Une nouvelle étude examine comment la pandémie de COVID-19 a amplifié les défis pour les étudiants handicapés et propose des recommandations pour améliorer l’apprentissage à distance accessible.
La transition rapide vers l’apprentissage à distance que la pandémie de COVID-19 a occasionnée a eu des répercussions considérables sur l’accessibilité de l’enseignement postsecondaire. Une nouvelle étude du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) révèle qu’en moyenne, un plus grand nombre d’étudiants handicapés que d’étudiants non handicapés ont déclaré avoir éprouvé des difficultés une fois leurs cours devenus entièrement virtuels. Même si bon nombre de ces défis entourant l’apprentissage ne sont pas nouveaux, l’étude montre qu’ils ont été amplifiés par la pandémie.
Ces défis comprenaient de l’incertitude quant aux attentes propres aux cours et à la façon d’accéder au soutien; de la difficulté à se concentrer et à rester au fait des lectures et des devoirs, des problèmes de compréhension du matériel de cours; un accès inadéquat aux mesures d’adaptation et au matériel accessible; de la difficulté à communiquer et à établir ou à maintenir des relations; un accès inéquitable à la technologie et à Internet et des suppositions problématiques à ce sujet; et l’inaccessibilité des évaluations. De plus, l’étude montre que certains étudiants qui n’avaient peut-être pas indiqué avoir des besoins en matière d’accessibilité auparavant ont récemment éprouvé des difficultés et ont maintenant besoin de soutien ou de mesures d’adaptation.
Pour aider à relever ces défis, le rapport propose plusieurs recommandations visant à améliorer l’apprentissage accessible à compter du semestre d’automne 2020. Ces recommandations sont, entre autres, les suivantes :
- Intégrer à tous les cours les principes de la conception universelle de l’apprentissage (CUA)
- Habiliter les étudiants à faire des choix qui répondent à leurs besoins
- Favoriser l’acquisition de compétences transférables
- Dissiper l’incertitude dans la mesure du possible
- Faire connaître les moyens d’accéder à distance aux services et aux mesures d’adaptation
- Trouver des façons de favoriser la participation et les échanges significatifs
- Prendre le pouls de la situation auprès des élèves
- Enregistrer les cours synchrones et être conscient du fait que les outils de clavardage peuvent constituer une source de distraction
- À la reprise des cours suivis en personne, protéger les élèves immunovulnérables
- Faire preuve d’empathie
Certains des étudiants qui ont participé à la recherche ont relevé des changements positifs qui sont survenus en réponse à la pandémie et ils sont optimistes quant à la possibilité que ces changements soient maintenus durant le semestre d’automne 2020 et au-delà. Les étudiants ont souligné la souplesse accrue et les choix plus nombreux, la diminution des obstacles physiques, sensoriels et, pour certains, sociaux, l’anonymat dans le contexte de l’exploration et de l’obtention des mesures d’adaptation et des services ainsi que la pédagogie innovatrice et inclusive comme des points positifs de la transition à l’apprentissage à distance.
L’étude repose sur les résultats d’un sondage mené par Academica Group entre mai et juin 2020 auprès d’étudiants de niveau postsecondaire qui étaient inscrits à des cours durant la session d’hiver 2020. Sur les 623 répondants, environ 200 disent avoir un handicap. Les étudiants répondant au sondage devaient indiquer en quoi l’apprentissage récemment effectué à distance se comparait, favorablement ou défavorablement, à l’apprentissage en personne ou en ligne tel qu’il était avant la pandémie. De plus, en juillet 2020, le COQES a interrogé plus de 70 membres du personnel de soutien aux personnes handicapées œuvrant dans les collèges et universités de l’Ontario et, de mai à juillet 2020, a eu des entretiens avec plus d’une trentaine de représentants des étudiants, de professeurs ou de membres du personnel.
Élargir l’accessibilité de l’enseignement supérieur à distance : Leçons tirées de la pandémie et recommandations a été rédigé par Jackie Pichette, Sarah Brumwell et Jessica Rizk, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.