Les bourses d’admission à l’université contribuent peu à la réussite des étudiants
Si les bourses d’admission peuvent attirer des étudiants plus performants à une université donnée, une nouvelle étude réalisée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) révèle que ce genre d’aide financière est peu utile pour favoriser la réussite scolaire. Selon l’étude, les bourses de première année ont une incidence très faible sur les notes des étudiants et n’ont, en général, aucun lien avec l’obtention du diplôme.
Description de projet
Les auteurs se sont servis des données fournies par deux universités ontariennes pour analyser la relation entre les bourses d’admission et la réussite à l’université. Étant donné que les deux universités utilisent des outils d’aide financière différents et qu’elles n’imposent pas les mêmes exigences, leurs résultats sont présentés dans des sections distinctes du rapport. Les données englobent tous les étudiants ayant entrepris en septembre un programme d’études à temps plein menant à l’obtention d’un grade au sein de l’une des deux universités participantes et provenant directement d’une école secondaire de l’Ontario. Une université a fourni des données s’échelonnant de 1994 à 2004 et l’autre de 1999 à 2006.
L’étude porte strictement sur les bourses d’études remises par ces deux établissements d’enseignement et ne traite donc pas des prêts ou des subventions non remboursables reçus d’autres sources, comme du Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario. Puisqu’un certain nombre de caractéristiques individuelles associées à l’obtention d’une bourse d’études, comme le fait d’être membre d’une famille à faible revenu ou d’avoir d’excellentes notes à l’école secondaire, sont en outre susceptibles d’être liées au rendement universitaire, l’étude repose sur une analyse de régression afin de neutraliser ces effets.
Constatations
Même dans le cas des bourses d’études garantissant des fonds supplémentaires les années suivantes pour les étudiants qui continuent d’avoir des notes élevées, les bourses n’ont eu aucun effet apparent sur le rendement scolaire mis à part une légère incidence sur les notes obtenues pendant la première année d’études. Ce fut le cas tant pour les étudiants provenant de quartiers à faible revenu que pour ceux vivant dans des secteurs plus favorisés.
Ces constatations pourraient avoir d’importantes conséquences puisque des ressources considérables sont investies dans ce genre d’aide financière. Si les bourses d’admission ont très peu d’incidence sur le rendement des étudiants, il vaudrait peut-être mieux affecter certaines de ces ressources à la mise en place de programmes de meilleure qualité ou à l’embauche d’un plus grand nombre d’enseignants. Il faudra se pencher davantage sur cette question puisque les données ne proviennent que de deux universités et présentent des lacunes importantes, dont le peu de renseignements sur les autres sources d’aide financière et les caractéristiques socioéconomiques générales de chacune des familles.
L’étude Incidence des bourses d’excellence et des bourses d’aide financière sur la persévérance et la réussite scolaire à l’université a été menée par Martin D. Dooley, A. Abigail Payne et A. Leslie Robb du Département d’économie de l’Université McMaster.