Les travailleurs à revenu plus élevé tirent plus d’avantages des niveaux de compétence que leurs homologues moins bien rémunérés
Selon un nouveau rapport publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), les travailleurs canadiens qui occupent des emplois mieux rémunérés tirent davantage parti de compétences plus élevées en littératie, en numératie et en résolution de problèmes que ceux qui se situent au bas de l’échelle salariale.
« Notre étude met en lumière une préoccupation clé quant à la façon dont les compétences sont récompensées sur le marché du travail canadien et une limitation potentielle de la politique du marché du travail qui tente de modifier le niveau de compétences des travailleurs sans tenir compte de la mesure dans laquelle les professions à faible salaire offrent des possibilités d’utilisation des compétences », écrivent les auteurs.
Le rapport intitulé Rendement des compétences cognitives selon le sexe au Canada examine comment les salaires des travailleurs âgés de 30 à 59 ans diffèrent en ce qui concerne les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes des hommes et des femmes dans trois groupes sociodémographiques : les immigrants, les Autochtones et les travailleurs non autochtones nés au pays. Il fait partie d’une série publiée dans le cadre de l’Initiative de recherche sur l’éducation et les compétences, un projet de recherche dirigé conjointement par le COQES et le Centre Mowat.
L’étude a révélé qu’en moyenne, les gains salariaux évalués selon les scores de compétence étaient similaires chez les hommes et les femmes dans les trois groupes. Les conclusions ont montré que les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes étaient récompensées dans une plus grande mesure chez les hommes et les femmes les mieux rémunérés des trois groupes sociodémographiques, et dans une moindre mesure chez ceux qui se trouvaient à l’extrémité inférieure de la distribution des salaires. Le rendement des compétences était particulièrement faible chez les hommes autochtones comparativement à celui des hommes non autochtones immigrants et nés au pays.
Des différences entre les hommes et les femmes étaient présentes dans certaines compétences à divers moments de la répartition des gains. Par exemple, en ce qui concerne la littératie et la numératie, le rendement des compétences était habituellement plus élevé chez les femmes qui occupent le 50e quantile et en dessous, et plus élevé chez les hommes qui se situent au 75e quantile et au-dessus.
Les conclusions indiquent que la relation entre les compétences cognitives et les salaires varie selon la situation d’une personne dans la répartition des gains, et qu’il existe une relation plus faible entre les compétences évaluées et les salaires pour les personnes qui se trouvent au bas de l’échelle salariale.
Rendement des compétences cognitives selon le sexe au Canada est rédigé par Ashley Pullman, Arthur Sweetman et Ross Finnie, Initiative de recherche sur les politiques de l’éducation.