Sommaire :
Les adultes qui bénéficieraient le plus d’une éducation supérieure sont les moins susceptibles de s’inscrire à des cours
Les adultes aux niveaux d’alphabétisation élevés sont trois fois plus susceptibles de s’inscrire à des cours pour adultes en Ontario que ceux dont le niveau d’alphabétisation est plus faible. En conséquence, ceux qui bénéficieraient le plus d’une éducation supérieure se privent de certains avantages sociaux et économiques potentiels, dont des revenus plus élevés et des périodes de chômage plus courtes.
D’après Les apprenants adultes dans les établissements postsecondaires de l’Ontario, nouveau rapport En question du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), les apprenants adultes forment un groupe diversifié dont les obstacles et les motivations diffèrent de ceux des étudiants plus jeunes.
Description de projet
Depuis sa création en 2007, le COQES a mené des recherches approfondies sur l’accès et la participation aux EPS en Ontario. Le plan Ontario ouvert sur le monde du gouvernement provincial ayant pour objectif de hausser de 70 % le taux d’accès aux EPS des Ontariens et Ontariennes de 25 à 64 ans, il est essentiel de bien comprendre les enjeux complexes auxquels font face les travailleurs qui retournent aux études. Comme leur cheminement vers les EPS ne suit pas le modèle traditionnel, il est difficile de définir et d’identifier les apprenants adultes, d’où un manque de données fiables par rapport à d’autres segments de la population étudiante. Ce rapport En question résume les résultats des recherches effectuées en Ontario jusqu’ici.
Résultats
À l’heure actuelle, 43 % des Ontariens et Ontariennes de 16 à 65 ans ont un niveau d’alphabétisation insuffisant pour répondre avec succès aux exigences croissantes de l’économie émergente de l’information et du savoir. Étant donné les progrès technologiques continus et l’évolution constante des compétences requises sur le marché du travail d’aujourd’hui, de nombreux adultes, même ceux qui ont une bonne éducation et un emploi, jugent nécessaire d’améliorer leurs compétences ou d’en acquérir de nouvelles.
Le problème le plus fréquent pour les apprenants adultes est de trouver le temps de faire des études tout en continuant de remplir leurs obligations familiales et professionnelles. Les adultes sont donc plus susceptibles de s’inscrire à des cours aux horaires flexibles qui durent moins longtemps et qui les aideront à atteindre leurs objectifs professionnels. Les apprenants qui se rendent compte de l’importance de leurs études dans leur vie ou leur emploi ont beaucoup plus de chances de réaliser leurs objectifs éducationnels.
Les apprenants adultes sont moins préoccupés par l’aspect financier que les plus jeunes, mais ils sont quand même confrontés à des problèmes de financement complexes. Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir recours à des sources de financement non gouvernementales plutôt qu’à des prêts étudiants, ce qui pourrait indiquer que l’actuel système public d’aide financière ne répond pas à leurs besoins. Des mesures sont en cours pour remédier à ce problème. Par ailleurs, de nombreux apprenants adultes ont un employeur qui les aide à financer leurs études, particulièrement s’ils possèdent déjà des compétences et une formation solides. Ce soutien de l’employeur pourrait contribuer à élargir l’écart entre les adultes qui participent à des programmes d’éducation et ceux qui en bénéficieraient le plus. On pourrait néanmoins rétrécir cet écart en offrant des incitatifs et un soutien accru aux apprenants et aux employeurs afin d’encourager une plus forte participation.
Au cours des dernières années, le gouvernement de l’Ontario a fait de l’éducation des adultes une priorité, créant l’Unité des politiques d’éducation des adultes au ministère de l’Éducation en 2006 et établissant le Comité des ministres sur l’éducation des adultes en 2008. Le ministère de la Formation et des Collèges et Universités, quant à lui, héberge et continue d’alimenter une page Web axée sur les besoins des apprenants adultes de la province.
Ce Rapport En question a été rédigé par Angelika Kerr, analyste de la recherche, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.