Les évaluations des résultats d’apprentissage à grande échelle doivent porter sur besoins des étudiants pour accroître leur participation
La Collegiate Learning Assessment (CLA) et la Community College Learning Assessment (CCLA), équivalent adapté aux collèges, établies par le Council for Aid to Education (CAE) sont des tests normalisés qui évaluent la contribution des établissements d’enseignement postsecondaire pour le développement des compétences clés chez les étudiants, à savoir la réflexion critique, le raisonnement analytique, la résolution des problèmes et la communication écrite.
Toutefois, il ressort d’une nouvelle étude du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) qu’il est difficile d’attirer un nombre suffisant de participants pour recueillir des données significatives en raison des brèves périodes d’administration de la CLA et de la CCLA et du manque de rétroaction directe auprès des participants. Le CAE a récemment élaboré la CLA+ qui est susceptible de fournir des renseignements et des commentaires intéressants aux étudiants. Grâce à cette approche axée sur les étudiants, on pourrait recruter un plus grand nombre de participants et produire de meilleures données.
Description du projet
L’examen écrit de 90 minutes consiste en trois évaluations en ligne, qui portent sur deux tâches de rédaction et d’analyse et une tâche de performance, et qui obligent les étudiants à analyser des documents complexes pour développer un argument bien structuré. La CLA et la CCLA évaluent aussi la « valeur ajoutée » de l’éducation, en tenant compte de plusieurs facteurs externes tels que le statut socioéconomique ou le niveau de scolarité antérieur, qui peuvent influencer le rendement et qui ne traduisent pas les répercussions d’un établissement d’enseignement.
Le COQES a appuyé huit collèges et universités de l’Ontario dans la mise à l’essai de la CLA et de la CCLA en vue d’évaluer leur importance pour les établissements d’enseignement et, par la suite, de déterminer leur utilité et leur efficacité pour le gouvernement, les employeurs et les étudiants. Le Collège Fanshawe, le Collège Humber de technologie et d’enseignement supérieur, l’Université McMaster, le Collège Mohawk et l’Université McMaster, l’Université Queen’s, le Collège Sheridan de technologie et d’enseignement supérieur, l’Université de Guelph et l’Université de Windsor ont participé au projet. Chaque établissement d’enseignement a adopté une approche et des méthodes différentes; toutefois, la plupart des tests ont eu lieu au printemps et à l’automne de 2012.
Conclusions
Malgré les efforts considérables déployés par les établissements d’enseignement, les taux de participation ont été faibles, ce qui a entravé leur capacité à analyser les données. La plupart des établissements participants ont demandé à des étudiants d’y participer volontairement en dehors des heures de cours. Il a été extrêmement difficile de recruter les étudiants et de planifier l’horaire des tests, surtout en raison des périodes d’examen limitées (du 1er février au 15 avril et du 15 août au 31 octobre), lesquelles entraient en conflit avec les calendriers scolaires de plusieurs établissements. Deux établissements pilotes, l’Université Queen’s et le Collège Mohawk/Université McMaster, ont augmenté leur taux de participation en administrant le test pendant les heures de cours. Cela a néanmoins entraîné des problèmes de planification et a nécessité plusieurs niveaux d’approbation.
En outre, les établissements se sont dits préoccupés non seulement par la taille réduite de l’échantillon mais aussi par la fiabilité des données, notamment par le biais d’auto-sélection des étudiants volontaires et par l’incertitude quant à l’effort des étudiants, car la CLA et la CCLA n’avaient aucun effet sur leur moyenne et ne revêtaient aucun intérêt futur à leurs yeux. On observe fréquemment ce type de problèmes dans la plupart des évaluations à grande échelle qui comportent de faibles enjeux. Leurs effets peuvent souvent être atténués en procédant à une conception de recherche minutieuse. La CLA et la CCLA sont des produits exclusifs, et les réponses de chaque étudiant ne sont pas mises à la disposition des participants, du corps professoral ou des établissements d’enseignement. Ainsi, les établissements ne peuvent pas utiliser les données recueillies à d’autres fins, par exemple, pour déceler rapidement le rendement d’un étudiant.
Les quelques établissements qui ont trouvé les données utiles ont indiqué qu’elles pourraient servir : à comparer les compétences en matière de réflexion stratégique et de rédaction par rapport aux autres établissements; à établir la valeur ajoutée de chaque établissement; et à évaluer l’efficacité de certaines stratégies d’enseignement.
Le COQES a mis sur pied un consortium de six collèges et universités de l’Ontario, lequel se penchera sur l’évaluation des aptitudes cognitives et d’apprentissage générales. En outre, le COQES publiera un manuel sur l’évaluation des résultats d’apprentissage à l’intention des spécialistes.
Le rapport Essai pilote de la CLA en Ontario a été rédigé par Mary Catharine Lennon, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES).