Titulaires ontariens de doctorat de la promotion de 2009 : où sont-ils maintenant?

Consultez les points saillants de l’étude

Lorsqu’il est question d’emplois , un doctorat obtenu en Ontario produit bel et bien ses effets

Un nouvel espoir se concrétise pour les titulaires de doctorat actuellement aux abois. Parmi les rapports pessimistes sur les perspectives d’emploi des doctorants à l’université , une nouvelle étude publiée par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) révèle que l’obtention d’un doctorat produit bel et bienses effets.

Description du projet

Au moyen d’une recherche dans Internet , l’étude s’est penchée sur les résultats professionnels de 2 310 étudiants qui ont obtenu en 2009 un doctorat d’une université ontarienne. Il ressort de cette étude que la moitié de ces titulaires de doctorat travaillent dans l’enseignement postsecondaire et que plus du tiers d’entre eux œuvrent dans des domaines à l’extérieur du milieu universitaire , dont le commerce ou une industrie. La moitié possèdent un emploi en Ontario , pendant que les autres sont répartis équitablement entre le reste du Canada , les États‑Unis et d’autres pays.

Constatations

D’après l’étude , un peu moins de 30 % de ces titulaires de doctorat occupent un poste à temps plein permanent ou menant à la permanence dans une université , tandis que 21 % d’entre eux ont un emploi dans le milieu universitaire : ils sont chercheurs , chargés de cours , formateurs au niveau collégial ou administrateurs. Plus du tiers possèdent un emploi à l’extérieur du milieu universitaire dans divers secteurs , dont les principaux sont les soins de santé , l’administration publique , les services professionnels et scientifiques (sociétés d’ingénierie , recherche scientifique et services de conseils) et la fabrication. L’étude n’a toutefois pu déterminer les renseignements en matière d’emploi relativement à 15 % des diplômés de 2009.

Un peu moins de la moitié de ces titulaires de doctorat travaillent en Ontario. Du reste , un tiers travaillent ailleurs au Canada , un tiers aux États‑Unis et un tiers dans d’autres pays. Ceux qui occupent un poste de professeur d’université sont les plus mobiles : environ la moitié travaillent dans une université canadienne , 16 % aux États‑Unis et 31 % dans un autre pays.

« Nous reconnaissons que [cette mobilité] est une situation à double tranchant » , affirme Linda Jonker , auteure de l’étude et chercheuse principale au COQES. « Nous voulons que nos diplômés soient concurrentiels à l’échelle internationale et qu’ils représentent l’Ontario dans le monde , mais nous voulons également qu’ils restent en Ontario et nous fassent profiter de leurs talents ».

L’étude permet également de constater que plus de la moitié de ceux ayant obtenu leur doctorat en 2009 sont issus d’une discipline liée aux STIM (sciences , technologies , ingénierie et mathématiques) ou à la santé. Ces diplômés sont plus susceptibles d’être employés à l’extérieur du milieu universitaire que ceux ayant un doctorat en lettres et sciences humaines , en sciences sociales ou en commerce.

Il y avait un peu plus d’hommes que de femmes qui avaient obtenu un doctorat , et tant les hommes que les femmes œuvrent dans des industries et secteurs semblables. Quatre titulaires de doctorat sur cinq proviennent des établissements d’enseignement que le COQES qualifie d’universités axées sur la recherche en Ontario (Toronto; Guelph; McMaster; Ottawa; Queen’s; Waterloo; Western). L’Université de Toronto se démarque nettement du lot en ce qui touche le nombre de titulaires de doctorat qui occupent un poste de professeur dans le créneau supérieur des universités à l’étranger.

« Les emplois [que nos 2 310 titulaires de doctorat d’universités ontariennes] occupent aujourd’hui , six ans après l’obtention de leur diplôme , semblent être exactement le genre d’emploi que nous [avons souhaité] » , d’affirmer Mme Jonker. « En unissant leurs efforts au cours de la dernière décennie pour augmenter les inscriptions au doctorat , les administrations et les établissements visaient les deux objectifs (des emplois dans le milieu universitaire afin de renouveler le corps professoral , et des emplois à l’extérieur du milieu universitaire pour soutenir l’économie plus générale) et nous voyons ces deux objectifs transparaître dans les résultats obtenus […] ».

L’étude ne permet pas de traiter la question à savoir si la province devrait se concentrer sur l’augmentation des inscriptions au doctorat dans les universités qui sont des chefs de file en matière de recherche , quoique d’après Mme Jonker , les éléments d’information donnent à penser que tel n’est pas le cas. Le nombre d’universités ontariennes qui décernent des doctorats a augmenté pour passer de 14 en 2007 à 16 en 2009 puis à 17 actuellement. Quant au nombre total de diplômés d’un programme de doctorat en Ontario , il s’est accru de 4 ,3 % entre 2009 et 2014 (pour passer de 2 310 à 2 409) , mais la proportion de diplômés des universités axées sur la recherche est demeurée la même.

Travaux de recherche supplémentaires

Mme Jonker affirme qu’une étude de suivi dans laquelle on demanderait aux employeurs s’ils perçoivent que leurs employés titulaires d’un doctorat tirent de celui‑ci un avantage supplémentaire permettrait de savoir clairement si ces mêmes employés travaillent à des produits et projets avancés , novateurs et de pointe et s’ils y ajoutent de la valeur. Elle est également d’avis qu’une étude où seraient intégrées les données administratives institutionnelles permettrait de déterminer le nombre d’étudiants étrangers parmi les diplômés de l’Ontario ainsi que le flux net d’étudiants étrangers qui entrent dans le système universitaire de l’Ontario et en sortent avec un doctorat.