Sommaire de la recherche
Étude de la population immigrante : les élèves originaires des Caraïbes sont les moins susceptibles de poursuivre des études supérieures. Une nouvelle étude des élèves des écoles secondaires de Toronto issus de l’immigration montre que les immigrants de la première génération, en particulier ceux originaires d’Asie de l’Est, sont davantage susceptibles de faire des études universitaires, tandis que ceux qui viennent des Caraïbes sont les moins enclins à fréquenter un établissement postsecondaire, voire à obtenir leur diplôme d’études secondaires. L’étude Parcours des jeunes immigrants après l’école secondaire a été commanditée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES). Dans son budget 2010, le gouvernement de l’Ontario a proposé de relever à 70 pour 100 le taux de diplômation au postsecondaire. « Près de trois quarts des nouveaux emplois nécessiteront des études supérieures, affirme Harvey Weingarten, président-directeur général du COQES. Le défi pour l’Ontario sera de répondre à ce besoin. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’accroître le taux de participation et de diplômation des jeunes venant de groupes insuffisamment représentés; malheureusement, tous ne s’inscrivent pas à des programmes d’éducation postsecondaire dans les mêmes proportions. »
L’étude a suivi un groupe d’élèves de 9e année du Toronto District School Board (TDSB) de 2000 à 2006. Contrairement aux études précédentes sur les taux de diplômation chez les jeunes immigrants, ce rapport compare les profils des élèves selon leur région d’origine et la génération à laquelle ils appartiennent. Seulement 20 pour 100 des élèves de Toronto ont des parents qui sont nés tous deux au Canada, tandis que 42 pour 100 de ces élèves sont nés à l’étranger (immigrants de la première génération) et 38 pour 100 sont nés au Canada de parents immigrants (immigrants de la deuxième génération).
Conclusions
Le rapport révèle que les élèves originaires des Caraïbes sont les moins susceptibles de fréquenter un établissement postsecondaire, voire d’obtenir leur diplôme d’études secondaires; 45 pour 100 de ces jeunes ont quitté le TDSB et seulement 12 pour 100 ont confirmé avoir été admis à l’université. Les élèves originaires d’Afrique sont également moins susceptibles de faire des études supérieures. Toutefois, les Canadiens originaires des Caraïbes et d’Afrique d’expression anglaise sont les plus susceptibles d’aller au collège. Plus de 70 pour 100 des élèves originaires d’Asie de l’Est fréquentent une université; viennent ensuite les élèves originaires d’Europe avec 52 pour 100. Les jeunes venant de familles monoparentales sont encore plus désavantagés, mais le problème s’explique surtout par la faiblesse du revenu, qui demeure un obstacle aux études supérieures. Globalement, les immigrants de la première génération dont davantage susceptibles de choisir l’université que les jeunes de la deuxième génération, lesquels sont aussi plus enclins à faire ce choix que ceux de la troisième génération ou les jeunes nés au Canada. Par comparaison, le taux d’admission aux collèges est beaucoup moins tributaire de l’origine géographique. En général, ces conclusions confirment d’autres recherches selon lesquelles les immigrants récents ont tendance à considérer l’éducation postsecondaire comme un moyen d’ascension sociale et économique.
Conséquences des politique
Selon l’étude, en offrant davantage de services d’orientation et de planification de carrière au palier secondaire, on pourrait encourager plus de jeunes issus des groupes insuffisamment représentés à faire des études supérieures, car l’absence de programmes d’orientation professionnelle et d’information contribue à l’indécision de certains élèves qui tardent ensuite à s’inscrire dans un établissement postsecondaire. On pourrait améliorer le nombre de demandes d’admission et le taux de diplômation en facilitant la transition entre l’école élémentaire et l’école secondaire, en instaurant un programme axé sur les aptitudes fondamentales comme la lecture et l’écriture et le raisonnement quantitatif. Si les écoles étaient ouvertes à la collectivité, il pourrait se créer des programmes plus complets et mieux adaptés aux besoins des jeunes immigrants. Les initiatives en cours dans la région du TDSB comprennent le programme de travailleuses et travailleurs d’établissement dans les écoles, dont le but est d’aider les élèves et les parents qui essaient de s’orienter pour la première fois dans le système scolaire de la province. Cette étude a été dirigée par Robert Sweet, Université Lakehead, Paul Anisef, Université York, Rob Brown, Toronto District School Board, David Walters, Université de Guelph, et Kelli Phythian, York District School Board.