Le rapport Lien entre les taux d’abandon des études postsecondaires et les résultats sur le marché du travail en Ontario a été rédigé par Julia Colyar, Ken Chatoor et Janice Deakin.
Près du quart des étudiants de l’Ontario qui se sont inscrits à des études postsecondaires n’ont pas obtenu leur diplôme après huit ans
Les établissements d’enseignement postsecondaires (EPS) de l’Ontario se targuent de taux d’accès et de participation élevés, mais cet accès n’est pas synonyme de réussite scolaire. Un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) révèle que près du quart des étudiants inscrits à des EPS n’ont pas obtenu leur diplôme après huit ans. L’inachèvement des études est coûteux tant pour le gouvernement que pour les établissements, mais particulièrement pour les étudiants. Les étudiants qui ne terminent pas leurs études investissent leur temps et leurs frais de scolarité, mais ne bénéficient pas des avantages d’un diplôme obtenu, par exemple un salaire plus élevé et un taux de chômage inférieur.
En raison de la disponibilité des données, les recherches antérieures sur la persistance des étudiants en Ontario se limitaient aux analyses au niveau des établissements avec peu d’explications aux étudiants transférés d’un établissement à un autre et les diplômés d’un autre établissement. L’Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) de Statistique Canada a permis aux chercheurs d’explorer les cheminements scolaires au niveau du système, y compris les taux de décrochage et de transfert, mais l’enquête a été abandonnée en 2010. De nouvelles données et de nouveaux outils de Statistique Canada ont créé des occasions d’explorer le taux d’abandon à l’échelle du système en Ontario, la façon dont les taux d’abandon varient entre les types de titres de compétence et les résultats sur le marché du travail pour les personnes n’ayant pas terminé leurs études. Le COQES s’est associé à la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) pour analyser les fichiers de données de la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail (PLEMT) de Statistique Canada. Le rapport examine les étudiants à temps plein inscrits à un programme d’EPS en Ontario pour la première fois au cours des semestres d’automne de 2011 à 2014, en analysant trois variables de résultats, soit les études inachevées, l’activité économique au cours de l’année suivant l’abandon ou l’achèvement d’une EPS et la rémunération annuelle. Le rapport examine également l’incidence de l’âge, du sexe, du statut d’immigrant, de l’aide aux étudiants pendant l’année d’entrée, de la cohorte, du programme et du domaine d’études sur les taux d’achèvement et les revenus.
Les étudiants inscrits à un programme de certificat ou de diplôme affichaient des taux d’abandon plus élevés que ceux inscrits à un programme de baccalauréat, même si la durée des diplômes était plus longue. Les taux pour les étudiants inscrits à un programme de baccalauréat ont également diminué pour atteindre un grade supérieur au fil du temps, tandis que les taux pour les étudiants poursuivant un certificat ou un diplôme étaient relativement inchangés de la sixième à la huitième année. Ces résultats suggèrent que les apprenants prennent des décisions au sujet de la persévérance bien avant leur sixième année à l’école. Les différences entre les types de titres de compétence reflètent également l’investissement de temps et d’argent des étudiants, car les coûts et les récompenses sont moins élevés pour les étudiants dont les titres de compétence sont plus courts, ce qui peut entraîner des engagements plus faibles à persévérer et à obtenir leur diplôme.
Le taux d’abandon variait en fonction des antécédents, les taux étant plus élevés chez les hommes, les étudiants canadiens et ceux qui recevaient une aide financière fédérale. Parmi les types de titres de compétence, les taux d’abandon étaient les plus faibles chez les étudiants qui ont commencé des EPS à l’âge de 18 ans. Les étudiants d’âge mûr peuvent faire face à des défis financiers ou à des responsabilités familiales qui ont une incidence sur leur persévérance aux EPS.
Les résultats du rapport soulignent l’importance d’élargir les discussions sur l’accès pour inclure la rétention, la persistance, l’achèvement et l’abandon. Les données couplées peuvent être utilisées pour examiner plus à fond les cheminements des étudiants au cours des EPS et sur le marché du travail. Le COQES examinera dans un futur rapport les cas d’abandon en fonction des caractéristiques sociodémographiques des étudiants. Ces résultats peuvent aider les gouvernements et les établissements à comprendre les possibilités d’améliorer les aides aux étudiants.