Rapport En question no 13 Contribuer à la politique par l’analyse de la recherche courante Rapport sur les décisions postsecondaires des élèves très performants en Ontario

Sommaire de la recherche

Les meilleurs élèves des écoles secondaires de l’Ontario planifient à l’avance leurs études postsecondaires

Selon un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), les meilleurs élèves des écoles secondaires de l’Ontario commencent à planifier leurs études postsecondaires (EPS) avant leurs camarades de classe et sont attirés davantage par les sciences et l’ingénierie que par l’administration des affaires et les arts. 

Description du projet

Les auteurs du Rapport sur les décisions postsecondaires des élèves très performants en Ontario ont examiné les décisions relatives aux EPS prises par les élèves dont la moyenne pondérée cumulative les situe dans la tranche supérieure de 1 % et de 5 % parmi tous les candidats à l’admission à l’université. L’étude repose sur les données liées aux demandes et aux admissions fournies par le Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario pour tous les élèves du secondaire en Ontario ayant présenté une demande d’admission à l’université entre l’automne 1994 et 2008. Si les élèves qui réussissent le mieux poursuivent aussi des études collégiales, seules les données sur les demandes et les admissions à l’université ont été utilisées aux fins du rapport. 

Les chercheurs ont en outre mené des entrevues auprès d’orienteurs des écoles publiques, de conseillers d’écoles privées en matière d’admission ou de placement dans les universités, de membres de la direction de programmes de bourses, de diplômés conseillers-interviewers des universités de « l’Ivy League » et britanniques ainsi que de membres de corps professoraux qui enseignent aux étudiants de première année de certains programmes très sélectifs ou qui effectuent des recherches sur les choix de collège et l’éducation.

Constatations

Les élèves très performants planifient leurs EPS très tôt et la majorité d’entre eux estiment qu’elles vont de soi. À l’instar des conclusions tirées dans le cadre d’autres études de recherche du COQES, les parents ayant obtenu un diplôme d’études postsecondaires et les parents d’immigrants récents exercent une très grande influence sur les décisions relatives aux EPS. Les meilleurs élèves étaient plus susceptibles de s’inscrire dans des programmes d’études en sciences et en ingénierie que la population étudiante générale. Qui plus est, ils s’inscrivent dans une proportion moindre en administration des affaires et encore moins en arts. Par exemple, environ 10 % de tous les élèves s’inscrivent en ingénierie, mais entre 20 et 40 % des plus brillants (moyennes pondérées cumulatives dans la tranche supérieure de 1 %) s’inscrivent à ce programme. 

En 2008, 80 % des élèves très performants se sont inscrits à une université ontarienne, ce qui représente une baisse de six points de pourcentage par rapport à 1994. De plus, ces élèves avaient tendance à arrêter leur choix sur seulement cinq établissements d’enseignement. Selon les conseillers, bon nombre d’élèves exceptionnels ont mentionné leur volonté de fréquenter un établissement d’élite ou de prestige et étaient d’avis que peu d’universités ontariennes ou canadiennes répondaient à ce critère. Cependant, les élèves qui se sont inscrits à une université en Ontario tenaient à vivre une expérience pédagogique unique et recherchaient donc des programmes dont la taille des classes était plus petite, les contacts avec les membres du corps professoral étaient plus nombreux, les stratégies d’enseignement étaient novatrices et où l’interdisciplinarité était favorisée. Au cours des entrevues, bon nombre de conseillers ont souligné que très peu de programmes de ce genre sont offerts en Ontario.

Les élèves très performants étaient répartis de façon à peu près égale à travers l’Ontario. Plus des trois quarts des écoles secondaires décernent chaque année au moins un diplôme à un élève qui se situe dans la tranche supérieure de 5 % et moins de 25 écoles décernent un diplôme à plus de dix élèves se trouvant dans cette tranche. Ces élèves ont tendance à participer à des programmes de niveau secondaire rigoureux et exigeants lorsqu’ils sont offerts, comme à des cours du Programme de reclassement dans les classes supérieures, qui sont particulièrement utiles pour être admis dans les meilleures universités américaines.

Si les élèves très performants fréquentent des écoles secondaires tant publiques que privées, la préparation aux études universitaires qu’ils y reçoivent diffère considérablement. Les élèves des écoles privées reçoivent plus d’encadrement sur la façon de remplir les demandes d’admission, y compris celles des établissements à l’extérieur de l’Ontario ou du Canada, ce qui accroit grandement leurs chances d’être admis à l’université de leur choix. Les conseillers du système public doivent présenter aux élèves une plus vaste gamme d’options et ne possèdent souvent pas les connaissances spécialisées requises sur la façon d’être admis à des programmes et établissements prestigieux.

L’offre de bourses d’études fondées sur le mérite n’avait pas d’incidence sur les décisions relatives aux EPS des élèves très performants, qui sont extrêmement bien placés pour recevoir des bourses importantes dans toutes les universités.

Le Rapport sur les décisions postsecondaires des élèves très performants en Ontario a été rédigé par Jeff Burrow, Martin Dooley, Tyler Wright et Lindsay DeClou.