Les voies de réorientation dans la formation postsecondaire : Une étude de cas portant sur l’Université York et le Collège Seneca

L’étude traite de la réorientation des élèves sur 12 ans entre le Collège Seneca et l’Université York​

Selon une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) , les élèves ayant les notes les plus fortes sont ceux qui réussissent le mieux à la suite d’une réorientation entre le collège et l’université. Les auteurs , qui ont examiné de 2000 à 2012 un échantillon de plus de 14 000 élèves en réorientation entre le Collège Seneca et l’Université York , ont également constaté chez les élèves les plus jeunes ou de sexe féminin qui se sont réorientés du collège vers l’université une persévérance scolaire plus prononcée les menant jusqu’à l’obtention du grade. De plus , les élèves les plus jeunes ont davantage tendance à terminer leurs études plus vite que prévu , une fois effectuée la réorientation de l’université vers le collège; toutefois , le sexe des élèves n’a pas constitué un facteur significatif dans ce cas‑ci.

Description du projet

Dans Les voies de réorientation dans la formation postsecondaire : Une étude de cas portant sur l’Université York et le Collège Seneca , les auteurs ont suivi 9 330 élèves qui se sont réorientés du Collège Seneca vers l’Université York et 5 413 élèves , de l’Université York vers le Collège Seneca , sur une période de 12 ans. Cette nouvelle étude permet d’examiner les retombées des caractéristiques démographiques des élèves , des détails relatifs aux programmes ainsi que des facteurs scolaires sur l’obtention du titre d’études et la période nécessaire à l’achèvement des études. Les caractéristiques démographiques prises en compte sont le sexe , la langue parlée , le statut d’immigrant , l’âge , le revenu selon le quartier , de même que la scolarisation des parents. Parmi les détails des programmes examinés , il y a la base de l’admission , le programme à l’admission , la durée du programme , le caractère connexe du programme avant et après la réorientation , ainsi que les crédits reconnus. En ce qui touche les facteurs scolaires pris en considération , il y a le type de cours et les notes finales obtenues dans le cours d’anglais de 12e année , l’obtention d’un titre d’études à l’établissement d’enseignement de départ , de même que la MPC globale aux deux établissements d’enseignement. Les auteurs ont également tenu compte des aspirations aux études universitaires en début de parcours chez les élèves ayant effectué une réorientation du Collège Seneca vers l’Université York.

Constatations

En ce qui concerne les élèves passant du collège vers l’université , la quantité de crédits reconnus a constitué un facteur significatif , tant pour le taux d’obtention du grade que la période nécessaire à l’achèvement des études. La quantité de crédits reconnus par l’Université York s’établissait en moyenne à 26 ,5 crédits (ce qui correspond presque à une année complète d’études) , mais les élèves en réorientation qui ont poursuivi leurs études jusqu’à l’obtention d’un grade avaient obtenu en début de parcours 30 crédits reconnus en moyenne , contre 21 chez ceux qui n’ont pas obtenu de grade. Il est également possible que les crédits reconnus soient liés aux retombées du choix de programme sur la réussite après la réorientation. Les collégiens qui choisissaient un programme d’études universitaires en correspondance avec le programme qu’ils avaient sélectionné au préalable obtenaient un grade plus rapidement que les autres. Les auteurs font valoir que cette situation est vraisemblablement attribuable à la capacité des élèves à recourir aux crédits reconnus pour satisfaire aux exigences relatives aux cours au choix et au programme en tant que tel.

Le statut d’immigrant est un domaine où les auteurs ont constaté des différences quant à la direction de la réorientation. C’est ainsi que les résidents permanents et les élèves titulaires d’un visa étaient plus susceptibles d’obtenir un titre d’études que les citoyens canadiens après la réorientation du collège vers l’université. Cependant , les élèves titulaires d’un visa qui avaient effectué une réorientation de l’université vers le collège avaient moins tendance à obtenir un titre d’études que les citoyens canadiens.

Le type de titre d’études a comporté des retombées sur les deux types de réorientation. En ce qui touche les réorientations du collège vers l’université , les élèves inscrits à un programme menant à un grade avec spécialisation (quatre ans) ont achevé leurs études plus rapidement que la durée normale du programme pour ce faire , comparativement à ceux inscrits à un programme menant à un grade avec concentration (trois ans). Il se peut que cet état de choses soit attribuable à la souplesse accrue dont bénéficient les élèves dans le programme de quatre ans relativement à l’attribution des crédits reconnus. Le même phénomène est constaté dans les réorientations de l’université vers le collège. En effet , les élèves dans les programmes menant à un certificat ou à un certificat d’études supérieures ont terminé leur programme plus rapidement que la durée normale de ce programme , comparativement à ceux inscrits aux programmes menant à un diplôme.

Les auteurs de l’étude Les voies de réorientation dans la formation postsecondaire : Une étude de cas portant sur l’Université York et le Collège Seneca sont Richard Smith , Sylvia Lin et Robindra Sidhu de l’Université York , ainsi que Henry Decock et Ursula McCloy du Collège Seneca.