Entre 2010 et 2020, l’Ontario a enregistré une forte croissance des inscriptions d’étudiants internationaux, tant dans le secteur postsecondaire privé que dans le secteur postsecondaire public. De nombreux diplômés ont obtenu un permis de travail postdiplôme (PTPD), intégré le marché du travail et réalisé leur transition vers la résidence permanente (RP). Bien que la stratégie canadienne d’éducation internationale 2014-2019 ait permis d’attirer et de retenir un grand nombre d’étudiants internationaux, elle a également suscité des préoccupations quant au logement et à d’autres services essentiels. Ces enjeux ont mené à des changements de politiques mis en œuvre par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) à compter de 2024, dont l’établissement de limites concernant les permis d’études et l’admissibilité au PTPD. Il est essentiel de comprendre les cheminements et les résultats des apprenants internationaux, alors que le gouvernement fédéral évalue et ajuste ses politiques d’éducation internationale.
Dans le cadre de son consortium sur l’enseignement international, le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) a collaboré avec la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) pour analyser les résultats en matière d’immigration et les résultats sur le marché du travail des étudiants internationaux en Ontario ayant obtenu un permis d’études entre 2010 et 2020. La SRSA a analysé les microdonnées issues de la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, ainsi que la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDLI), le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) et le Fichier des familles T1. La SRSA a examiné le taux annuel de production de déclarations de revenus des étudiants internationaux, leurs revenus annuels et leur taux de transition vers la résidence permanente, selon le titre scolaire obtenu. À partir des analyses de la SRSA, le COQES a produit deux rapports : l’un portant sur les résultats des étudiants internationaux ayant fréquenté des collèges et universités financés par les fonds publics, et l’autre portant sur les résultats des étudiants ayant fréquenté des établissements privés. Les données disponibles pour les étudiants internationaux inscrits dans les secteurs public et privé présentent des écarts, ce qui fait que les résultats se rapprochent dans certains cas, sans toutefois être identiques.
Les rapports montrent que, malgré la hausse des inscriptions en Ontario attribuable à la stratégie d’éducation internationale et l’accès à la résidence permanente pour de nombreux étudiants, des disparités persistent dans les transitions vers le marché du travail et la résidence permanente selon le type d’établissement et le type de titre scolaire. Cela met en évidence la nécessité de politiques et de mesures de planification plus stratégiques. Les politiques et les recherches futures pourraient viser à appuyer une diversité de cheminements scolaires afin d’optimiser la contribution des diplômés internationaux à l’économie et à la main-d’œuvre de l’Ontario.
Étudiants internationaux des collèges et universités financés par les fonds publics de l’Ontario : Résultats en matière de marché du travail et d’immigration
- Entre 2010 et 2020, près de 80 % des étudiants internationaux ayant obtenu un permis d’études en Ontario ont produit une déclaration de revenus dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme, ce qui témoigne de leur entrée sur le marché du travail. Cette situation pourrait refléter la large admissibilité au permis de travail postdiplôme à cette époque, ainsi que l’expérience de travail acquise durant les études ou dans le cadre de stages coopératifs.
- Les diplômés des programmes en santé, en génie, en mathématiques et en informatique affichaient des revenus plus élevés et figuraient parmi les groupes les plus susceptibles de faire la transition vers la résidence permanente, tandis que les diplômés en arts et sciences humaines affichaient les revenus les plus faibles.
- Les diplômés des programmes menant à un certificat ou un diplôme présentaient des taux plus élevés de production de déclarations de revenus que les titulaires d’autres titres scolaires et se classaient parmi les groupes ayant les taux de transition vers la résidence permanente les plus élevés. Cependant, une analyse de régression a révélé que les titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures étaient plus susceptibles d’effectuer la transition vers la résidence permanente.
- Les étudiants en arts et sciences humaines affichaient les taux les plus faibles de transition vers la résidence permanente, ce qui met en évidence des disparités importantes entre les domaines d’études.
Résultats sur le marché du travail et en matière d’immigration des étudiant·es internationaux de l’Ontario ne faisant pas partie du système postsecondaire public
- Parmi les étudiants internationaux en Ontario ayant obtenu un permis d’études entre 2010 et 2020, 21 % ont étudié à l’extérieur du secteur public; parmi eux, 22 % ont produit une déclaration de revenus un an après la délivrance de leur permis d’études.
- En moyenne, ces étudiants ont gagné environ 17 500 $ au cours de leur première année suivant l’obtention du permis d’études, et leurs revenus ont augmenté pour atteindre environ 40 500 $ cinq ans plus tard. Bien que plusieurs aient travaillé et produit des déclarations de revenus après avoir obtenu leur permis d’études, leur taux de transition vers la résidence permanente après six ans (16 %) était nettement inférieur à celui des étudiants des établissements publics (42 %).
- Les étudiants du secteur privé ayant obtenu des titres scolaires de courte durée — certificats, diplômes ou maîtrises — affichaient des taux de transition vers la résidence permanente plus élevés que d’autres groupes, sauf dans les programmes très courts, tels que les programmes d’anglais langue seconde, les programmes de métiers et certains programmes techniques, où les taux étaient beaucoup plus faibles en raison d’une admissibilité limitée au permis de travail postdiplôme.
Étudiants internationaux des collèges et universités financés par les fonds publics de l’Ontario : Résultats en matière de marché du travail et d’immigration a été rédigé par Elizabeth Agoe et Khadijat Babatunde, du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur. Résultats sur le marché du travail et en matière d’immigration des étudiant·es internationaux de l’Ontario ne faisant pas partie du système postsecondaire public a été rédigé par Khadijat Babatunde et Elizabeth Agoe, du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.
