Amener les étudiants à réfléchir ensemble pour les rapprocher : créer un sentiment d’appartenance dans les classes nombreuses grâce à l’évaluation par les pairs et à l’autoévaluation

L’évaluation par les pairs et l’autoévaluation augmente le sentiment d’appartenance dans les classes nombreuses

Les classes nombreuses font souvent l’objet de critiques comme quoi elles sont impersonnelles et elles restreignent chez les étudiants les possibilités d’interagir avec le personnel enseignant et les autres étudiants. Selon un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), une technologie d’apprentissage axée sur l’évaluation par les pairs et l’autoévaluation peut aider les étudiants à accroître leur connexité au contenu des cours et à se sentir davantage liés au personnel enseignant et aux autres étudiants.

Description du projet

Les technologies qui font appel à l’évaluation par les pairs divisent intrinsèquement une classe nombreuse en des petits sous groupes qui essaient de s’aider mutuellement à s’améliorer, d’affirmer les auteurs du rapport Amener les étudiants à réfléchir ensemble pour les rapprocher : créer un sentiment d’appartenance dans les classes nombreuses grâce à l’évaluation par les pairs et à l’autoévaluation. D’après l’hypothèse de ces derniers, bien que de telles technologies n’aient pas été créées précisément pour augmenter le sentiment d’appartenance, elles pourraient très bien servir à cette fin au sein des classes nombreuses.

L’étude réalisée a permis d’examiner les effets de l’évaluation par les pairs et de l’autoévaluation sur les perceptions des étudiants quant au sentiment d’appartenance dans le contexte d’un cours d’introduction à la psychologie auquel participaient 1 600 étudiants au campus de Scarborough de l’Université de Toronto (UTSC). On a utilisé dans ce cours le programme en ligne peerScholar, conçu au laboratoire des technologies d’apprentissage et de pointe de l’UTSC et qui englobe l’évaluation par les pairs et l’autoévaluation en ce qui touche la rédaction des travaux de cours, leur évaluation et la réflexion s’y rapportant.

Une série d’expériences menées avant et après l’utilisation de peerScholar par les étudiants a permis de jauger leur sentiment général d’appartenance, compte tenu des résultats du questionnaire Community of Inquiry. L’enquête se penche sur trois sphères du sentiment d’appartenance, à savoir : la présence cognitive (contenu du cours), la présence sociale (les autres étudiants), et la présence enseignante (le personnel enseignant).

Constatations

En moyenne, les étudiants qui avaient pris part à l’évaluation par les pairs et à l’autoévaluation percevaient de manière plus positive le sentiment d’appartenance à une communauté. Il ressort de l’étude que le sentiment d’appartenance tel qu’il est défini par les trois types de présence susmentionnés était beaucoup plus prononcé s’il était mesuré après le déroulement de l’évaluation par les pairs.

Par ailleurs, dans un des rapports du COQES parus antérieurement, on a constaté que les technologies faisant appel à l’évaluation par les pairs permettaient également d’améliorer la capacité de jugement critique. Les auteurs du nouveau rapport sont également d’avis que de telles technologies pourraient se révéler particulièrement bénéfiques au cours des premières années de l’éducation postsecondaire, durant lesquelles les classes tendent à être les plus populeuses : les étudiants pourraient ainsi acquérir une base solide en ce qui touche la pensée critique et le sentiment d’appartenance. Ils avancent également qu’on pourrait enrichir les cours des années supérieures, moins populeux, au moyen de l’intégration de ces technologies. « […] Les grandes classes pourraient devenir le moteur de l’innovation pédagogique en général, ce qui serait bénéfique pour les étudiants de tous les niveaux », disent-ils.

Les auteurs du rapport Amener les étudiants à réfléchir ensemble pour les rapprocher : créer un sentiment d’appartenance dans les classes nombreuses grâce à l’évaluation par les pairs et à l’autoévaluation sont Dwayne E. Paré, Lisa-Marie Collimore, Steve Joordens, Carol Rolheiser, Robert Brym et Garfield Gini-Newman, de l’Université de Toronto.