La littératie au palier collégial : Inventaire des pratiques en vigueur dans les collèges ontarien

Sommaire de la recherche

Les collèges doivent adopter une approche cohérente pour favoriser la réussite des étudiants ayant des difficultés à lire et à écrir.

Un pourcentage croissant des étudiants des collèges de l’Ontario entreprennent leurs études postsecondaires avec divers problèmes de lecture et d’écriture et éprouvent souvent de la difficulté à communiquer au niveau de langage qu’on attend d’eux. Les collèges de l’Ontario consacrent déjà des efforts considérables pour combler les besoins langagiers de leurs étudiants, mais on pourrait faire davantage pour s’assurer qu’il existe des pratiques cohérentes au sein des établissements et entre ceuxci, selon une nouvelle étude publiée conjointement par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) et le collège Fanshawe.

Le repérage des étudiants qui risquent de ne pas terminer leurs études en raison de problèmes liés à la maîtrise du langage, ainsi que la mise en œuvre de stratégies opportunes et pertinentes pour aborder ces problèmes, constituent des priorités essentielles pour soutenir la réussite de ces étudiants au sein de leur programme.

Description du projet

L’étude, intitulée La littératie au palier collégial : Inventaire des pratiques en vigueur dans les collèges ontariens, brosse le tableau des méthodes d’évaluation des capacités langagières des étudiants des collèges et des mesures prises pour aider les étudiants qui ne possèdent pas les capacités requises. L’enquête a été effectuée auprès des 24 collèges de l’Ontario.

Résultats

L’évaluation des capacités langagières et les pratiques de mise à niveau pour les étudiants qui ne sont pas prêts sur le plan scolaire sont extrêmement diversifiées parmi les établissements. En ce qui concerne la maîtrise du langage, 62 % des collèges de l’Ontario ont indiqué utiliser un type d’évaluation formelle des capacités langagières pour certains programmes, alors que seulement 21 % ont affirmé recourir à une évaluation formelle pour tous leurs programmes. Les méthodes et instruments d’évaluation varient également. Certains collèges ne misent que sur des échantillons de rédaction (33 %), d’autres utilisent des évaluations informatisées de compréhension de texte ou de syntaxe (20 %), alors que la majorité (47 %) recourent à une combinaison des deux. Les 24 collèges ont déclaré mettre en œuvre certaines mesures de rattrapage ou de mise à niveau des capacités langagières à l’intention des étudiants risquant d’abandonner leurs études en raison de difficultés à maîtriser le langage. Toutefois, à l’instar des pratiques d’évaluation, les collèges utilisent plusieurs approches différentes dans ce domaine : 29 % des collèges misent uniquement sur des services de soutien comme des centres d’apprentissage; 25 % ont recours à des cours « réguliers » de rattrapage, de mise à niveau ou axés sur les fondements du langage, qui confèrent des crédits et qui figurent sur le relevé de notes mais ne comptent pas dans le programme des étudiants; 29 % offrent des cours de communications modifiés conférant des crédits et intégrés au programme des étudiants; enfin, 17 % des collèges utilisent une combinaison de cours réguliers et modifiés.

Prochaines étape

Les résultats de l’étude portent à croire qu’il est nécessaire d’adopter une approche cohérente pour combler les besoins langagiers de tous les étudiants inscrits dans les collèges de l’Ontario. La mise en œuvre de politiques et pratiques communes ou d’une stratégie à l’échelle provinciale permettrait une meilleure communication entre les intervenants et les gestionnaires. Elle fournirait un cadre pour interpréter et faire état des réalisations des étudiants, la possibilité de prendre des décisions fondées sur les faits à l’échelle des établissements et du système, des méthodes systémiques pour mesurer l’efficacité et la responsabilisation au sein des programmes concernés, ainsi qu’une plus grande homogénéité en matière de transfert entre les établissements, car les étudiants n’auraient plus à se soumettre à des réévaluations superflues.

Il existe toutefois un obstacle majeur à la mise en œuvre d’un tel système : bien que les collèges reconnaissent la nécessité et les bienfaits potentiels de l’adoption de pratiques cohérentes, ils désirent également conserver leur autonomie en matière d’évaluation des capacités langagières. Le défi, selon les auteurs de l’étude, consiste à aplanir ces divergences pour le bien de toutes les personnes concernées. À titre de suivi pour ce projet, le COQES a récemment mandaté un groupe de cinq collèges de l’Ontario, chapeauté par le collège Mohawk, afin d’évaluer si leurs cours de rattrapage améliorent le développement des capacités langagières et les résultats globaux des étudiants.

Le rapport a été préparé par Roger Fisher et Whitney Hoth, tous deux de la School of Language and Liberal Studies du Collège Fanshawe