L’impact du modèle de financement à temps partiel de l’Ontario sur les collèges et les étudiant·es

L’impact du modèle de financement à temps partiel de l’Ontario sur les collèges et les étudiant·es a été rédigé par Laura Gallant, Sarah Brumwell, Ken Chatoor et Julia Colyar, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.

La demande croissante de possibilités d’apprentissage à temps partiel dans les collèges pourrait être mieux soutenue par une révision du modèle de financement actuel.

Cela fait plus de 30 ans que l’on s’inquiète du modèle de financement pour les effectifs collégiaux à temps partiel de l’Ontario. Le récent rapport du Groupe d’experts pour la viabilité financière du secteur postsecondaire de l’Ontario (Harrison, 2023) note que le financement des inscriptions à temps partiel « dissuade les collèges d’accepter des inscriptions à temps partiel, et s’avère contraire à l’importance affirmée de l’apprentissage continu à des fins de préparation et de reconversion de la main-d’œuvre » (p. 26). Les questions relatives à la dissuasion d’acceptation de ces inscriptions sont particulièrement pressantes dans le contexte actuel, marqué par une hausse de l’intérêt pour les programmes à temps partiel et des inscriptions croissantes à ceux-ci.

Le COQES a adopté une approche mixte pour savoir qui étudie à temps partiel et pourquoi, ainsi que pour connaître la distinction entre le modèle actuel de financement pour les effectifs collégiaux à temps partiel et la formule utilisée pour les inscriptions à temps plein. Le financement des inscriptions à temps plein est largement basé sur les effectifs et les coûts estimés des programmes, tandis que le financement des inscriptions à temps partiel est calculé en fonction des heures de contact avec les étudiants, sans référence directe aux coûts des programmes. Par l’intermédiaire d’une revue de la littérature académique et politique, d’un examen des tendances en matière de demandes et d’inscriptions, et de 25 entretiens avec des personnes clés, le COQES a étudié les répercussions du modèle de financement pour les effectifs collégiaux à temps partiel de l’Ontario sur les établissements et les étudiants.

Le COQES a constaté que le modèle de financement pour les effectifs collégiaux à temps partiel de l’Ontario ne soutient pas le développement de programmes et d’inscriptions à temps partiel. Faute de financement suffisant, il est difficile pour les collèges de fournir des ressources administratives spécifiques aux étudiants à temps partiel ou de collecter des données sur ces derniers afin de mieux comprendre leurs besoins et leurs parcours. Il en résulte que certains étudiants à temps partiel éprouvent des difficultés à persévérer dans leur programme, en particulier lorsqu’ils sont inscrits dans des cohortes conçues pour des étudiants à temps plein. Les collèges se sont efforcés d’offrir des possibilités de travail à temps partiel aux étudiants malgré les contraintes du modèle de financement, mais les programmes à temps partiel, le bien-être étudiant et les aides financières pour les étudiants à temps partiel varient d’un collège à l’autre.

Un modèle de financement basé sur les coûts pour les programmes et les inscriptions à temps partiel profiterait aux étudiants, aux établissements et au gouvernement. L’expansion des études à temps partiel pourrait offrir davantage de possibilités d’enseignement postsecondaire (EPS) aux apprenants qui cherchent à entrer sur le marché du travail ou à ceux qui travaillent déjà et qui souhaitent se recycler ou améliorer leurs compétences. Un financement suffisant permettrait aux collèges de disposer des ressources nécessaires pour mettre en place des programmes adaptés aux besoins et répondre à la demande croissante d’études à temps partiel. De plus, une offre plus étoffée de possibilités d’études collégiales à temps partiel pourrait soutenir les priorités du gouvernement en matière de perfectionnement des compétences afin de combler les lacunes du marché du travail.