Le système actuel d’agrément et de titres d’études ne répond pas bien aux besoins des étudiants
Le système universitaire actuel d’agrément, de titres d’études et de relevés de notes ne répond pas bien aux besoins de la plupart des étudiants de premier cycle, selon un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES). Le système actuel est excellent pour documenter l’étendue des connaissances des étudiants par rapport au contenu, mais il ne permet ni aux étudiants ni aux employeurs potentiels d’avoir un aperçu des compétences acquises durant le parcours scolaire.
Si on laisse aux employeurs le soin de déduire le niveau de compétence des étudiants à partir de l’information sur la connaissance du contenu, cela peut donner lieu à d’éventuels « écarts de compétences » et à des situations dans lesquelles les employeurs sont incapables de trouver des diplômés possédant les compétences nécessaires pour pourvoir les postes affichés. Dans son rapport intitulé Habiletés, compétences et titres d’études, le COQES affirme que cela reflète « un échec de la part des universités puisqu’elles ne parlent pas aux étudiants de l’acquisition de compétences inhérente à leurs études. »
Si les universités veulent utiliser le contenu comme moyen de perfectionnement des compétences, elles doivent s’assurer qu’il existe de solides preuves que cette acquisition des compétences s’est produite. Le rapport soulève la possibilité pour les universités de collaborer avec différents groupes d’employeurs pour discuter des compétences en demande et de la façon dont ces compétences pourraient se refléter dans le programme et les dossiers des étudiants.
Constatations supplémentaires
L’élaboration de résultats d’apprentissage, la formation axée sur les compétences et l’agrément sont des tentatives faites par le secteur de l’éducation pour relever certains de ces défis. Les solutions de rechange aux relevés de notes conventionnels, comme les portfolios électroniques, la schématisation des cursus et les relevés d’activités parallèles, représentent une autre option. Toutefois, à moins d’être adoptés et utilisés en masse par les employeurs, ces outils et ces stratégies ne régleront pas les problèmes auxquels font face les diplômés. L’augmentation des tests menés auprès des étudiants pourrait constituer un moyen pour les employeurs d’en apprendre davantage sur les compétences des employés potentiels.
L’une des compétences les plus souvent citées et les plus en demande chez les employeurs est la pensée critique. Les outils comme le Collegiate Learning Assessment sont de plus en plus utilisés pour évaluer cette compétence. Toutefois, les universités qui administrent ces tests trouvent qu’il est difficile de persuader les étudiants de s’y prêter, peut-être parce qu’ils croient que les résultats ne sont pas reflétés dans leurs notes. « Les investissements de temps nécessitent que l’on reconnaisse la valeur de l’exercice. Pourquoi les étudiants devraient-ils croire les universités lorsqu’elles affirment que l’évaluation des compétences a de la valeur lorsque cette valeur ne transparaît pas dans ce que les responsables de l’embauche disent lorsqu’ils cherchent à pourvoir des postes vacants? »
Même si la tenue de consultations avec les employeurs demeure une solution potentielle, des préoccupations persistent relativement à la compréhension qu’ont les employeurs des compétences qu’ils recherchent chez les diplômés. Des études antérieures ont montré que les employeurs ont tendance à s’en remettre à « l’adéquation » plutôt que de prendre le temps d’énoncer clairement les compétences qu’ils recherchent. Toutefois, sans la participation des employeurs, le rapport soutient qu’une brèche pourrait s’ouvrir à l’extérieur des établissements d’enseignement. « Si les universités ne commencent pas à faire cet effort, le secteur privé pourrait très bien permettre aux étudiants de se jumeler à des employeurs d’une manière qui rendrait un grade de premier cycle beaucoup moins précieux qu’aujourd’hui. »
Le rapport Habiletés, compétences et titres d’études a été rédigé par Alan Harrison, ancien vice-recteur aux études à l’Université Queen’s et associé de recherche du COQES.