Sommaire de la recherche
La santé mentale des étudiants aux études supérieurs – un défi à l’échelle du campus
De la dépression à la psychose, les problèmes de santé mentale chez les jeunes gens sont une réalité et le niveau postsecondaire en ressent les effets. Le défi que doivent relever les collèges et universités de l’Ontario est de veiller à ce que les étudiants touchés reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour terminer avec succès leurs programmes d’études.
Selon une étude subventionnée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) et menée dans 15 collèges de l’Ontario, représentant chacune des quatre régions géographiques de la province, plus de 60 % des étudiants qui ont eu recours à des services de counseling et de soutien aux personnes handicapées offerts par leur collège ont déclaré avoir été diagnostiqués comme souffrant d’au moins un problème de santé mentale. Les auteurs de l’étude disent que la responsabilité de la situation devrait être « assumée par le collège dans son ensemble et non pas uniquement par les centres de counseling, de soutien aux personnes handicapées ou médicaux ».
Description de projet
L’étude La maladie mentale dans la population estudiantine des collèges de l’Ontario, qui s’inscrit dans une série d’études subventionnées par le COQES, a compilé les données d’une enquête effectuée dans 15 des 24 collèges communautaires de l’Ontario durant l’année scolaire 2009-2010. Elle avait pour but de déterminer la fréquence des maladies mentales, des problèmes de santé mentale et des difficultés d’ordre scolaire des étudiants qui ont recours aux services de counseling et de soutien aux personnes handicapées situés sur les campus. Les données proviennent d’une enquête qui a ciblé près de 2 000 étudiants, qui se sont rendus dans les centres de services de santé mentale sur les campus. À partir de ces résultats, le rapport explore les répercussions sur la formation et la pratique du personnel des collèges et suggère des orientations pour les futures recherches.
Conclusions
Chez les étudiants diagnostiqués comme souffrant d’un ou de plusieurs troubles mentaux, les perturbations de l’humeur et les problèmes d’anxiété étaient les plus courants. Les problèmes les plus souvent mentionnés étaient de se sentir dépassé, triste ou anxieux ainsi que des difficultés dans les relations. Plus des deux tiers des étudiants éprouvaient des problèmes d’ordre scolaire, la plupart du temps de la difficulté à garder leur concentration. Quelques étudiants se sont rendus à plus de deux rendez-vous dans un centre de soutien aux personnes handicapés ou de counseling, et le rapport souligne que les chiffres mentionnés dans l’étude sont probablement inférieurs aux chiffres réels puisque seuls les étudiants ayant choisi de consulter des services sur le campus pouvaient être pris en compte. La recherche suggère également qu’un faible pourcentage seulement des étudiants sollicitent un traitement.
Recommandations/répercussions sur les politiques
Selon les auteurs, puisque les étudiants souffrant d’une maladie mentale participent à une gamme d’activités et se prévalent de services sur le campus, l’établissement en entier peut être touché et aurait avantage à mieux comprendre comment les aider. Ils suggèrent de répéter l’enquête annuellement afin de suivre les tendances provinciales. Ils suggèrent également la participation des universités afin de stimuler la collaboration en formation et en recherche. Ils recommandent également un examen annuel des qualifications du personnel des services de counseling et de soutien aux personnes handicapées ainsi que des activités annuelles de perfectionnement professionnel à leur intention, activités mettant l’accent sur l’anxiété et les troubles de l’humeur. Selon les auteurs, ces activités de perfectionnement devaient être élargies aux membres de l’administration, aux enseignants et au personnel de soutien. Le personnel enseignant profiteraient tout particulièrement d’activités de perfectionnement professionnel comte tenu du pourcentage élevé d’étudiants déclarant éprouver des difficultés scolaires. On recommande également de réaliser d’autres recherches sur les liens entre des défis scolaires spécifiques et les symptômes de troubles mentaux.
Cette recherche a été réalisée par Alana Holmes, Robert Silvestri et Maria Kostakos du Collège Cambrian.