Les étudiantes et étudiants ontariens handicapés de niveau postsecondaire se heurtent à des difficultés uniques
Les étudiantes et étudiants handicapés de niveau collégial et universitaire sont confrontés à un important fardeau financier et à un certain nombre d’obstacles, situation qui pèse lourdement sur leur habilité à achever leurs études avec succès.
Les étudiantes et étudiants handicapés mettent plus de temps à terminer leurs études, ce qui peut considérablement augmenter le coût de leur éducation. Selon l’Étude portant sur les obstacles financiers et les problèmes d’endettement auxquels se heurtent les étudiants handicapés de niveau postsecondaire au Canada – Rapport pour l’Ontario, commandée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), ils se heurtent aussi à des difficultés uniques pour trouver un emploi et concilier les exigences d’un travail et de l’école.
Description de projet
Cette étude, qui se basait sur des entrevues avec des participants de 14 universités et de cinq collèges inscrits au Bureau pour les étudiantes et étudiants handicapés de leur établissement d’enseignement, s’est attachée à déterminer les conséquences que leur niveau d’endettementet les obstacles financiers auxquels ils se butent ont sur les étudiantes et étudiants handicapés de l’Ontario. L’étude comprenait également un sondage en ligne administré de façon aléatoire à un vaste échantillon d’étudiantes et étudiants handicapés de collèges et universités canadiens et une analyse de données de Statistique Canada.
Conclusions
Selon l’étude, les types d’incapacités varient beaucoup chez les participants, presque la moitié ayant signalé un trouble d’apprentissage et plus de 25 pour cent une invalidité mentale.
Parmi les étudiantes et étudiants qui ont participé à l’étude, presque la moitié prévoyait avoir plus de 20 000 $ de dettes à la fin de leurs études terminées et 81 pour cent se disaient préoccupés par le montant de la dette qu’ils accumuleraient jusqu’à l’obtention de leur diplôme. Presque 40 pour cent des étudiantes et étudiants handicapés avaient modifié leurs études en raison de leur endettement ou d’obstacles financiers. D’après de précédentes recherches du COQES, le taux des étudiantes et étudiants handicapés qui fréquentent des établissements postsecondaires et y obtiennent un diplôme est moindre que celui des autres étudiants.
Si les étudiantes et étudiants handicapés et les autres étudiants se heurtent à beaucoup de difficultés similaires, les premiers doivent toutefois surmonter des obstacles uniques. Les étudiantes et étudiants handicapés mettent plus de temps à terminer leurs études, en grande partie en raison de leur invalidité et/ou des limites imposées par le gouvernement concernant les charges de cours. Par ailleurs, ils sont de plus en plus confrontés à un milieu de travail difficile, car nombre d’entre eux ont du mal à concilier la forte charge de travail et les horaires scolaires qui s’accompagnent de restrictions limitant l’éventail des types d’emploi et des possibilités.
Autre obstacle auquel se heurtent les étudiantes et étudiants handicapés : les dépenses supplémentaires qu’ils doivent engager pour des accessoires fonctionnels, médicaments et services de soutien, y compris le coût de l’évaluation pour obtenir tous les documents voulus sur leur incapacité, évaluation qui, à elle seule, peut coûter plus de 3 000 $. Une part conséquente de ces dépenses est assumée par les étudiantes et étudiants. Or, sans ces services et ressources, beaucoup d’entre eux ne seraient pas en mesure de terminer leurs études postsecondaires.
Incidences politiques
Compte tenu de ces dépenses supplémentaires et difficultés financières, l’étude préconise d’adapter les programmes d’aide financière du gouvernement aux besoins des étudiantes et étudiants handicapés, c’est-à-dire de s’axer davantage sur l’octroi de subventions plutôt que de prêts et de prolonger les délais de l’aide financière ainsi que l’admissibilité au financement.
Au gouvernement et dans les établissements d’enseignement, il existe de nombreuses sources de soutien et d’information pour aider les étudiantes et étudiants (dépenses et services liés à une incapacité et défis éducatifs à relever). Toutefois, il peut être difficile pour de nombreux étudiants et étudiantes vivant avec des incapacités particulières d’avoir accès à des documents imprimés ou Web donnant ces renseignements. Par conséquent, beaucoup d’étudiantes et d’étudiants ne tirent jamais avantage de certains des services offerts. L’étude suggère de coordonner plus efficacement les services et les ressources dans les établissements d’enseignement postsecondaires et de mieux faire connaître ces outils aux étudiantes et étudiants handicapés.
Cette étude a été dirigée par Tony Chambers et Melissa Bolton de l’Université de Toronto ainsi que par Mahadeo Sukhai de l’Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS).