Les « autres » professeurs d’université : enseignants non à temps plein dans les universités de l’Ontario

De plus amples recherches s’imposent sur les « autres » professeurs d’université ou les enseignants non à temps plein

Au cours des dix dernières années, l’augmentation des inscriptions dans les universités ontariennes a été supérieure à la croissance du nombre de postes à temps plein menant à la permanence. Malgré la pénurie de renseignements du domaine public sur les tendances en matière d’embauche et les différences considérables quant aux conditions d’emploi, il ne fait aucun doute que les membres des corps professoraux qui ne travaillent pas à temps plein, dont les chargés de cours et les étudiants instructeurs des cycles supérieurs, jouent un rôle considérable afin de combler la demande sans cesse croissante d’enseignants.

Selon une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), d’autres recherches doivent être menées sur le rôle et l’expérience des chargés de cours, les tendances de l’emploi dans les établissements ainsi que les répercussions sur la qualité de l’enseignement et la réussite des étudiants.

Description de projet

L’étude Les « autres » professeurs d’université : enseignants non à temps plein dans les universités de l’Ontario traite de façon préliminaire de l’embauche des chargés de cours et des étudiants instructeurs des cycles supérieurs. L’étude repose sur un examen détaillé des conventions collectives et des documents connexes ainsi que sur l’analyse des données des établissements sur l’emploi.

Constatations

Même si la plupart des universités ontariennes ne déclarent pas leur nombre d’enseignants qui ne sont pas à temps plein, l’étude a permis de recueillir des données pertinentes sur le site Web de cinq établissements. En effet, dans tous les cas, sauf un, le nombre d’enseignants à temps partiel avait augmenté au cours des dernières années. D’après le peu de données à la disposition du public, l’étude a révélé que le ratio chargés de cours-professeurs à temps plein semble augmenter dans certaines universités tandis qu’il demeure stable ou diminue dans d’autres, ce qui laisse entendre que les établissements prennent des décisions très différentes lorsque vient le moment de combler des postes d’enseignement.

Reconnaissant que chaque université de l’Ontario est une « société autonome qui a la capacité de prendre des décisions indépendantes concernant l’embauche », les auteurs de l’étude ont constaté que les conditions d’emploi pour les enseignants qui ne sont pas à temps plein varient d’un établissement à l’autre. Dans dix universités, les chargés de cours sont représentés par les mêmes associations que les professeurs à temps plein, qui occupent un poste menant à la permanence, et dans dix autres, ils sont représentés par des associations ou des syndicats distincts. Bien que les chargés de cours obtiennent divers avantages garantis aux termes des conventions collectives, y compris bien souvent une certaine forme de sécurité d’emploi liée à l’ancienneté et à l’avancement professionnel, les chercheurs soulignent que les chargés de cours n’ont pas du tout le même niveau de sécurité que les professeurs ayant obtenu la permanence. Selon les constatations de l’étude, les conditions d’emploi des étudiants diplômés donnant des cours ressemblent plus ou moins à celles des chargés de cours.

Travaux de recherche complémentaires

Il peut y avoir de grandes différences entre les universités en ce qui a trait à l’équilibre entre les membres permanents à temps plein du corps professoral et les enseignants qui n’occupent pas un poste à temps plein, et cela peut avoir des répercussions importantes sur l’enseignement supérieur en Ontario, déclarent les auteurs de l’étude qui soutiennent que d’autres recherches doivent être menées dont :

  • Une enquête à l’échelle provinciale sur les chargés de cours afin d’en savoir davantage sur leurs antécédents (scolaires et professionnels), leur situation d’emploi et leur charge de cours ainsi que sur leurs perceptions et expériences.
  • Une étude plus détaillée des modes de dotation des établissements reposant sur la collecte et l’analyse de données relatives aux tendances de l’emploi dans toutes les universités ontariennes.
  • Une analyse détaillée des modes de dotation de certaines unités scolaires de différentes universités ainsi que de leurs répercussions sur la qualité de l’enseignement et la réussite des étudiants.

Les auteurs de l’étude Les « autres » professeurs d’université : enseignants non à temps plein dans les universités de l’Ontario sont Cynthia C. Field, Glen A. Jones, Grace Karram Stephenson et Artur Khoyetsyan, Université de Toronto.