Le rapport Investissements des collèges et universités de l’Ontario dans l’apprentissage numérique au cours de la pandémie a été rédigé par Sophie Lanthier, Julia Colyar et Janice Deakin du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.
Un nouveau rapport du COQES étudie les investissements que les collèges et les universités ont effectués au cours de la pandémie en faveur de l’apprentissage numérique
Pendant la pandémie de COVID-19, on a observé une augmentation régulière du nombre de possibilités d’apprentissage numérique en Ontario. La pandémie a accéléré cette multiplication : les universités et les collèges ontariens ont rapidement élargi leur offre des cours en ligne et hybrides pour garantir la continuité pédagogique pour plus de 660 000 étudiants. On n’a pas mis à la disposition du public des données relatives à la portée et à l’ampleur des investissements des établissements qui ont mené à une transformation de l’ensemble du secteur de l’enseignement postsecondaire (EPS). Un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) présente des perspectives sur la transformation rapide du secteur au cours de cette situation sans précédent ainsi que des recommandations pour le soutien de l’apprentissage numérique à l’avenir.
Bien que les collèges et les universités de l’Ontario aient offert de nombreux programmes et cours en ligne avant 2020, la transition vers un modèle dans lequel l’ensemble de l’enseignement et de l’apprentissage est effectué en ligne a nécessité l’investissement de ressources importantes dans des délais serrés. Le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario a soutenu les établissements grâce à deux investissements clés : un fonds de 25 M$ engagé en mars 2020 pour soutenir le financement par les collèges, les universités et les instituts autochtones de mesures d’intervention ciblées dans le cadre de la pandémie en fonction des effectifs d’étudiants inscrits à temps plein, suivi en 2021 d’un fonds supplémentaire de 106 M$ pour le financement direct de 22 établissements ontariens d’EPS qui étaient considérés comme présentant un besoin financier immédiat.
La province a aussi fourni une aide pour la création de programmes en ligne dans le cadre de la stratégie d’apprentissage virtuel (SAV), lancée en janvier 2021. Plus de 70 M$ de financement ont aussi été débloqués par la province pour financer des projets précis de la SAV selon un processus compétitif de demandes de propositions. Dans la mesure où la plupart des projets qui ont bénéficié de ce financement n’étaient pas prêts à être mis à la disposition du public avant mars 2022, le calendrier et l’approche du financement de la SAV gouvernementale ont entraîné la fourniture tardive des aides et des ressources numériques qui devaient servir à opérer les transformations institutionnelles nécessaires pour les années universitaires 2020-2021 et 2021-2022.
Avec l’aide de Collèges Ontario et du Conseil des universités de l’Ontario, le COQES a procédé à une enquête auprès des universités et des collèges ontariens afin de réunir des renseignements sur les surcroîts d’investissement engagés par les établissements dans trois domaines : l’infrastructure en lien avec la technologie, le recrutement du personnel nécessaire à l’élaboration des cours et les aides et services aux étudiants. Les établissements ont aussi fourni le nombre de cours en ligne créés et les effectifs d’étudiants inscrits à ces cours. Nous avons reçu les formulaires de réponse de 26 établissements ontariens, soit 57 % de ceux qui ont été sollicités : 12 des 22 universités et 14 des 24 collèges. Les établissements qui ont répondu représentent 73 % de l’ensemble des étudiants de premier cycle inscrits à temps plein à l’université et 55 % des étudiants inscrits à temps plein au collège.
Les établissements qui ont participé à l’étude ont investi près de 200 M$ pour soutenir la continuité pédagogique pendant les fermetures de campus liés à la pandémie de COVID-19 entre mars 2020 et avril 2022. Les investissements des établissements ont accordé la priorité aux besoins immédiats et ont été effectués de façon stratégique, en s’assurant que les ressources étaient utilisées là où l’aide aurait les effets les plus importants sur le nombre d’inscriptions des étudiants. À l’automne 2020, les collèges participants ont offert 18 552 nouvelles sections de cours en ligne et hybrides, et les universités ont offert 2 880 nouveaux cours en ligne. Ces nouveaux cours en ligne, en plus des offres en ligne existantes et d’autres pratiques de prestation à distance, ont permis de parvenir à plus d’un million d’inscriptions à l’automne 2020. Les investissements effectués par les établissements pour permettre la transformation immédiate des activités d’enseignement et d’apprentissage ont aussi eu des effets à plus long terme en menant à l’augmentation du nombre de cours en ligne et hybrides encore offerts par les universités et les collèges ontariens.
La création de cours en ligne et hybrides novateurs est un processus exigeant du point de vue des ressources, tant du point de vue de la technologie que de celui des ressources humaines. L’évolution des formats de prestation des cours a accentué la nécessité de former les enseignants et le reste du personnel et de fournir des aides aux étudiants, par exemple dans le cadre de mentorat, de services de conseil et de santé mentale ou grâce à la mise à disposition de ressources pour le logement. Les établissements ontariens ont créé leurs propres ressources, outils technologiques et capacités numériques au cours des dix dernières années, et on recommande que le gouvernement continue d’assurer une aide en faveur de l’environnement numérique en Ontario en offrant un financement complémentaire aux investissements précédents.
Alors que le gouvernement étudie d’éventuels investissements à venir, le COQES recommande de prévoir des aides pour l’apprentissage numérique à fournir directement aux établissements. Cette approche de financement permettrait de procéder à des investissements stratégiques selon des modalités propices à la poursuite des objectifs des établissements tout en optimisant leur conformité aux objectifs de la province.