Comprendre l’écart entre les sexes au chapitre de la fréquentation de l’université : étude du comportement des élèves du secondaire de l’Ontario

Sommaire de la recherche

Le choix des cours au secondaire et le suivi sont des facteurs importants de l’écart entre les sexes dans l’enseignement postsecondaire

Le choix des cours au secondaire et la pratique du suivi (qui répartit les élèves du secondaire en cours théoriques ou appliqués en fonction de l’aptitude et de l’intérêt) peuvent nous aider à comprendre pourquoi plus de Canadiennes que de Canadiens poursuivent leurs études postsecondaires.

Une nouvelle étude mandatée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, a découvert que même si le taux de demande d’admission pour les deux sexes a augmenté au cours de la dernière décennie, il existe toujours un écart de 16 points de pourcentage entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’achèvement des études postsecondaires — une magnitude qui semble être plus importante au Canada que dans la plupart des pays développés, selon l’étude Comprendre l’écart entre les sexes au chapitre de la fréquentation de l’univesité : étude du comportement des élèves du secondaire de l’Ontario relativement à la demande d’admission. Les auteurs nous avertissent que l’écart entre les sexes pourrait affecter le potentiel de rémunération de la moitié de la main-d’œuvre.

Description du projet

L’étude analyse des renseignements tirés des demandes d’admission des élèves soumises au Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario, reliés aux données concernant le niveau scolaire fournies par les quatre conseils scolaires secondaires financés par le gouvernement en Ontario (écoles publiques anglaises et françaises et séparées). Les données comprennent des moyennes de résultats aux examens de mathématiques de 9e année administrés par l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) ainsi que les caractéristiques socio-économiques des quartiers tirées des recensements de 1991 à 2006.

Découvertes

Le taux de demande d’admission des femmes à l’université est passé de 41 % de l’ensemble des candidates potentielles en 1994 à 52 % en 2006, alors que le taux de demande d’admission des hommes est passé de 32 % à 39 % pour la même période.  L’étude révèle un lien entre les taux de demande d’admission des hommes et des femmes et le pourcentage de chacune des catégories qui passe l’examen théorique de mathématiques par rapport à l’examen appliqué de l’OQRE en 9e année. Les jeunes femmes ont plus de chances de passer l’examen théorique que les jeunes hommes. Selon les auteurs, cette preuve limitée montre que le choix des cours au secondaire ainsi que le suivi de l’élève pourraient jouer un rôle important dans l’explication de l’écart entre les sexes au niveau des demandes d’admission à l’université.

L’étude souligne que le ministère de l’Éducation de l’Ontario a modifié le programme d’études de mathématiques en secondaire qui offre de nouvelles voies permettant de passer des cours appliqués aux cours théoriques. Les conséquences de ces modifications nécessiteront des recherches supplémentaires.

Au niveau des taux de demande d’admission, il n’existe aucune différence entre les quatre types d’école secondaire, avec un écart entre les sexes de 10 points de pourcentage pour les quatre comités. L’écart est également similaire pour les écoles de quartiers réputés à faible revenu et à revenu élevé. Alors que les écoles des zones à revenu faible, les écoles rurales et celles les plus éloignées des universités ont des taux de demande d’admission inférieurs, les écoles séparées ont des taux légèrement supérieurs à ceux des écoles publiques. De façon générale, selon les auteurs, les caractéristiques de l’école et du quartier expliquent en partie l’agrandissement de l’écart entre les sexes au niveau des demandes d’admission à l’université. Mais ils font remarquer que le suivi et le rendement en 9e année sont des facteurs importants dans les taux de demande d’admission et dans l’explication de l’écart entre les sexes dans l’enseignement postsecondaire.

Recherches supplémentaires/Incidences politiques

 « Avec des données plus détaillées au niveau secondaire, une enquête plus élaborée concernant les choix faits par les élèves et les origines potentielles de l’écart entre les sexes dans l’enseignement postsecondaire peut être réalisée », affirment les auteurs.

L’écart entre les sexes dans l’enseignement postsecondaire a également été étudié dans le rapport en question de 2010 du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur – Où sont les garçons? Aperçu des tendances parmi les deux sexes dans le secteur de l’éducation et sur le marché du travail en Ontario – qui faisait remarquer que malgré les progrès faits en général par les femmes pour ce qui est de l’obtention de diplômes au niveau postsecondaire, cette tendance ne s’est pas traduite par une égalité totale dans les choix professionnels et la rémunération par rapport aux hommes dans certaines professions. La nouvelle étude du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur révèle également qu’il existe des écarts importants dans différentes disciplines, les femmes préférant toujours les arts aux sciences et à l’ingénierie.

La croissance lente de l’assiduité des Canadiens à l’université représente un défi politique important, affirment les auteurs. « Les changements technologiques et l’augmentation du commerce mondial ont entraîné une augmentation de la demande pour des employés hautement instruits, créant un écart au niveau des compétences sur le marché du travail canadien. En supposant que ces tendances se poursuivent, le taux relativement faible d’assiduité à l’université [des hommes]… contribuera à l’augmentation de l’écart entre les besoins des employeurs et les compétences disponibles de la main-d’œuvre masculine pour les décennies à venir. »

L’étude Comprendre l’écart entre les sexes au chapitre de la fréquentation de l’université : étude du comportement des élèves du secondaire de l’Ontario relativement à la demande d’admission a été rédigée par David Card, University of California à Berkeley; A. Abigail Payne, de l’Université McMaster; avec Cristina Sechel de l’Université McMaster.