L’apprentissage en Ontario pendant la pandémie de COVID-19 a été rédigé par Jeffrey Napierala, Natalie Pilla Jackie Pichette et Julia Colyar, du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.
Une étude de la première cohorte d’étudiants ayant entamé des études postsecondaires pendant la pandémie révèle des difficultés constantes et fait ressortir des recommandations clés.
Une étude portant sur les étudiants qui ont obtenu leur diplôme d’études secondaires au printemps 2020 et qui ont entamé des études postsecondaires à l’automne révèle que les répondants ont été confrontés à une série de difficultés nouvelles et amplifiées au chapitre de leur apprentissage et de leur bien-être. Selon un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), le passage à des salles de classe à distance en raison de la pandémie a limité l’intégration académique, réduit les possibilités de participation et abaissé les taux de satisfaction. Le COQES recommande donc aux établissements de remédier aux principales lacunes en matière de compétences, à savoir : développer les compétences nécessaires à un apprentissage en ligne efficace, étendre les programmes de transition et intégrer les principes de la conception universelle de l’apprentissage (CUA) dans les cours et les services.
Dans son étude L’apprentissage en Ontario pendant la pandémie de COVID-19, le COQES a cherché à comprendre les expériences des étudiants qui ont été les premiers à s’inscrire à l’EPS en Ontario pendant la pandémie de COVID-19. Nous avons mené une enquête en ligne auprès d’élèves ayant obtenu leur diplôme d’études secondaires au printemps 2020, s’étant inscrits aux études postsecondaires à l’automne, puis ayant effectué une année complète d’études dans un établissement postsecondaire. Cette enquête a regroupé 565 étudiants, âgés pour la plupart de 18 à 19 ans, répartis dans 22 collèges et 19 universités de l’Ontario. Un tiers de notre échantillon a fréquenté un collège et le reste une université; 71 % étaient inscrits en sciences sociales, arts, commerce, sciences humaines, éducation ou santé (SACHES), et 29 % en sciences, technologie, ingénierie ou mathématiques (STIM). La plupart des répondants ont suivi tous leurs cours d’EPS de première année en ligne.
Les résultats montrent que le passage aux salles de classe en ligne a eu un impact négatif sur leurs expériences académiques et sur leur santé mentale et physique, en particulier pour les étudiants handicapés et ceux issus de milieux à faible revenu. Les étudiants ont estimé très majoritairement que l’environnement entièrement en ligne avait eu un effet négatif sur leur apprentissage. Les étudiants inscrits en STIM et les étudiants ayant une moyenne générale plus faible en première année ont signalé les effets négatifs de l’environnement virtuel à un degré encore plus élevé. Un grand nombre de répondants, et les étudiants en STIM en particulier, ont ressenti un manque de préparation adéquate pour l’EPS, signalant des lacunes dans leur apprentissage au secondaire et dans les connaissances qu’ils devaient retenir. Un grand nombre de répondants ont fait état de lacunes dans leurs compétences en matière de gestion du temps et d’organisation, et ont eu du mal à rester concentrés pendant les cours, à communiquer avec les éducateurs et leurs pairs, à comprendre les nouveaux contenus et rester à jour dans leurs travaux. Les étudiants ont également eu du mal à préserver leur santé mentale et à établir des liens sociaux. Ces facteurs ont contribué à des taux inférieurs au chapitre de la satisfaction générale à l’égard de l’EPS de première année par rapport aux enquêtes de satisfaction précédentes.
Néanmoins, de nombreux étudiants, en particulier les étudiants à faible revenu, ont exprimé une ouverture, voire une préférence, pour que certains cours en ligne ou hybrides fassent partie de leurs programmes à l’avenir. Cette ouverture est encourageante, surtout si l’on considère l’investissement que le gouvernement de l’Ontario et les établissements d’EPS ont fait dans l’apprentissage virtuel.
Alors que la pandémie continue de perturber les expériences éducatives, la présente recherche devrait éclairer les plans des établissements secondaires et d’EPS qui s’efforcent d’améliorer la préparation des étudiants et leur transition vers l’EPS (un moment charnière dans le parcours éducatif d’un étudiant). À la lumière de nos constatations, le COQES recommande aux collèges et aux universités d’adopter les stratégies qui suivent. Celles-ci renforceront les possibilités de développement des compétences, de préparation aux études et de méthodes d’engagement afin d’améliorer la satisfaction et la réussite des étudiants.
- Développer les compétences nécessaires à un apprentissage en ligne efficace et étendre les programmes de transition. Les établissements devraient mettre l’accent sur les compétences nécessaires pour apprendre en ligne efficacement, comme l’organisation, la gestion du temps, la communication virtuelle efficace et l’auto-efficacité, avec des programmes d’études et des programmes parallèles. Les établissements devraient également explorer des stratégies visant à combler les lacunes en matière de compétences dans l’apprentissage de la maternelle à la 12e année, possiblement au moyen de programmes de transition élargis. Les étudiants en STIM pourraient bénéficier d’une révision des concepts fondamentaux manqués ou non retenus en raison des perturbations de leur apprentissage au niveau secondaire causées par la pandémie.
- Intégrer les principes de la conception universelle de l’apprentissage (CUA) dans tous les cours, dans la prestation de services et, là où cela est possible, dans les activités parascolaires. La CUA cherche à réduire et à supprimer les obstacles à l’apprentissage et à soutenir la variabilité de l’apprenant. Les répondants à l’enquête ont souligné que les pratiques alignées sur la CUA avaient été la clé de leur réussite. Le COQES a recommandé l’adoption du cadre de la CUA dans tous les établissements de l’Ontario (Pichette et coll., 2020; Chatoor, 2021) et les résultats de notre enquête réaffirment l’importance de cette recommandation.
- Étendre les possibilités d’apprentissage en ligne et hybride dans un contexte post-pandémie. De nombreux étudiants, en particulier ceux issus de ménages à faibles revenus, ont exprimé leur ouverture, voire leur préférence, pour des cours entièrement en ligne ou hybrides dans le cadre de leur programme. La possibilité de choisir des cours dans plusieurs formats permet aux étudiants de prendre les décisions qui favorisent le mieux leur apprentissage et qui tiennent compte de leurs priorités concurrentes (comme le travail et la famille). En élargissant les options d’apprentissage en ligne, on peut également améliorer l’accès des étudiants des communautés mal desservies.
- Recueillir des données supplémentaires pour surveiller les impacts continus de la COVID-19 sur la réussite des étudiants. Nos constatations ne représentent qu’un aperçu des expériences des étudiants. Cette cohorte – et les suivantes – continueront probablement à faire face à des difficultés tout au long de leur parcours unique. Les établissements devraient recueillir et analyser les données sur la persévérance et la rétention afin de comprendre dans quelle mesure les difficultés liées à la pandémie ont entravé la réussite des étudiants.