D’après une étude, les immigrants sont plus susceptibles de se trouver sans emploi que les adultes nés au Canada
Selon une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), les travailleurs immigrants sont plus susceptibles de se trouver sans emploi que les adultes nés au Canada, même une fois pris en compte d’autres facteurs tels que les niveaux de compétence.
Toujours selon cette étude, à l’exemple de tous les adultes, le risque de se trouver sans emploi diminue chez les immigrants ayant des niveaux de compétence supérieurs en littératie et en numératie. Une fois pris en considération les autres facteurs de contrôle, les niveaux de compétence et le statut d’immigrant interviennent grandement dans la situation d’emploi. En moyenne, les notes des immigrants en matière de compétences sont inférieures à celles des Canadiens de naissance.
Il est énoncé dans l’étude ce qui suit : « Bien que le niveau de compétence et l’éducation favorisent les perspectives des immigrants, l’écart entre les immigrants et les adultes nés au Canada [constaté dans l’étude] renforce les résultats d’autres recherches, ce qui laisse supposer qu’il existe des obstacles importants pour les immigrants. »
L’étude, intitulée Immigrants au Canada : situation sur le marché du travail et différences des compétences, fait partie d’une série de rapports publiés dans le cadre de l’Initiative de recherche sur l’éducation et les compétences, un projet de recherche dirigé conjointement par le COQES et le Centre Mowat. Elle s’appuie sur le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), un test de l’Organisation de coopération et de développement économiques, pour bien concevoir l’effet des compétences en littératie et en numératie sur les résultats d’emploi des immigrants et la mesure dans laquelle ces compétences se comparent à celles des travailleurs nés au Canada.
Il ressort de cette étude que les immigrants sont plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études postsecondaires que les adultes nés au Canada et plus susceptibles d’avoir fait des études en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques. Or, ils accusent des notes inférieures en littératie et en numératie au test du PEICA.
Les auteurs en viennent à la conclusion que de nouvelles méthodes d’évaluation des compétences pourraient constituer une solution de rechange à d’autres formes d’évaluation des titres de compétences étrangers qui, selon des recherches antérieures, sont sous-évalués sur le marché du travail canadien. Ils font remarquer que les microtitres de compétences, qui offrent la reconnaissance des titres de compétences et la preuve de compétences particulières à un niveau beaucoup plus détaillé qu’un certificat ou un diplôme types, pourraient constituer une solution de rechange à l’évaluation des compétences
Les auteurs de l’étude Immigrants au Canada : situation sur le marché du travail et différences des compétences sont Wendy Cukier, de l’Université Ryerson, et Kevin Stolarick, de l’Université Ryerson et de l’Université de l’EADO.