Le rôle des programmes d’orientation des nouveaux enseignants dans l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement universitaire

Sommaire de la recherche :

Les nouveaux professeurs sont au cœur des programmes universitaires pour améliorer la qualité de l’enseignement

La qualité de l’enseignement postsecondaire figure à l’ordre du jour du gouvernement à la suite des demandes réclamant une plus grande transparence sur les connaissances que les étudiants apprennent et sur la façon dont ils les apprennent. Si la qualité de l’enseignement de demain commence avec le corps professoral d’aujourd’hui, une étude sur leur perfectionnement professionnel financée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) donne toutes les raisons d’être optimiste, bien qu’il y ait matière à amélioration.

Le rôle des programmes d’orientation des nouveaux enseignants dans l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement universitaire est le premier volet d’une étude en deux parties sur le perfectionnement de l’enseignement au postsecondaire. Il analyse le soutien qu’apportent à l’heure actuelle vingt universités ontariennes aux nouveaux membres du corps professoral lorsqu’ils commencent à enseigner à leur premier poste universitaire. Une seconde étude porte essentiellement sur les établissements d’enseignement supérieur, qui, d’après les auteurs, souscrivent depuis longtemps à une formation obligatoire du personnel d’enseignement universitaire. Pourtant, si l’on a investi énormément de temps et d’argent dans des programmes de perfectionnement de l’enseignement, les répercussions de ces programmes ont rarement été étudiées ou évaluées. 

Description du projet

Dans le cadre de l’étude sur les universités, un sondage a été envoyé aux directeurs ou aux gestionnaires principaux des centres d’enseignement et d’apprentissage des universités suivantes : Algoma, Brock, Carleton, Guelph, Lakehead, Laurentian, McMaster, Nipissing, Université de l’École d’art et design de l’Ontario, Ottawa, Queen’s, Ryerson, Toronto, Trent, Institut universitaire de technologie de l’Ontario, Waterloo, Western, Wilfrid Laurier, Windsor et York. L’ensemble des 20 établissements a répondu au sondage, lequel examine un certain nombre de questions, notamment les centres d’enseignement et d’apprentissage, les séances d’orientation à l’intention des nouveaux professeurs et d’autres ressources pour les nouveaux professeurs. 

Résultats

Les centres universitaires d’enseignement et d’apprentissage en Ontario, qui sont chargés d’améliorer l’efficacité de l’enseignement, disposent de niveaux variés de fonds et de personnel. À l’heure actuelle, les quatre centres les plus petits fonctionnent uniquement avec un à trois employés, tandis que le centre le plus grand compte plus de quinze employés. Environ 60 pour cent des établissements possèdent des centres depuis au moins six ans, 25 pour cent depuis un an ou moins. Parmi les questions qui posent le plus de problèmes aux centres, l’étude cite les contraintes de temps auxquelles sont soumis les professeurs, les ressources limitées et la perception de la valeur moindre de l’enseignement par rapport à la recherche.  

Les séances d’orientation à l’intention des nouveaux professeurs, que tous les établissements proposent à l’exception de deux, divergent beaucoup quant à leur contenu. Certains offrent une introduction générale à l’établissement ou donnent une liste des ressources locales, tandis que d’autres se concentrent sur des compétences pédagogiques précises et passent en revue toute une variété de questions et de stratégies d’enseignement et d’apprentissage. Moins de la moitié des universités s’intéressent à l’évaluation des étudiants ou à la conception des cours et seulement 13 pour cent proposent une discussion en groupe avec des étudiants. La participation des nouveaux professeurs à ces séances se fait de façon volontaire dans la majorité des universités et le niveau de participation s’échelonne de 40 à 85 pour cent. Dans la majeure partie des universités, les séances d’orientation s’adressent à la fois aux professeurs contractuels et aux membres à temps plein du corps professoral. Ces séances coûtent de 1 000 à 35 000 $ par an.

Tous les établissements offrent des ateliers et d’autres programmes à leurs nouveaux professeurs tout au long de l’année. Sept établissements proposent des programmes de certificat d’aptitude pédagogique et huit offrent des programmes de mentorats qui associent de nouveaux professeurs avec des professeurs chevronnés. Aucun établissement n’offre de séances sur la conception et l’enseignement de cours en ligne, ce qui est surprenant d’après l’auteur de l’étude compte tenu des efforts déployés par les provinces pour augmenter les occasions d’apprentissage en ligne au postsecondaire. La plupart des établissements évaluent leurs séances et leurs programmes en interrogeant les participants, et leurs commentaires sont extrêmement positifs dans la majorité des cas.

D’après les auteurs, les centres d’enseignement et d’apprentissage en Ontario ont fait un assez bon travail dans les séances d’orientation qu’ils offrent aux professeurs nouvellement embauchés bien qu’il reste matière à amélioration dans le taux de participation et la durée de certaines séances, laquelle s’élève seulement à une journée dans huit des établissements. « Il y a lieu de se demander s’il est possible d’aborder et d’approfondir tout un éventail de questions sur l’enseignement en un laps de temps aussi court », affirment les auteurs qui confirment néanmoins que beaucoup de centres d’enseignement et d’apprentissage proposent tout un éventail de thèmes pédagogiques tout au long de l’année et que plusieurs offrent des programmes complets de certificat d’aptitude pédagogique ou de mentorat.

Répercussions sur les politiques et travaux de recherche complémentaires

S’il existe un consensus sur le rôle du perfectionnement professionnel universitaire pour les nouveaux professeurs des universités ontariennes, il n’existe encore aucune ligne directrice commune ni attente sur les programmes de base traitant des principes d’enseignement et d’apprentissage, ni sur les normes applicables à la qualité de l’enseignement. Des lignes directrices communes seraient utiles au secteur et permettraient aux universitaires de mieux se préparer à donner des cours dans l’enseignement supérieur. « Les responsables du milieu universitaire, les professeurs et les conseillers pédagogiques ont encore beaucoup à faire pour entamer des discussions sur la possibilité de professionnaliser davantage l’enseignement universitaire » avance l’auteur. 

Le rapport laisse entendre que des travaux de recherche et des données complémentaires sont nécessaires sur les programmes adressés aux nouveaux professeurs, ainsi que sur leurs besoins et ceux des futurs professeurs. Il est également important d’après le rapport d’améliorer l’évaluation des effets à long terme des séances d’orientation et des autres programmes sur l’enseignement et l’apprentissage des étudiants. « La mise en place d’un ensemble de mesures et d’études longitudinales permettrait d’aller plus loin que les enquêtes de satisfaction auprès des clients, affirment les auteurs. L’absence de mesures adaptées et le manque de diversité dans les programmes et les services que proposent les universités ontariennes rendent difficiles leur comparaison et l’appréciation de leur efficacité. »

Des études antérieures réalisées par le COQES ont montré que la qualité de l’enseignement était un facteur plus important que la taille des classes pour favoriser un apprentissage efficace. Ce nouveau rapport avance qu’il faut affecter davantage de ressources aux centres d’enseignement et d’apprentissage afin d’appuyer un programme complet et continu de perfectionnement professionnel dans le cadre du système global d’assurance de la qualité de l’enseignement supérieur en Ontario. » 

​Le rôle des programmes d’orientation des nouveaux enseignants dans l’amélioration de l’efficacité de l’enseignement universitaire a été rédigé par Carol A. Miles et Dragana Polovina-Vukovic de l’Université Carleton.