Pleins feux sur le test : résumé des résultats des études pilotes sur l’évaluation des compétences de du COQES

Le quart des finissants obtiennent une note inférieure aux niveaux adéquats dans le cadre d’évaluations de la littératie et de la numératie

L’une des premières tentatives majeures de mesurer à grande échelle les compétences liées à l’emploi chez les étudiants de niveau universitaire et collégial montre que les étudiants connaissent des gains en ce qui concerne les compétences en littératie, en numératie et en pensée critique pendant leurs études de premier cycle. Pourtant, selon les constatations du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), un finissant sur quatre a obtenu un résultat inférieur aux niveaux adéquats en matière de littératie ou de numératie, et moins du tiers des étudiants ont obtenu un résultat supérieur aux niveaux adéquats.

Le COQES a réalisé deux essais à grande échelle auxquels ont participé plus de 7 500 étudiants de 20 universités et collèges de l’Ontario afin de mesurer les compétences en littératie, numératie et en pensée critique des étudiants entrants et diplômés. Les résultats des essais figurent dans le rapport Pleins feux sur le test : résumé des résultats des études pilotes sur l’évaluation des compétences de du COQES

Le premier essai, intitulé Initiative des aptitudes essentielles chez les adultes (IAEA), a débuté en 2016. Il était fondé sur l’évaluation Éducation et compétences en ligne, qui est largement utilisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques pour mesurer les capacités des adultes en matière de littératie, de numératie et de résolution de problèmes à l’aide de scénarios de tous les jours. Plus de 4 600 étudiants de première et de dernière année ont participé au projet pilote. Le deuxième essai, intitulé Projet sur les compétences postsecondaires et en milieu de travail (CPMT), se fondait sur le test d’évaluation de la pensée critique de HEIghten, qui est conçu pour évaluer la capacité des étudiants à analyser des données probantes, à comprendre les répercussions et les conséquences et à élaborer des arguments valables. Plus de 2 900 étudiants de deux établissements ont participé à l’étude, qui a été menée par l’Initiative de recherche sur les politiques de l’éducation de l’Université d’Ottawa en partenariat avec le COQES. 

Ensemble, les deux essais visaient à éclaircir le débat en cours sur les lacunes en matière de compétences chez les diplômés postsecondaires. Ils visent également à encourager les établissements d’enseignement postsecondaire à enseigner, à mesurer et à reconnaître les compétences qui sont fortement recherchées par les employeurs et sur le marché du travail au lieu de s’en tenir au contenu propre aux diverses disciplines. 

Les auteurs Harvey P. Weingarten et Martin Hicks affirment que les compétences non disciplinaires deviennent de plus en plus importantes dans le contexte économique d’aujourd’hui, où de nombreux diplômés finiront par ne pas travailler dans leur domaine d’études et où ils peuvent s’attendre à occuper plusieurs emplois tout au long de leur carrière. Même les diplômés qui demeurent chez le même employeur pendant une période prolongée peuvent constater que leur travail se transforme rapidement. « Pour ces travailleurs, les compétences non disciplinaires comptent autant, et souvent plus, que les compétences propres à une discipline », écrivent les auteurs. « Pour les travailleurs à mi-carrière dont l’emploi risque de disparaître, la clé d’une réintégration réussie et rapide dans le marché du travail est un large éventail de compétences transférables qui les aideront à s’intégrer à un nouvel environnement de travail », ajoutent-ils.

Les résultats de l’essai IAEA montrent que les étudiants de dernière année ont obtenu des notes un peu plus élevées en littératie et numératie que leurs homologues de première année, bien qu’il y ait une variation considérable entre les programmes. Environ 25 % des étudiants participants se sont classés aux niveaux 1 et 2 de l’évaluation ESO, et 45 % se sont classés au niveau 3 – le niveau minimal nécessaire pour que les diplômés obtiennent de bons résultats dans le monde du travail d’aujourd’hui. De 25 % à 30 % se sont classés aux niveaux 4 et 5, qui sont les plus élevés de l’évaluation. 

Les résultats de l’essai CPMT ont révélé peu de différences entre les résultats obtenus par les étudiants entrants et finissants en matière de pensée critique, bien qu’il y ait des variations considérables entre les programmes. Pendant la deuxième phase de l’étude, qui est en cours, les chercheurs établiront un lien entre les résultats obtenus aux tests de HEIghten et le rendement scolaire des étudiants et leurs données fiscales afin d’évaluer l’incidence de la pensée critique sur les résultats obtenus sur le marché du travail.

Weingarten et Hicks concluent que les essais menés par le COQES et ses partenaires montrent qu’il est possible de mesurer à grande échelle les compétences liées à l’emploi d’étudiants inscrits dans de nombreux établissements d’enseignement. En se fondant sur les constatations, le COQES recommande de mettre en œuvre de telles évaluations dans tous les établissements, de faire participer tous les étudiants plutôt qu’un échantillon et d’intégrer les évaluations aux exigences du programme.  

Pleins feux sur le test : résumé des résultats des études pilotes sur l’évaluation des compétences de du COQES a été rédigé par Harvey P. Weingarten et Martin Hicks, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.


Mesure des compétences essentielles des étudiants de niveau postsecondaire : rapport final de l’Initiative des aptitudes essentielles chez les adultes a été rédigé par Harvey P. Weingarten, Sarah Brumwell, Ken Chatoor et Lauren Hudak, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur. 

Mesurer les aptitudes en pensée critique des élèves de niveau postsecondaire a été rédigé par Ross Finnie, Michael Dubois, Dejan Pavlic, Eda Suleymanoglu (Bozkurt), Initiative de recherche sur les politiques de l’éducation.