Préparer les candidats au baccalauréat en éducation à enseigner dans les collectivités du Nord, éloignées, des Premières Nations, des Métis et des Inuits de l’Ontario

De nouveaux diplômés donnent des éclaircissements sur l’enseignement dans les collectivités Premières Nations, des Métis et des Inuits

Dans un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), un groupe de diplômés de fraîche date du baccalauréat en éducation de l’Université Laurentienne font part de leurs points de vue sur l’enseignement dans les collectivités du Nord et éloignées des Premières Nations, des Métis et des Inuits (PNMI).

Description du projet

Entre juin 2013 et juin 2014, on a interviewé onze diplômés au sujet de leur expérience d’enseignement dans le Nord de l’Ontario pour bien comprendre la mesure dans laquelle le programme concomitant de formation des enseignants prépare les diplômés à l’enseignement dans les collectivités des PNMI. On a également interviewé cinq responsables de l’administration ou de la direction des écoles concernées afin d’obtenir une rétroaction sur les moyens d’améliorer la préparation des nouveaux enseignants à travailler dans ces collectivités. Les données du rapport sont tirées d’entrevues, de questionnaires, d’observations et d’analyses documentaires.

Le rapport Préparer les candidats au baccalauréat en éducation à enseigner dans les collectivités du Nord, éloignées, des Premières Nations, des Métis et des Inuits de l’Ontario fait suite à une étude antérieure dans laquelle on faisait le suivi des résultats sur le marché du travail des diplômés d’un programme concomitant de formation des enseignants à l’Université Laurentienne entre 2008 et 2012, et où on a constaté que de nombreux diplômés avaient obtenu un poste d’enseignant au sein des collectivités des PNMI. Chez les 285 diplômés visés par l’étude, 23 travaillaient dans des collectivités du Nord, éloignées ou des PNMI et 11 ont pris part à l’étude de suivi.

Constatations

L’enseignant qui souhaite réussir sa transition dans la collectivité doit nécessairement comprendre la dynamique sociale unique des collectivités du Nord. Les diplômés ont constaté que le fait de s’investir dès que possible au moyen du bénévolat, de l’encadrement, ou de la participation aux événements sociaux leur permettait de gagner plus facilement la confiance de la collectivité. Les administrateurs ont exprimé la même chose.

Aux yeux des diplômés, le volet le plus utile du programme était le stage, lequel leur permettait d’établir des liens et d’acquérir l’expérience en enseignement que recherchent les employeurs. À l’Université Laurentienne, les futurs enseignants doivent passer au moins 90 jours de stage dans des écoles de l’Ontario, ce qui correspond à plus du double des exigences provinciales actuelles.

D’après le rapport susmentionné, les séquelles laissées par les pensionnats, la méfiance à l’endroit du système d’éducation et la politique locale ont souvent influé sur la réussite de l’enseignant. Certains parents étaient très actifs à l’école et appuyaient l’enseignement donné à leur enfant, tandis que d’autres éprouvaient de l’hostilité envers le système d’éducation et les personnes qui y travaillent. L’établissement de relations avec les parents, voire parfois les grands-parents, faisait partie intégrante de la réussite des nouveaux enseignants.

De plus, les diplômés doivent être prêts à mettre en place des méthodes créatives d’enseignement et d’évaluation, car il existe souvent des écarts importants entre l’année d’études et le niveau de compétence des élèves. L’un des diplômés devait enseigner le cursus de la sixième année en Ontario, mais il a dû trouver des moyens de le rendre accessible pour les élèves n’ayant pas atteint ce niveau. Plusieurs diplômés ont souligné que le fait de déménager dans une collectivité éloignée, rurale ou des PNMI leur avait permis d’être créatifs et de prendre des risques pédagogiques.

Chaque collectivité est unique, et les nouveaux enseignants ont recommandé que tous les étudiants du programme concomitant de formation des enseignants fassent un stage dans une collectivité des PNMI. Bien qu’on mette fortement l’accent sur les Autochtones dans le programme donné à l’Université Laurentienne, où tous les cours du premier cycle et des cycles supérieurs comportent du contenu sur les PNMI ainsi que des possibilités d’entrer en contact avec des aînés et de travailler dans des écoles administrées par une bande, certains diplômés ont jugé qu’on aurait pu en faire davantage pour les préparer aux réalités du travail dans une collectivité des PNMI.

Les auteurs du rapport Préparer les candidats au baccalauréat en éducation à enseigner dans les collectivités du Nord, éloignées, des Premières Nations, des Métis et des Inuits de l’Ontario sont Patricia Danyluk, de l’Université de Calgary, et George Sheppard, de l’Université Laurentienne.