein des pays membres de l’OCDE. De plus, pendant que le Canada occupe le 16e rang sur 34 parmi les pays membres de l’OCDE quant à l’atteinte du niveau d’études universitaires et que 28 % des Canadiens ont obtenu un grade (de premier cycle, de maîtrise ou de doctorat), le pays figure au premier rang quant à l’atteinte du niveau d’études collégiales (y compris les écoles de métiers et la formation professionnelle) : 37 % des Canadiens ont obtenu un diplôme d’études collégiales comparativement à 13 % de la population en moyenne chez les pays membres de l’OCDE. Ces constatations, comme les chiffres de Statistique Canada permettent de le rappeler, révèlent qu’au Canada, le réseau collégial est d’une ampleur inégalée dans la plupart des autres pays membres de l’OCDE.
Quel apprentissage faut‑il tirer de cet état de choses? Si les taux d’atteinte du niveau d’études postsecondaires demeurent élevés au Canada, c’est grâce à la vigueur de l’ensemble du système, chaque filière étant en grande partie responsable de cette réalisation. Il s’agit d’une réalité d’autant plus évidente lorsque les chiffres de l’Ontario sont mis en relief : le taux d’atteinte du niveau d’études collégiales y est de 34 % – lequel englobe une fois de plus la filière sous‑estimée des formations en apprentissage – et s’apparente beaucoup au taux d’atteinte du niveau d’études universitaires de 32 %.
On pourrait faire valoir que ces taux d’atteinte devraient être plus élevés – que ce soit dans un secteur ou l’autre, ou dans l’ensemble – mais dans la foulée de la conférence Transitions, je préfère plutôt prendre du recul et me réjouir de la diversité du paysage de l’enseignement postsecondaire en Ontario.
Nicholas Dion est coordonnateur principal de la recherche et des programmes au COQES.