Sommaire de la recherche
Les diplômés du postsecondaire ayant des difficultés d’apprentissage obtiennent des emplois satisfaisants mais hésitent à révéler leur handicap
Description de projet
Commandité par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), le projet examinait la situation d’emploi des diplômés de niveau collégial et universitaire qui ont des difficultés d’apprentissage, en analysant particulièrement leur succès sur le marché du travail, l’incidence de leur handicap en milieu de travail, leur satisfaction au travail et leur expérience des services de transition à l’emploi offerts par leur établissement.
L’enquête, menée par l’entremise des deux centres d’évaluation et de ressources de l’Ontario qui offrent des services complets d’évaluation psychopédagogique aux étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire, a été réalisée auprès de diplômés de 20 collèges et universités de l’Ontario dont les difficultés d’apprentissage avaient été diagnostiquées entre 2004-2005 et 2007-2008 puis qui étaient entrés sur le marché du travail. La plupart des analyses se fondaient sur 98 questionnaires; 110 questionnaires ont été utilisés pour l’analyse des services liés à la carrière.
Conclusions
L’étude révélait qu’en 2010, 69,1 % des diplômés ayant des difficultés d’apprentissage travaillaient à temps plein ou à temps partiel, que 16,4 % étaient sans emploi, que 3,7 % étaient travailleurs indépendants, que 10,9 % étaient retournés aux études et que 3,6 % se disaient personnes au foyer.
La majorité des répondants (71,9 %) reconnaissaient que leur handicap se répercutait sur leur rendement au travail – notamment sur les plans du traitement de l’information, de l’orthographe, de la rédaction et de la lecture en public – mais 62 % ont néanmoins choisi de ne pas le divulguer à leur employeur. Ils citaient comme motifs la crainte d’être jugé, l’embarras qui s’ensuivrait et la croyance que le handicap ne nuisait pas à leur rendement.
Un peu plus de 70 % des diplômés étaient généralement satisfaits de leur emploi courant. Les diplômés étaient particulièrement satisfaits de leurs relations avec leurs collègues et de leur autonomie au travail. Fait intéressant, les diplômés qui n’avaient pas divulgué leur handicap à leur employeur étaient généralement plus satisfaits de leur emploi.
Dans l’ensemble, les étudiants ayant des difficultés d’apprentissage ne faisaient pas une grande utilisation des services liés à la carrière offerts par les établissements d’enseignement postsecondaire. Seulement un quart des répondants disaient participer à des programmes de placement ou suivre une formation en recherche d’emploi.
Prochaines étapes
Ce rapport n’est qu’une des nombreuses études financées par le COQES sur les étudiants ayant des difficultés d’apprentissage, groupe sous-représenté dans le domaine de l’enseignement supérieur. Comme près des trois quarts des nouveaux emplois exigent des études postsecondaires quelconques, la capacité du Canada à répondre à la future demande en travailleurs qualifiés dépendra de la croissance continue des taux de participation aux études postsecondaires, particulièrement par les groupes aujourd’hui sous-représentés dans nos établissements d’enseignement postsecondaire.
Les recherches effectuées jusqu’ici par le COQES mettaient l’accent sur le niveau d’endettement des étudiants ayant des difficultés d’apprentissage et les obstacles financiers auxquels ils font face, ainsi que sur l’analyse des tendances et des soutiens aux élèves atteints de troubles du spectre autistique qui font la transition au postsecondaire. Ses futures recherches s’étendront davantage sur les obstacles à la transition vers le postsecondaire des élèves ayant des besoins particuliers, l’impact des problèmes de santé mentale dans le système collégial, et le temps requis par les étudiantes et étudiants ayant des difficultés d’apprentissage pour obtenir leur diplôme.
Le rapport Situation d’emploi des diplômés du postsecondaire ayant des difficultés d’apprentissage en Ontario a été préparé par Alana Holmes et Robert Silvestri, du Centre d’évaluation et de ressources du Nord de l’Ontario du Collège Cambrian, et Allyson Harrison du Centre régional d’évaluation et de ressources de l’Université Queen’s.