L’enseignement de l’efficacité à travailler en équipe à des classes nombreuses

Un programme de rétroaction structurée aide les étudiants à améliorer leurs aptitudes au travail en équipe et à la collaboration

La prestation d’une rétroaction exacte et réalisable aux étudiants constitue un élément fondamental à l’acquisition des aptitudes essentielles comme le travail en équipe, mais sa concrétisation risque d’être difficile au sein d’une classe nombreuse. Dans une nouvelle étude du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), il est question d’une initiative à l’Université de Toronto, où un outil de rétroaction en ligne structurée a servi à aider les étudiants d’une classe nombreuse de première année en génie à s’autoévaluer et à recevoir des évaluations des pairs relativement à leurs aptitudes au travail en équipe. Il ressort de cette étude que l’outil s’est révélé efficace pour aider les étudiants à comprendre leurs forces et leurs faiblesses, à l’opposé des possibilités de rétroaction ouverte et non structurée qui, le plus souvent, signalent seulement ce que les étudiants exécutent déjà bien.

Description du projet

À l’Université de Toronto, les étudiants en génie sont initiés aux projets de travail en équipe dans les cours de conception en génie suivis en première année. Ils sont répartis en équipes en vue de simuler les conditions de travail propres au secteur; souvent, ils obtiennent une évaluation fondée sur la qualité du travail attendu d’eux plutôt que sur leur rendement en tant que membre de l’équipe. En outre, s’ils reçoivent de la rétroaction sur l’expérience de travail au sein d’une équipe, celle‑ci est non structurée et laisse place à l’interprétation.

L’étude intitulée L’enseignement de l’efficacité à travailler en équipe à des classes nombreuses a permis d’évaluer l’efficacité d’un outil de rétroaction en ligne au moyen duquel les étudiants, leurs pairs et les adjoints à l’enseignement ont pu évaluer 27 aspects des aptitudes au travail en équipe, notamment exprimer ses opinions, manifester du respect aux autres coéquipiers, se préparer avant d’assister aux réunions de l’équipe et motiver les autres membres de l’équipe à faire de leur mieux, pour savoir si les étudiants acquéraient des aptitudes au travail en équipe et amélioraient celles‑ci. Le groupe de 280 étudiants de première année en génie a été réparti de façon aléatoire en deux groupes, ceux se servant de l’outil et les autres, après quoi les étudiants devaient donner de la rétroaction à mi‑chemin du cours et participer à un sondage à la fin du cours portant sur l’utilité de la rétroaction reçue. Les adjoints à l’enseignement ont eu recours à l’outil pour évaluer les étudiants et les résultats obtenus ont été mis en comparaison avec la rétroaction des étudiants.

Constatations

Les étudiants ont jugé que la rétroaction reçue au moyen de l’outil en ligne était davantage réalisable, et cette rétroaction a semblé les inciter davantage à améliorer leur rendement comparativement aux étudiants ayant obtenu une rétroaction non structurée. En moyenne, les étudiants du groupe de rétroaction non structurée ont reçu de la rétroaction liée seulement à 10 aspects du travail en équipe, dont une rétroaction très restreinte sur les aspects « relationnels » comme manifester du respect aux autres coéquipiers, bâtir la confiance des coéquipiers, motiver les autres membres de l’équipe à faire de leur mieux, et sonder autrui avant de procéder.

L’outil en ligne s’est révélé particulièrement utile en ce qui touche les évaluations par les pairs, mais moins utile lorsqu’il s’agissait des autoévaluations. Les évaluations par les pairs ressemblaient beaucoup à celles faites par les adjoints à l’enseignement, tandis que les autoévaluations ne s’y apparentaient qu’en ce qui touche les aspects « organisationnels » du travail en équipe tels que présenter son travail à temps, surveiller les progrès de l’équipe par rapport à l’échéancier, et appuyer les règles de l’équipe.

L’un des aspects positifs de la rétroaction non structurée, c’est qu’elle s’appuyait sur des commentaires plutôt que des notes d’évaluation. Les étudiants ont remarqué que le fait de recevoir des commentaires des membres de leur équipe leur donnait l’impression de faire davantage partie du groupe et augmentait leur sentiment d’appartenance à celui‑ci dans l’ensemble. Les auteurs recommandent donc d’intégrer au cadre à l’avenir la possibilité de formuler des commentaires en guise de rétroaction.

Les auteurs de l’étude intitulée L’enseignement de l’efficacité à travailler en équipe à des classes nombreuses sont Patricia K. Sheridan, Greg J. Evans et Doug Reeve, de l’Université de Toronto.