La hausse de l’éducation axée sur les compétences pourrait aider à combler les « lacunes dans les compétences ».
Étant donné les pressions accrues exercées sur le système d’enseignement postsecondaire pour préparer les étudiants à un effectif en évolution, l’éducation axée sur les compétences (ÉAC) constitue un modèle prometteur pour préparer les diplômés à répondre aux exigences des employeurs.
Un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, L’éducation axée sur les compétences : Guider le programme de mesure des compétences, explore le développement de l’ÉAC en Amérique du Nord et examine sa promesse et son potentiel en Ontario.
L’éducation axée sur les compétences — un modèle centré sur les connaissances et les capacités démontrées par les étudiants, peu importe le temps qu’ils passent en classe — attire l’attention à l’échelle internationale. Comme les programmes d’ÉAC pourraient permettre aux étudiants d’obtenir un diplôme rapidement, de façon rentable et avec les compétences nécessaires pour répondre aux demandes des employeurs, ces programmes conviennent idéalement à des groupes qui ne sont pas toujours bien servis par l’enseignement postsecondaire traditionnel, comme les apprenants adultes.
Depuis que l’Université Western Governors – un établissement américain sans but lucratif offrant des grades en ligne axés sur les compétences – a ouvert ses portes à la fin des années 1990, l’ÉAC a connu une croissance exponentielle aux États-Unis. En 2012, il y avait aux États-Unis à peu près 20 établissements d’enseignement qui offraient des programmes d’ÉAC; quatre ans plus tard, plus de 600 établissements d’enseignement postsecondaire aux États-Unis concevaient ou mettaient en œuvre des programmes d’ÉAC.
L’éducation axée sur les compétences a crû plus lentement et à une échelle moindre au Canada. Toutefois, les programmes existants ont donné des résultats prometteurs. Par exemple, le programme de résidence en orthopédie de la Faculté de médecine de l’Université de Toronto a lancé une expérience à deux volets dans le cadre de laquelle le programme conventionnel s’est déroulé parallèlement à une version axée sur les compétences. Les étudiants du volet axé sur les compétences affichaient constamment un rendement supérieur à celui de leurs pairs du volet traditionnel, ce qui a amené les chercheurs à mettre fin à l’expérience tôt et à transformer l’ensemble du programme en un modèle axé sur les compétences.
Constatations supplémentaires
Les chercheurs ont constaté que l’ÉAC convient mieux aux apprenants adultes qui peuvent avoir des responsabilités familiales ou professionnelles et qui peuvent progresser rapidement dans la matière compte tenu de leur expérience scolaire ou professionnelle antérieure. Les programmes d’ÉAC offrent également aux adultes, en particulier ceux qui ont été déplacés de leur emploi, la possibilité de perfectionner leurs compétences.
Les chercheurs ont reconnu que les jeunes élèves qui viennent de terminer leurs études secondaires et qui possèdent une expérience limitée du marché du travail pourraient être mieux servis par un modèle traditionnel fondé sur des cohortes.
« L’ÉAC fonctionne chez l’étudiant dont le comportement cible est très limpide et facile à mesurer », a dit une personne interviewée de l’Université de Toronto. « Le programme [de premier cycle] que nous offrons consiste davantage en la mise en pratique d’un ensemble interrelié de compétences et de capacités ». Dans cette optique, les chercheurs ont prédit que la plupart des possibilités d’élargissement de l’ÉAC en Ontario se trouveront dans les programmes menant à un grade ou à des programmes professionnels aux cycles supérieurs.
Toutefois, il n’est pas nécessaire que les avantages de l’ÉAC se limitent aux programmes permettant d’apprendre à son propre rythme, ont-ils ajouté. Tous les programmes d’études postsecondaires pourraient tirer parti d’éléments du modèle – en particulier de ses résultats d’apprentissage bien définis, de son titre d’études qui signale la compétence aux employeurs, et de son hypothèse sous-jacente selon laquelle, grâce aux bonnes ressources et au soutien dont disposent tous les étudiants, ils peuvent satisfaire à des normes de rendement élevées.
L’éducation axée sur les compétences : Guider le programme de mesure des compétences, est rédigé par Jackie Pichette et Elyse K. Watkins et publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.